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Anastasia Jr - Page 2

  • impossible

    Enfant je me suis penchée là

    Déjà je trouvais ça impossibe

    j'y ai goûté, déjà je trouvais ça inhumain

    Enfant, me demandant ce que c'était l'humain,

    sans comprendre ;

    et je fixe des bornes que je transgresse pour mieux les sentir passer.

  • habitude

    On s'habitue et pure demeure notre,

    notre habitude au temps et à nous-même

    Je marche et à mon pas se modifie

    mon pas.

  • pas d'organes

    Je peux dire que maintenant se trouble l'image générale de mon corps, de toutes les autres choses, comme lavées à l'eau savoneuse, à la javel ou à l'acide du soleil, de la température venteuse, je suis réduite à zéro, à un humain content et absurde qui n'a (donc) plus d'organes sauf une surface, j'ai dû tourner ma tête de côté sans m'en rendre compte, broyer les images avec mes petits os, changée, téléportée les pieds sur l'herbe, sans une once de vibration qui ne soit extérieure, qui ne soit une mouche. Je peux presque me donner tout entière. J'imagine que je peux vivre la même chose ailleurs, dans une vie parallèle, même heure, même taux d'humidité. Même signification de l'odeur. Même intimité, autre habitude, peut-être. Eve le chat, Eve le monstre, eve la pomme. Eve a plusieurs vies et est en sécurité. Eve est déjà morte, Eve est pareille. Eve et la corneille. Eve à la force infinie. Eve déposée par terre comme un flocon. Eve en lutte. Eve indifférente. Eve cachée ; eve à l'estomac de cailloux, à la coulée d'eau glacée, Eve translucide, Eve vraie et fausse.

  • ferveur

    Nu pieds, va, c'est comme ça qu'il va falloir que tu marches à ton Dieu

    Epines et peurs mêlées

    Grandissant à travers une vapeur de givre étincelante, éclatée et charmante, qui à coups de griffures fait entrer, petit à petit par tes pores et tes ouvertures - celles de la vulnérabilité des autres, qui est pire que la tienne - heureusment qu'il y a morale et damnation - un coup de vent!

    je te vois courrir, je te vois dans ton bureau, ou je me vois dans le metro ne plus te voir, ne plus avoir d'organes, faire des souhaits pour toi, à l'ombre, doucement, ou me saouler violemment , avec volonté. Je me vois ridicule, m'en remettant. Désabusée ou fervente, dans l'ultime et misérable espoir de payer pour ou d'en rajouter, ou d'en faire quelque chose, ou de l'oublier.

    Mais je m'endors doucement au son de mes discours futurs - et je me vois marcher, rétrospectivement, ne faisant que pressentir que ça devait se passer.

  • lacs d'ardoise

    Pas d'ardoise, ici, seulement des lacs de plomb,

    d'étain ou de mercure, qu'aucun des vents ne frippe,

    qu'aucun esprit n'anime, qu'aucune main ne prend,

    modestes à survoler, piétinés par la foule,

    pâtinés en hivers comme une armoire noire

    ou bien délaissée là, des années d'entresol,

    grise et renflée de crasse et devenue granit.

    Nous y voilà encore, aux portes du désert,

    mais d'un désert de souffle, de peinture écaillée

    et de dos d'âne lisses, de spéléologie.

    Eve a vendu son âme, mais elle y pense encore,

    Eve voit sans arrêt la lune bosselée,

    et ses lacs et ses pierres,

    son dieu ses perles rares.

  • morale!

    Merci, morale!

    Et la douleur s'estompe, portée par la grâce ;

    je me retrouverai à nouveau lestée justement. atterie.

  • arbre

    J'irai dans un parc et j'enfouira ma tête dans l'herbe pour en respirer à plein poumons.

    Je resterai là jusqu'à ce que mes cheveux se mêlent aux trèfles et ma bouche ne soit plus qu'une calcification compacte ; là je tâcherai périodiquement de lever les yeux vers la lumière pour ne pas en perdre une miette, je tâcherai de suivre les ombres tournantes sur le sol et l'itinéraire des de la moindre fourmi. Je plierai mon dos dans le sens du vent. Je ne lui offrirai plus la résistance de ma nuque. J'éloignerai de moi leplus possible mes doigts, dont je priverai l'usage de mes articulations de la même calficiation compacte que celle qui s'occupe d'emplir ma bouche de sable. Je saurai que je suis sur la bonne terre, celle où l'ipséité n'a pas d'importance ou alors se trouve véritablement. Je laisserai pousser les pousses les plus communes, les plus citadines, germer dans mes oreilles, ma cornée gêlera telle celle du crocodile ou du caméléon, dont je revêtirai aussi peu à peu l'écorce. Les chênes puiseront de leurs racines et de leurs pores à mes émanations, à mes restes dissous. Je figerai dans ma pupille jusqu'aux rayons du soleil oblique et je perdrai peu à peu le sens de la mouvance des nuages, ainsi que les mots pour les décrire. Mon oesophage se fera une autoroute pour termites et autres rampants, dans une odeur d'humus pétrifié.

    Mais voilà le ciel qui se couvre et me couvre de cendres, de cigarettes trop longtemps fumées, qu'un orage s'annonce nord-ouest.Que je dois retrouver l'amour et la force de mouvoir mes jambes!

  • montreal

    Avec paix et candeur (!) je retrouve cet environnement perdu et de manière inattendue je ne suis pas subjuguée par des souvenirs de toi, non c'est quelque chsoe de bien plus ancestral qui reparait, dont j'éprouve avec délectation la caractère obsolète et heureusement perdu. je suis neuve, et refuse d'emprunter les réseaux anciens, il va donc autrement falloir trouver des moyens inédits de reconnecter avec ce monde qui m'est pourtant familier. Se reposer. C'est la première fois que je prononçait cette chose absurde : j'ai fait deux maitrises à la suite, les deux en philo. C'est débile, dit comme ça.

    Arriver ici c'etait comme retrouver quelqu'un de mort.

  • walt

    "As soon as Walt knew a thing, he assumed a One Identity with it. If he knew that an Eskimo sat in a kayak, immediately there was Walt being little and yellow and greasy, sitting in a kayak".

     

    "Oh, beautiful generalisation and abstraction!

    Oh beautiful biological fonction".

  • temps

    Pourquoi tout cela me laisse-t-il dans une telle insatisfaction? Le temps passe - et pourtant, riche et plein! S'il ne me manque rien, c'est de l'intertie, de l'apathie, de l'aise, de la paresse. Rien ne me ronge jamais... Mais qu'est-ce que tu cherches? t'attends quoi??

    Tout se déroule à la vitesse d'une couleuvre, d'une fleur, d'un escargot qui se déplie. Ma vie se déploie mais passive, j'attends que quelque chose vienne ou disparaisse, ou j'attends que rien ne se passe jusqu'à la fin - je suis bien aise! C'est tellement absurde, tout ça. Et pourtant, je n'ai que ça. Parfois ça m'indiffère, et parfois non. J'aimerais dormir et ne pas courir après. Ne pas! Ou j'aimerais au moins courrir après. Il y a des choses que je n'ai pas intégré petite.

    - il faut que je fasse ce tatouage avant qu'il ne soit trop tard

    (mais il ne le sera jamais)

    - rappelle toi madrid et ses ruelles seule, la rumeur dans les rues étroites, l'errance et le vide, rappelle toi le tien.

    - seul on s'approprie - mon désir d'immortaliser disparait en groupe. Je n'en veux pas de souvenirs à moi car le moment n'était pas à moi, faisant confiance au collectif - hypothétique mémoire collective! moment partagé = perdu et sauvé. Rien qui ne me regarde en propre.

  • pragma

    juste un petit message pour entériner le fait que j'ai définitivement, du moins pour l'instant, basculé ces carnets sur papier. mais cela pourrait bien changer avec le macbook - mais j'ai de plus en plus de mal à lire mes petits billets de complaisance.
    c'est que je n'ai plus de nouvelles intérieures, et ne puis encourager des développements fantasmatiques qui m'entraineront à coup sûr bien loin de là où je suis en train de m'efforcer, sans effort, d'aller.

    restons-en donc aux nouvelles pragmatiques : j'ai donc démissionné d'Amsterdam, mon contrat se termine dans 1 semaine et je suis en train d'éditer le livre de Maurizio Lazzarato avec lequel je termine; il est rien qu'à moi et je m'apprête à offrir une semaine gratuite de mon temps à Amsterdam pour le terminer; bien que ce petit velours risque de m'être refusé par pur jeu de pouvoir. Un salarié, c'est très facile à frustrer.

    j'ai été engagée par Lux pour faire la diffusion/promotion de leur livre en France à partir de la fin du mois d'Aout, et ce pour 12 mois.

    j'ai appris à l'occasion du salon du livre de Genève dont je viens de rentrer que la tentation n'était pas maquée avec lf ; ce qui m'a bien sûr balancé dans un drôle de rêve où elle était en robe blanche, dans une ville en pente, avec un bébé-poupon - je crois qu'elle était un peu mélangée dans mon rêve avec Z. Je lui ai écris à mon réveil comme à mon habitude

    parce que lux me fait venir en juillet. j'amène mon couple.

    à vrai dire, ce n'est pas la même chose que j'ai basculé sur papier - il se trouve que j'ai bien des réflexions obscures à nouveau! rien, donc, de narratif.

    j'ai parfois l'impression d'avoir des crocs qui percent ma peau deci delà et qu'il faut que je m'enfuie pour me cacher.

  • huile

    Il me faudra indiscutablement clarifier et explorer les clarifications de cette situation qui, je le sens, au fond me brise le coeur - je ne le sens pas encore parce que comme vec d. le soulagement prime les premiers mois, mais il faut faire attention à l'imprégnation intérieure, à mon emplissement comme par un souffle, comme une injection d'huile qui lentement se répand, sûre, et repousse le sang ou le colonise, ne s'y mélangeant pas ou l'assimilant, aussi lente et sûre qu'une coulée de goudron ou de caramel, elle regonfle le bout de mes doigts et passe derrière mes yeux, fluide qui pellicule et change imperceptiblement leur éclat et leur nature, la matière de leur profondeur, on pourrait y tremper le doigt comme dans une marre ou un bol de bouillon sans qu'aucun rond n'y reste, résorbé, lissé dans la seconde.C'est cela qui ralentit mes mouvements et mon pas, affaiblit ma prise et fait retomber ma tête lourdement! PLeine d'huile, plus rien de bouillonant, plus qu'une coulée tiède avec laquelle je me coule d'un lieu à l'autre d'une démarche de souche pourrie.

  • bois et ponts

    Tous les petits ponts boisés, toutes les rivières mes renvoient à d'autres ponts, ceux de strasbourg et leurs sandwich, ceux de Tubingen, nocturnés (début à la fin) et leurs sandwich. Tous les petits trains me renvoient à de pultiples trains, Allemands, baltimoriens ou philadelphiens. Je me suis débarassée des avions! Rien de tel. Tous les petits bars de bois, l'été, me ramènent à cette taverne de Tubingen.

    Tout cela seule.

    Ce soir, au bout de l'avenue de Carouge à Genève, au petit pont à canards ; j'ai marché pour traverser mes trois villes et j'ai abouti le long de cette grande place en losange, déserte, où jouait un cirque ; qui était un but mais est devenu un simple point de passage pour le plaisir de la transgression, encore quelques kilomètres tout droit, une plaque tournante. Mes muscules tressautent à la pause. Et j'arrive dans la vraie ville, celle de journée et de soir aux avenues larges et aux feuilles bruissantes, aux terrasses clairsemées, aux pressentiments de quotidienneté. traversée comme une artère en un aller-retour, je fais une boucle et m'arrête pour carresser les jeunes feuilles, celles qui bruissent, du plat de la main, du creux de ma main en petite boule, je veux tellement les remercier. Malgré ma stupide fumée de cigarette, des bouffées de fleur fraîches insistent pour m'ébouriffer et me faire lever le menton vers les fenêtres éclairées et tourner sur moi-même. Faire une sieste sur la banc au bout de tout, qui me fait penser à place ville marie à montréal, là où j'avais l'impression qu'avec le pont sortait la ville.

    Une heure a suffit. Tu vois, pas besoin de toute la vie.

  • acquis

    Eve, il y a un temps pour travailler, et un temps pour être émue par l'odeur des feuilles et les éclats de voix dans la rue. Tu te rends bien copte que ce n'est pas le même. Que l'un ne tue pas l'autre. Que tant que tu auras l'autre, tu peux faire n'importe quoi, tu seras toujours en sécurité. Que tu l'auras toujours. Que personne ne peut te le voler. Que le rendre plus rare, peu importe - ça rejaillira toujours.

    Ne serait-ce que parce que toujours ça te renverra aux moments précédents. Et tout, toujours, te renverra aux moments précédents. Il n'y aura pas de pire. Il n'y aura pas d'annulation, d'aliénation, ou de ligne droite. Il y a aura toujours ce qu'il y a eu avant, il y aura toujours du vent, ne serait-ce que pour quelques minutes rarement. Tu ne compromets rien, jamais. Il y a un certain nombre de choses qui sont acquises.

  • Golden Gate

    Plein et la surface embuée, je balade un sac de caillots de plomb froids qui se mêle au souvenir du métal du Golden Gate bridge sur ma joue ou de son garde corps contre mon bassin, ou sous mes sandales. Nous avions l'impression de voler, j'avais laissé ma chaussure boueuse sur un rebord vaseux de la garonne et avait décidé, des années plus tard, de m'envoler vers l'atlantique pour te retrouver, toi et mes ailes maintenant, ou plutôt ensuite, calcinées ; nous y avions cru à nouveau, au baume de la maturité, mais tout cela demeure une énigme, maintenant, hier et demain, et je me promène un sac de cailloux roulant dans le creux de mon bassin, et je l'entends rouler comme j'entendais mon cerveau à l'époque grincer.

    Il n'y a plus de lumière maintenant, ou une lumière crue de néon qui dénature ce qui n'a jamais été. Nous sommes dans le silence d'un bruissement de vies maintenant à leur place, et des années plus tard ce qu'il s'est passé je ne me l'explique toujours pas. Je parle périodiquement et formule la question à haute voix. Mais je formule la même impasse, inhérente à la formule, perplexité. Je mêle la translucidité, maintenant, de l'eau de l'aquarium de baltimore ou de sa verrière en ce jour translucide, de sluche, de mon de et de canicule, à celle de l'air de san francisco et de son ciel mauve, à ta voix, à ma démarche, à l'Allemagne et à rien. Nous avons, au fond inculte et archaique, ce qui s'est passé - c'est ça qui nous perd! Toujours ce mythe, mêlé pour toi je suis sûre à des lieux tout aussi confondus et irréels. J'ai raconté l'histoire de notre fin sans fin hier soir, je n'avais rien à dire, dès que je laisse mon récit et des des yeux objectifs se poser sur cette histoire, une coulée d'azote me descend le long du dos et brûle mes pupilles, gèle ma langue, et déclanche une fureur de haine contre les mécomprenants ou mes fautes et mes aveuglements. Jamais je ne peux entendre cette histoire. Ni même de mes oreilles, je ne la comprends pas - qu'elle est le fond de vérité obscur, partagé et inaliénable! Mais elle est là, la part d'aveuglement. Et la part de justification inventée aux attitudes inacceptables!

  • noix

    Qui lasse le soir et le rend indigeste,

    comme une noix creuse qui balotte tout au fond et roule sur elle des gravillons aigus

    circulent mes coeurs, foies et reims dans mes veines aigries. Quelle chance : je me tourne et donne mon autre profil.

  • langue

    Perdant le décalage de la langue, le caché, le clos,

    Ruissèle le sens. tombé goûte à goûte et déroule

    maintenant ses longs sillons, ses veinules linéaires et sans chaînons manquants.

    Essaie de l'obscurcir, essaie de l'ethérer. Essaie d'en faire la trame de mon manteau d'hiver.

    Il dégoûte à mon dos, il poisse mes cheveux.

    [Mais jamais je n'arrive à retrouver ce coffre à double fond, le volume caché]

    Je me renverse donc : vomissant se mes souliers, la tête brisée comme un oeuf -

    la cartographie immuable de mes déroutements et voix a bien fini par fendre, sans croûte possible!

    On ne peut pas être dans une seule langue.

     

  • lavée de verre

    Lavée de verre, je fixe le ciel qui t'a perdue.

    Le jour, il semble démeusurément haut, bombé, axé à ses rayons obliques dans un sol de glaise lourde, de vignes et de pins maigres. Tu n'y es pas, tu n'y brilles même pas par ton absence - au lieu de cela, c'est de la grenaille de pluie qui cingle au visage, d'un coup, alors que le soleil rougit.

    Je ne sais soudain plus pourquoi je suis là ; les nuages s'assemblent, homogènes et noirs, comme aspirés au sol par un trou sans fond.

    Tu n'es pas là, tu n'es pas là, et les lacs sont de plomb.

    Le paysage est vide, ma description est vide et ma bouche mâche du sable.

    Je ne m'en vais ni ne m'envole nulle part et je n'ai plus l'odorat du large, ni de la mousse, ni d'ici - Ni de là-haut!

    On ne pose plus les questions franchement.

    On n'ose plus.

    On est paralysée.

    On n'ose plus avoir de désirs légitimes, ni de désirs cachés.

    On ne sais plus ce qui est légitimie, vrai, faux.

    On est sous l'averse, on ne sait pas si elle est vraie.

    On regarde le ciel, on ne sait pas si on y a droit.

    On ne sais pas non plus si on appartient aux flaques par terre ou non.

    On ne sait plus si l'on est chez soi,

    ou s'il y a un loup derrière la porte.

    On ne sait plus si la météo est possible

    On ne sait plus si on est bien ou pas

    - ni même les sons, les voix

    [Finalement, si le sol ne va pas céder devant soi]

    On ne peut plus se poser la question de Dieu, on n'a plus le temps ni l'espace.

    On est enclins à examiner, tourner autour, et laisser là, dans la panique ("j'aimerais mieux pas").

    On vend bien sa soupe parce qu'on ne sait plus faire autrement.

    Parce que la question "est-ce que cela est juste?" est brisée

    On se plie en deux, on se contorsionne ;

    on se fait contorsionner et éreinter les tendons.

    On n'ose pas acheter un titre de transport, ni ne pas en acheter.

    On ne peut plus lire le regard des gens, on n'ose plus.

    On y lit tout le contraire, ou tout ce qu'on veut, ou ce qu'on veut pas.

    On ne s'éveille pas, on ne s'endort pas

    On peut tout tenter et rien ne se passe,

    on en revient à vendre sa soupe.

    On n'ose plus la satisfaction

    Mais ni non plus la stupeur.

    La question "est-ce que cela fait sens?" est brisée.

    La famille ou l'appartenance est brisée.

    La parole est inaudible, ou blessure, c'est sûr.

    On y travaille, mais on travaille à l'inverse.

    On reste indifférente à l'odeur de sa ville natale!

    Et à sa lumière.

    On essaie de décaler les rythmes et les temps pour se distraire ;

    mais on reste indifférente à la lumière!

    et à la nuit. et à l'heure.

    On ne sait plus que faire de son temps.

  • note pour MVB, qui a besoin d'aide

    Une nuit dégueulasse et infinie vient de passer, de quoi s'en plaindre. A nouveau, on n'est bien à donner que si l'on ne souffre pas, avant, du manque de ce qu'on donne - sinon on a l'impression qu'on nous prend, et c'est quasi-impossible à convertir en don (comme il le faut toujours). Or donner du sommeil pour moi en ce moment est impossible, parce que je n'en ai pas le minimum vital. et me réveiller à 5h alors qu'on est samedi matin est intolérable - je m'en veux beaucoup. Mis le nez par la fenêtre pour voir les nuages rougeoyants qui me partent en voyage, mais refermée aussitôt (dans sa coquille) - pour me protéger de cette vision d'horreur sur mon propre enfermement parisien. Lu deux BD (nulles), regardé un bout de film d'amour (nul), ai mal aux yeux ce matin, alors que je dois relire les Putes (bien). Mal au ventre - la femme biologique parle en moi!
    c'est un peu triste, les hommes ne provoquent plus chez moi aucune curiosité - sans qu'ils soient moins un mystère pour moi qu'avant.
    je cherche un peu mon ancien fantôme à travers le dernier livre de tarjei vesaas que je n'avais pas lu (et ce lever de soleil - mais tu vois l'attitude que j'ai eue par rapport à lui)
    je cherche la fantaisie mais apparemment je m'en fiche quand je la trouve - d'ailleurs je la cherche mollement (c'est que j'ai du mal à me contenter!) (au cas où le contentement serait un symptome de la cécité)

  • nouvelle eve

    j'essaie de me coller aux 39 heures. toute une affaire, impossible. Impossible, aussi, d'arriver au travail avant 10h10. Démoralisée que mon contrat de soit pas contrat-d'avenirable. Enfin, contrat... si contrat il y a. eve n'a rien signé, eve ne déclare rien, eve est exploitée ou non, tant qu'il y a gratification symbolique. eve délaisse son ordinateur portable et ses pensées secrètes. eve consomme la littérature et oublie ani difranco. eve boit du vin et mange du saucisson, et maigrit quand même (sauf ce week-end). eve est une adolescente attardée, sauf quand elle a un rapport d'une maturité exemplaire avec son travail, ce qui arrive la plupart du temps (mais personne ne sait qu'elle pleure en cachette pour faire échapper la pression) (sauf son patron depuis qu'elle le lui a dit et qu'il l'a mise aux 39h en se disant pauvrette). eve, ce soir, veut tout faire en une soirée
    . eve a peur de redevenir une grosse baraque si elle s'adicte encore à la capoeira, alors elle n'y est pas allée ce soir pour regarder des séries télévisées, et au lieu de cela elle tente de retrouver à nouveau quelque chose de perdu et elle fume des cigarettes. eve ne voit plus , ne sent plus, et ne trouve rien dans le monde, mais est heureuse - combinaison qui n'est jamais arrivée: eve devient une adulte: elle a décidé d'écouter plus les albums en entier. eve ramène du travail chez elle, mais c'est pour le lendemain. elle aimerait bien habiter dans une grande maison et avoir de l'argent. elle gère en même temps les contraintes fort bien; mais ça la modifie. eve se modifie. elle se refroidit, elle grandit, ses sourcils se froncent et elle achète des pantalons droits. elle a du mal à ne plus porter ses lunettes prada. aime-t-on la nouvelle eve? elle se plaint d'être trop souvent désagréable. elle est une plaie, une peste, une punaise parfois.

  • madame tout le monde

    il est très étrange le fait d'avoir à nouveau envie d'écrire dans ce truc, très étrange. Souvent, j'oublie qu'il existe, quand je m'en souviens, c'est comme pense-bête, alors je décide de m'en servir comme pense bête. none's got this stupid code anyways, donc je ne pourrais pas en faire d'autre utilisation que pense bête.
    Demain réunion BLDD sur les putes
    Je deviens plus exigeante pour les livres, ou moins sensible, ce que je lis, la plupart du temps, me gave. Je devrais en parler à V. pour me redonner le goût.
    Tout cela ne sert simplement qu'à remplir le vide, et à me faire croire, en faisant des allusions desquelles j'aurais à me rappeler après, que j'ai une vie - ce qui est, et n'est pas, le cas.
    je n'ai pas le temps... aliénée comme je suis par Robert-Amsterdam et ses habitants, quel petit monde fascinant. On a du mal à croire que j'ai vécu dans un autre monde auparavant, ils veulent tous me faire croire que j'y suis née, que tout est comme ça, que tous et toutes ont ce même rapport -mais je sais que c'est faux, j'essaie de garder fermée la bulle, et de me concentrer sur la prostitution posément, en faisant la sourde oreilles aux avances de charmes et aux houles qu'ils m'imposent, aux violences qu'ils me font et aux sollicitations diverses. Demain j'ai la réunion, et je n'ai rien fait, et ça ne m'embête même pas de passer ma soirée dessus, alors qu'il y a tant d'autres choses
    mais mon absence de motivation quand je lis commence, pour la PREMIERE fois de ma vie, à m'en faire douter: y a-t-il autre chose, vraiment? Je ne trouve plus DU TOUT trace du mystère et de la révélation, dans la littérature. Je ne vois que l'ennui et le bruissement pour habiter une place... c'est momorne. Je me demande d'où ça vient, en tournant les pages dans le métro, en ne lisant pas ce qui tourne et en attendant la fin, en savourant de manière toute artificielle, par principe, la césure qui m'est donnée par un livre, et je ne le lis pas, toute occupée par la césure de principe, j'attends de pouvoir le classer et ne plus jamais avoir à l'ouvrir, c'est nul et inédit. Je n'ai pas de mémoire - et là ce n'est pas parce qu'elle se recouvre, c'est parce que je suis une madame tout-le-monde à qui le réel importe, une mule qui tapote la marche devant elle de son sabot, et ne s'occupe ni de la suivante ni de la précédente, une mule vous dis-je.
    Alors que faire: occuper l'espace, occuper l'espace; ce matin je me suis réveillée en me trouvant trop conne, et toute la mâtinée j'étais accaparée par les défauts qui font le revers de toute qualité, qui est elle-même une illusion anyways, et on croit qu'on est d'une telle manière mais c'est faux, et on croit qu'on vous aime pour telle et telle raison mais c'est pour tout autre chose, et pour ce que vous croyez on ne vous aime pas. Notre aveuglement est décourageant. C'est comme si on essayait sans cesse de se regarder les fesses. ou plutôt comme si on se regardait la face en croyant que ce sont nos fesses - bref.

  • C.R. et pères

    trop parlé à C.R. pas trop parlé, on n'a pas trop parlé en essayant de parler, ça résiste, ça lutte, je crois qu'on est trop pareilles, je l'ai dit dès le début "cette fille elle me fait penser à moi", tout le monde nie, mais moi je vois bien, il y a un truc, il faut pas que ça clashe -eve fais gaffe, écrase- ça risque pas, juste un gros sceau de frustration qui va me chuter dessus. V. m'a écrit, ça fait des lustres que l'on ne se donne pas de nouvelles, c'est nul. Je me demande, du coup, ce que j'éprouverais si mon père avait réellement refait ça vie (et pas une mascarade scabreuse pour combler le vide d'ici la fin), et si un bébé m'avait, comme disait C.R., remplacé. Elle dit qu'elle est amoureuse de son père, qu'elle a vécu un gros chagrin d'amour; tout de suite j'ai flairé la complaisance que moi j'aurais pu avoir en disant ça, sauf qu'elle elle ne voulait pas en parler (alors que la complaisance on veut l'étaler). Ce sont de vieux trucs. Elle veut rester épanouie en gardant ce qui lui fait du mal loin d'elle ?!!?! L'étrangeté sur pattes.

  • j'essaie

    J'essaie, tant que je peux, de ne pas la séparer de ça, de désamorcer mon privé privatif en la faisant venir, avec sa santé et sa spontanéité, dont je sais qu'elle va me détourner en 5 minutes de mon intérieur, mais j'ai peur qu'au fond ça ne fasse que différer
    -mais non, tu sais bien que ça change ton fond, la preuve c'est que tu as de moins en moins d'intérieur
    -je sais pas ce que tu cherches en lisant, ce soir, des anciens emails qui ne sont pas ceux de la personne qui était là
    -c'est depuis ce coup de fil ou ce texto que j'ai besoin de t'appeler, "chérie" peut-être, mais ce serait faux, ce serait faux et pas ce que jeveux, pas ma vie, pour de mauvaises raisons - ce serait faux
    M. m'a dit ce soir "ce qui m'a empêché de m'engager dans une relation plus investie avec toi c'est que tu veux toujours etre tout à la fois, toutes les possibilités, tu veux toujours être Dieu"
    à propos de minutes, là je n'ai qu'une minute pour écrire, NW arrive, je lui ai dit oui alors que je resterais volontiers toute seule dans un truc nostalgique embourbonné, mais je le refuse, j'ai dit que je choisirai toujours la solution où il y a la vie, et la vie, dis-je, n'est pas derrière mais devant.
    So now NW est là, et aussitôt l'effet se produit et j'ai un sourire coincé entre deux oreilles, et plus rien de la mort qui m'occupait toute entière ne reste, elle me dit "t'écoute le tube de la face B?" et j'ai juste envie de lui faire une tonne de bisous.
    La mort de l'intellect, la mort de la mort, la mort du flanc, LA MORT DU FLANC!!!!
    mais il ne faut pas oublier pour autant ce qu'a dit M. Lui et moi on tourne en ronds. Il se produit toujours la même chose en fin de soirée - toujours - la distance reste, malgré une proximité rétablie - rétablie sur fond d'affection, pas sur fond de proximité.
    Il m'a dit que depuis le début, et cela reste maintenant, il a le sentiment que je suis inépuisable - mais maintenant c'est de la distance, c'est pas pareil - pour moi c'est cela
    distance qui m'empêche de savoir si c'est autre chose qui le rend inépuisable
    distance voulue par respect
    mais...LA MORT DU FLANC!!!

  • I did finally fucking failed

    I did finally fucking failed, je me suis endormie au lieu de me souvenir de quoi que ce soit.
    ‘fallait que la couche soit vraiment épaisse
    chaque fois que je rentre je me dis que je vais m’enfermer au moins 4 jours pour les souvenirs d’enfance, et je suis à nouveau entraînée dans un tourbillons d’actions, de dettes et de rendez-vous (c’est la même chose), je cours après les dettes, non pas pour les rembourser (c’est impossible) mais pour les honorer, du moins pour honorer le fait que je suis persuadée que c’est comme cela qu’il faut vivre, endetté et honoré de l’être.
    Mais apparemment a me crève, je ne suis donc pas un vrai être humain ! foutu sens de l’honneur. Mais alors, c’est quoi, c’est quoi ?
    N’oublie pas le système de vases communiquants. Le problème est que je me sens toute aussi commise auprès des gens qui s’endettent vis-à-vis de moi – l’équilibre n’est donc jamais rétabli
    - mais tu en retires donc bien quelque chose ?
    - je dois partir travailler…
    ELLE N'A PAS REPONDU!

  • passoire

    J’ai 26 ans et je me sens vieille, tour à tour jeune et vieille, je comprends ce que tu disais à il y a maintenant plusieurs années sur ton désir d’être vieille pour être débarrassée de tout un tas de scrupules et d’insécurités qu’on a maintenant, maintenant on est entre deux, mieux qu’à l’adolescence mais moins dans la vie, et sans doute sera-t-on de moins en moins dans la vie
    J’ai peur de perdre les gens
    Et en étant heureuse de me perdre moi-même,
    Je ne me sens plus tiraillée, ni prise dans un jeu de force
    Mais cela au prix de l’oubli, toujours, dont je m’accommode bien ou mal selon les temps,
    Bien souvent, mal aujourd’hui
    J’essaie de me concentrer pour me souvenir de tout ce dont j’ai à me souvenir,
    J’allais envoyer à un texto aujourd’hui à Chloé pour savoir ce qu’elle m’avait dit qui m’avait tellement effondrée et mis en colère devant le cercueil de manou, lorsque je lui ai caressé le front – je me souviens, au moins, de la consistance de son front glacé
    Je ne me souviens plus du trajet que nous avons fait à la messe, de si j’étais avec Johnny ou non, je dirais non
    A propos de lui aussi il y aurait à jaser, à propos de ma culpabilité qui articule toute la relation que j’ai avec lui, qui en fait tout l’affect
    Là pour le coup je me sens prise en sandwich – quoiqu’il me dise que c’est seulement que ça prendra du temps – mais je ne peux pas écrire librement ici à propose de cela parce qu’il a le code – prise en sandwich de proximité physique aussi
    Je ne peux pas écrire librement non plus d’un éventuel désir pour des hommes – quoiqu’il n’existe pas, ou virtuellement, ou qu’il existe par ma surprise qu’il n’existe pas
    Il ne faut pas oublier qu’on est presque toujours déçu avec un homme, ce n’est jamais comme on s’imagine que c’est, ou comme on a besoin que ce soit. Cela je le sais, je ne l’oublie pas. Ce que j’adore moi, c’est très logiquement comment je l’imagine ou comment j’ai besoin que ce soit – et ce n’est pas réalisable.
    Conversation dans l’auto avec N.W., à qui je demandais comment elle aurait vécu le fait de n’avoir jamais été avec un homme et de toujours resté stuck avec moi (chose envisagée parce qu’elle m’a écrit en ce sens au dos du croquis du château qu’elle m’a offert) – si ça n’allait pas la hanter ; mais elle est toujours infiniment rassurée, infiniment sans problème, apparemment le problème ne se posait pas dans la panda verte.
    Mais je diverge de la mort, de laquelle je voulais me souvenir – c’est pour cela que j’étais là. L’heure tourne et je ne me souviens de rien, sauf de mon rêve. J’aimerais tellement retrouver un souvenir nouveau ! un duquel je ne me serais jamais souvenue avant ! mais j’ai tout oublié. Et j’ai un silence d’or en moi, un autisme de passoire, une chape de neige. Je me dis que l’année passée, et les autres, sont entrées en moi comme de l’anesthésie. Je n’ai plus guère de culpabilité, que de la peine… je n’ai même plus peur d’être seule ! j’ai juste peur d’oublier, mais cela aussi je l’oublie, et je pars courir après autre chose… c’est que le centre de ma vie n’est plus moi.
    Que mon rapport avec ma mère n’est pas résolu !
    Elle a fait tous mes coming out à ma place. Ça me réjouit pour ce que ça signifie, mais c’est vache, ça annule, d’un revers, ces années de tabous qu’elle m’a imposé. Je ne m’empêche pas de continuer de tout lui reprocher, verbalement, inlassablement… c’est fou que ce soit sur elle que les problèmes se chargent.
    Je n’ai pas besoin d’aide
    Je vieillis, je m’anesthésie, je n’ai pas besoin d’aide parce que mon écorce durcit
    Il faut que j’appelle douglas
    Je ne perds plus jamais pieds !
    A l’intérieur de la chambre d’hôte, transformée en tout blanc (y compris moquette et fauteuils), elle se retourne sans cesse dans son lit, et n’a plus le temps de noter les citations. Aussitôt citées elle doit se retourner, comme une carpe elle fait des sauts, pourtant l’atmosphère feutrée les étouffe, et l’odeur de rose qui imprègne les draps en fait autant. Elle voudrait sauter du moindre parapet dans le Cher, aujourd’hui – c’est ce qu’elle fait dans ses draps, mais c’est un calvaire - … par excès de calme, pour l’odeur des marronniers, par amour peut-être, ou par absence, par impuissance et par curiosité, pour provoquer quelque chose parce qu’au fond, dans la vraie vie se dit-elle, il n’y a rien. Elle dit « c’est fou comme l’histoire ne m’intéresse pas, c’est comme la politique en même pas actuel, au fond il n’y a pas grand-chose qui m’intéresse à part la littérature et la poésie, c’est que je vois pas l’intérêt d’avoir un cerveau si ce n’est pas pour construire un monde parallèle… »
    Elle oublie à cette occasion qu’elle devait parler de la mort, que c’est pour cela qu’elle est là. En marchant dans l’allée du potager, elle se concentrait sur le crissement de ses chaussures exactement dans le même effort, en se demandant si elle l’entendrait de la même manière quand elle aurait soixante ans, ou plutôt en ayant peur de ne plus l’entendre, en sentant l’extrême précarité (anormalité et préciosité) de sa perception du sens de ce bruit, et Nathalie W. lui a demandé pourquoi elle souriait « je pensais, tout en me demandant si j’entendrais le même bruit de mes pas quand j’aurais soixante ans, bref en pensant des turcs comme d’habitude quoi, à une épisode… » bref elle pensait, ce jour là, tous ses mouvements, en sentant l’air frôler se bras, en sentant ses jambes et son ventre lourds, en sentant les odeurs le plus qu’elle le pouvait, que la nature n’allait pas durer – la sienne.
    Aussi, est-elle revenue en auto à Paris, où elle est tombée sur deux partenaires en bord de table et de boulevard, le bistrot ressemblait à un film de Lynch, avec un barman aux yeux étranges et un pianiste de jazz tatoué sur le crâne et sourd d’une oreille, et un visage tel qu’on l’aurait cru aveugle. Personne dans le bar, les deux copines à la petite table sur la rue, nous nous asseyons donc, A.S., charlotte, N.Jeanne et moi et A.S. me chuchotte de demander « un wisky au prix voisin »… on parle assez bas, charlotte porte une jupe verte étrange sur un corsaire, (je suis habillée comme une espagnole, dit-elle, en me décrivant le sentiment de liberté qu’elle en a éprouvé en pédalant sur son vélo).
    Ce matin, j’ai eu le culot de dire à N.H.J.C. « je ne sais pas si ma vie est intéressante ou pas », le culot de lui dire ça à nonoces. Je manque cruellement de tact. Elle voulait, d’ailleurs, un câlin, que je ne lui ai pas donné – j’étais TERRIBLE.


  • nonoces

    C'est idiot, j'aurais voulu que ce week-end soit parfait, que je n'aie pas eu si mal au ventre hier soir, que je n'aie pas été si déphasée par le fait de travailler pour Q.éditions et de revoir les gens et les images d'anticosti, j'aurais bien voulu ne pas rêver de mon père cette nuit ("pis, ça t'as fait plaisir de le voir?" m'a-t-elle demandé ce matin) et passer une si merveilleuse nuitée emplumée au lieu de fêter torridement ce qu'il y avait à fêter à deux, et surtout j'aurais voulu ne pas aimer ça... et ne pas accepter d'être absente comme on me l'a repproché, d'être absorbé, déphasé, songeuse, pas câline, tournée vers les ABYSSES (!). Au lieu de ça j'avais mes yeux tout en verre et en picotements de n'être pas assez clignés, qui se posaient, fixes et collés sur le fondement et le défilement, bref sur rien d'actuel, seulement bercés par le passage des bois des bords de Loire et ses couleurs d'automne. C'est ce rêve, ce rêve où encore papa refaisait surface tout affaibli, et voulait prendre part à une recherche de quelqu'un de perdu que nous cherchions, il s'attablait avec toute la bonne volonté du monde, maigre sur ses jambes, à une table où j'avais refusé avec ma cruauté habituelle de lui faire de la place, avec ses yeux battus, et je réfrénais un élan de soin, habituel. J'étais, en fait, heureuse! je me suis réveillée en murmurant "je veux mon papa..." et en me tournant dans le lit, pas câline pour un sous... ce soir je l'ai laissée en lui disant que j'avais des contes à régler avec ce rêve, ce que je fais, je ne sais comment, en envoyant un texto à d. pour une raison absurde, comme si tous mes troubles se rejoignaient au fond et pouvaient se résoudre par transfert -ceux de l'absence- mais c'est faux, d'ailleurs elle ne m'a pas répondu.

  • retour sur le tissage

    Du coup voulant justifier ce matin la mort du blog à N., il a fallu que j'en justifie, par une longue tirade, l'existence, et de réaliser que c'est la médiation de la distance qui a généré ça, distance qui a joué un immense rôle dans ma vie affective dès le premier départ de D., suivi de mon départ pour Montréal il y a 5 ans maintenant, et qu'à partir de là j'ai déployé ma vie affective à travers des dimensions temporelles et spaciales éclatées entre lesquelles il fallait tricotter, nouer et re-tricotter des fils pour les tenir ensemble, et une part non-négligeable de la vie affective en question s'est trouvée occupée à ce tissage ininterrompu, qui est devenu tissage de soi, tissage d'affect à travers écriture correspondance ou simplement regard poétiquement et volontairement aliéné, dans le but de vivre dans mon quotidien et mon entourage proche -dans ses objets et ses lieux- l'extase affective qui devait être différée, faute de proximité ou de concordance horaire. Bref il a toujours fallu que mes yeux projette devant eux l'amour afin de le voir partout à l'extérieur (ne tolérant que mal sa simple intériorité), que je l'écrive et le barbouille. Faute de pouvoir le vivre autrement? J'aurais dit que c'était dans mon caractère mais là j'ai l'expérience que non, maintenant j'écris plus, je suis là, il n'y a plus qu'une seule dimension de vie dans laquelle il y a tout -je n'ai plus besoin d'être un être ouvrant des dimensions ou tissant entre elles, la vie ouvre toute seule: ce sont les vacances que j'attendais.

  • la terre tourne

    J'aurais quand même dû écrire une note de clôture de blog; je viens ce maitn de ma rappeler son existence, l'ouvre, et voit qu'il y a un mois exactement je regardais avec D. au lit à Baltimore des videos de Nina Simone, ça me semble tellement proche, un an, passé comme de la rigolade, enfin j'ai pas beaucoup rigolé, mais maintenant je rigole, et rien n'a plus rien avoir avec rien... j'ai appelé mon mémoire Maurice et ma bouteille de bourbon Gisèle. C'est marrant cette note sur le concert de Wax Tailor et sur les jeunes (spermatozoïdes), et la référence à N. qui pédale -- cette soirée a été ré-épluchée à la minute près au vu des évènements récents, enfin récents de 6 mois maintenant, souvenez-vous quand j'écrivais "love is in the air". Je rentre de chez N. à 17h après une mâtinée au lit, à chaque fois que je regarde par sa fenêtre depuis le lit défait je pense à Baltimore et à l'atmosphère, mais pas d'une mauvais manière, ce matin par exemple je me disais "à cette minute, je ressens tellement d'amour que je devrais éprouver ce sentiment familier du "la terre pourrait s'arrêter de tourner...", du "je donne tout pour un moment comme ça", du "le reste n'a aucune importance" et je ne l'éprouve pas, c'est ça qui est fantastique, là, c'est que je peux éprouver ce truc de malade sans que ça aille nécessairement avec un sacrifice de tout le reste, avec un prix à payer, c'est que je peux être avec N. et vouloir que la terre continue de tourner, et vouloir continuer à faire le reste, je peux tout avoir en même temps, il n'y a pas d'autre planète, tout est terrestre et la terre le veut. Je suis donc rentrée écrire Maurice, parce qu'il le faut, parce qu'il faut terminer, parce qu'il y a une fête ce soir, parce que N. peignait son salon. Bordel, je peux faire tout ce que je veux, pour toujours, et je n'aurai pas à payer pour ça.

  • pâquerette

    Eve, eve, as long as you feel this two forces struggling... c'est qu'il y a de la vie. Suis fatiguée, toujours, mais plus allumée que la semaine dernière, ne suis plus dans un trou obscur et profond (!). Il y a une pulsion de vie dedans moi, je la sens qui pulse doucement, comme un mini battement sur une tempe veinelée. Toute petite. Rarissime. Etouffable et presque tout le temps écrasée comme une pâquerette sous le pied d'une vache. Néanmoins...
    Me suis réveillée sans raison à 6h, dans le noir tout d'un coup je me suis dit que j'avais mal à l'oeil, et qu'en fait j'avais les yeux ouverts, bon, alors me suis levée, mais pas tout de suite, je pensais tout d'un coup à moi à Montréal y a 4 ans, comme j'étais quand même rigolote ou comme des amis qui me connaissent d'ici ne me connaissent que tronquée, je me disais aussi que c'est malheureux que je me prenne au sérieux comme ça maintenant, je me demandais si c'est l'âge ou si c'est parce que chuis pas en forme et que ça va revenir, je me demandais ce qu'ils diraient s'ils me voyaient normale, vous savez quand j'aime bien toutes les choses, ne suis pas sage et vais jouer dehors. Une éternité. Ils ne diraient rien sans doute. Affligeant comme c'est facile de se réduire à ce à quoi on est déjà réduit, par son propre fait et celui des autres.
    C'est drôle Andrès m'a demandé très sérieusement si j'avais un enfant l'autre jour, et j'ai pris la question sérieusement (et il l'avait posée sérieusement), ça m'a fait plaisir.

    Bisexuality is gross.

    Toujours grandement besoin de figure autoritaire dans ma vie, fais tout ce qu'on me dit, veut me coller en vacances de décision.

    Chérie is toujours around, plannant dans l'atmosphère, générant des contradictions.

    Wisdom is gross.

    I miss america

  • Deux Courbet

    C'est fou comme il y a deux Courbet; tous les deux se veulent "peintre de la réalité" mais ils n'ont pas l'air d'accord sur ce qu'est la réalité, ou la manière d'en rendre compte, et ce à la même époque c'est très curieux; on le voit surtout dans la salle des portraits et des auto-portraits mais ailleurs aussi. Certains sont très précis, avec des traits ferme et des contrastes appuyés pour marquer contours et texture de la manière la plus réaliste possible, ça donne un résultat proche de la photographie c’est assez incroyable, enfin proche et pas proche de la photo, parce que du coup le trait et tout de même dessiné, et la vie représentée, donc c’est aussi réaliste qu’une représentation précise peut l’être. D’autres sont comme derrière un verre dépoli, avec le terni de lumière qui va avec, fondu dans une sorte de chaleur plus vivante, et ces tableaux là saisissent, par en dessous, quelque chose de très vivant dans les personnage, et dans les paysages à la manière de Cézanne, il faut se reculer pour le voir, du coin de l’œil le personnage bouge, ou il s’apprête à bouger, à se retourner ou à rire. Mais évidemment de près le trait est flou et la touche de peinture est beaucoup plus visible. Il faut choisir, tout de même ! Comme quoi « peintre de la réalité » ne veut rien dire, hein, ça dépend de ce que peindre, et de ce que « réalité ». Tout le monde est d’accord là-dessus mais c’est bizarre que lui ait fait les deux alternativement, comme s’il soutenait deux thèses, alors que l’une exclue l’autre…non ? Du moins c’est ce qu’apprend l’histoire de la philosophie, que le statut (et la manière) de la représentation découle de ce qu’on prétend être la réalité.
    Bon, on va pas faire semblant de réfléchir, hein. Il faut partir travailler.

  • paranoid park

    Je la rencontre tous les soirs autour d’une table de pique nique dans le parc où je me cache (ou proche de là où j’habite, ou plutôt attends le soir tous le jour), elle est là comme tellement attendue que j’en ressens un léger écoeurement (ou mépris pour moi-même tourné tout contre elle) en k-way rouge (hmm),l’air pressée ou précipitée, contente ou désinvolte, et moi en k-way jaune ( !), ce soir elle m’a amenée une pâtisserie à la crème que je regarde d’emblée avec convoitise et écoeurement toujours (pour ma convoitise ou pour sa désinvolture), on s’assoit pour la manger sur la table plongées dans l’obsurité d’un parc la nuit et des lumières de la ville, avec ses bancs en bois, visqueuse de l’humidité du soir et verdie d’être dehors, elle tout en parlant, elle me raconte ses histoires, sa journée comme quelqu’un qui a peu de temps et qui est contente (simplement) de me voir, elle ne se rend pas compte que moi je l’attends là presque tout le jour comme un animal caché et que je ne sors que pour la voir, elle est bien consciente en même temps de ce qui se passe me regarde manger le gâteau comme une maman regarderait son petit criminel affamé manger le repas apporté derrière la vitre de la prison ou une femme mariée regarderait son amant dévorer un repas escamoté pour lui et réchauffé au milieu de la nuit dans une cuisine au néon, je prends le gâteau dans mes mains, c’est bon (ça m’énerve), je m’occupe à gérer la crème qui s’évanouit sous la pression de mes lèvres et la meringue qui se ratatine dans ma bouche une fois brisée ne me laissant qu’une frange blanche autour de la bouche et un peu de gêne, elle parle elle parle et me parle toujours de son mari, même sans s’en rendre compte, de ses avis, et je suis jalouse de l’accès privé qu’elle a à sa vie à lui et c’est désagréable parce qu’il est mon psy alors il est un peu mystérieux et je le déteste en secret et j’ai peur de son jugement, une fois revenu dans sa vie privée (dans laquelle elle est), quand tous ses patients doivent devenir comme une masse pathétique indifférenciée, et je déteste le fait que sur cela je n’ai aucun pouvoir et que je n’ai qu’un temps de séance par jour pour le convaincre que je suis une personne singulière (et sans doute mieux que les autres), et elle me raconte comme une anecdote que hier soir alors qu’elle lui demandait « innocemment » de mes nouvelles une fois bordés tous deux dans leur chambre chaude et claire (ou qu’elle achève de se déshabiller et que lui lit le journal, souriant) il a dit « Oh, elle, mais j’ai à peine commencé à la nettoyer ! » avec un ton abject et moqueur. Aussitôt j’entends « Oh, elle, elle est encore comme ces pauvres filles qui veulent me duper et qui s’y croient trop alors qu’elle ne me donne que ses couches superficielles à nettoyer, elle est comme les autres, elle est comme les autres), pauvre fille… boaf je vais récurer ça comme JE récure les autres ». J’entends ça et je vois rouge tout en rougissant, et je lui en veux terriblement de ne pas se rendre compte et de me raconter ça comme ça et je décide sur le champ d’arrêter cette relation absurde et malsaine, je fais une petite scène. Mais je sais que je ne vais pas l’arrêter et que je vais rester, quand elle sera partie, à ressasser tout ça dans mon antre « et le connard il a dit ça, et elle, cette pute, je rêve ! elle m’a dit ça ! etc ».

  • Born Into Trouble As The Sparks Fly Upward

    http://youtube.com/watch?v=agNTE8yt8YE


    Sisters and brothers,
    We have surely lost our way.
    In strip malls full of cancer,
    And a pathetic rain.
    And lover, sweet lover
    Please don't discipline your hands.
    Just kiss me in the morning,
    In your dirtiest pants.

    We will find our way.

    We will find our way.

    There is beauty in this land,
    But i don't often see it.
    There is beauty in this land,
    But i don't often feel it.

    Pimples are flowers,
    Musicians are cowards!
    Let's argue in the kitchen,
    For hours and hours.
    Tomorrow is a travesty,
    Tomorrow should be ours.
    Musicians are cowards!
    [The Triumph Of Our Tired Eyes Lyrics on http://www.lyricsmania.com]
    Musicians are cowards!
    Musicians are cowards!
    Musicians are cowards!
    Musicians are cowards!
    Musicians are cowards!
    Musicians are cowards!
    Musicians are cowards!

    The soldiers with their specialists
    And the pigs with their guns cannot stop,
    The lost ones and the desparate ones and the driven ones.

    The soldiers with their cigarettes
    And the pigs with their guns cannot stop,
    The lonesome ones and the desparate ones and the smart ones.

    So come on friends,
    To the barricades again.

    So come on friends,
    To the barricades again.

    So come on friends,
    To the barricades again.

    So come on friends,
    To the barricades again.

    We will find our way,
    We will find our way.

    "When we finally cross the barricades
    With the angels on our side
    When we finally deny all the populary loss
    When we finally let doubt and worry die
    How will it feel?"



    Artist: A Silver Mt. Zion
    Album: Born Into Trouble As The Sparks Fly Upward
    Year: 2001
    Title: The Triumph Of Our Tired Eyes

  • god bless our dead marines

    http://youtube.com/watch?v=Y-6VJChQNUU

  • Grrr.

    j'aurais jamais dû écrire ce bloody machin sur le mémoire, très vrai au demeurant, j'ai maintenant de bloody hallucinations and desires. Sauf que comme je suis une adulte maintenant, je n'ai plus le droit de faire quoi que ce soit avec. Merde de merde.
    Ma soeur est là, je prends l'air, mais il y a des reflux dans la journée vers de grands besoins de fermeture.
    Expo nulle après 35 mn de queue au mauvais endroit à la villa de mademoiselle B., on est rentrées et on n'a pas compris. Serveur imbuvable au resto, engueulade, puis j'envoie chier impulsivement M. par exaspération et sentiment d'agression généralisée. Grrr. Grrrr. Don't come too close. Bloody moment. Je suis indigne de quoi que ce soit. Jesus must hate me. I don't get what He wants from me (except writing mon mémoire and bleeding to death, striving for everything. I shall do so, then).

  • bloody

    You'll be happy to know (or not know) that i lost you for nothing
    but maybe you left 'cause i already didn't have anything left
    so i'm experimenting now the fact that I was the one who didn't have anything, 'cuz now that I have only what comes from myself I don't have anything. So empty. still so tired. I was so by myself, then. I'm so sorry.

    Besides,

    Wrinting this mémoire is like trying to splash myself on a painting made with my own blood, splashing it widely to reach wider, failing in recognizing or discovering anything in it, trying harder. and the wider it gets the more it feels bloody painfull. and the more it fails. i'm not reaching anything and i'm bleeding to death. En tout cas it's nothing of a mémoire. it's not even beautifull, it's not even myself.

  • dull and locked up

    Je ne peux même plus commencer "ma chérie mon amour"
    tu n'es personne
    je dois écrire cette partie sur l'anonymat du sujet et comme personne n'est sujet ni personne je ne peux pas l'écrire, je suis plongée dans une apathie hébétée que jamais je n'ai connue avant, sans lutte, sans goût et sans raison ni recherche de raisons, sans identité ni moi-même ni affectation, j'éprouve à la rigueur un peu de chaleur sur mes joues
    je ne vois pas comment en sortir, ça n'appelle rien, ne fuit rien, ne s'oppose à rien, n'entre dans aucun contexte ni ne cause nostalgie ni n'en causera,
    ce n'est plus la queue de l'année précédente, ni le reflux ni le contre-coup,
    c'est l'inertie autonome absolue
    il n'y a pas d'image ni même d'atmosphère, je ne veux même pas que ça cesse parce que je ne veux rien, je ne ressens rien et toutes ces personnes qui tournent ne me font rien, ne me disent rien, ne m'évoquent rien, je ne me compare pas à eux ni ne sens leurs regard ni ne le leur rend, j'ai mes yeux de vitre d'une indifférence de glace comme s'ils étaient de glace, ils sont des objets, des choses et moi, parmi ces choses je ne suis rien et me conviens, je vais me sentir mal en même temps mais je ne ressens rien, je ne veux même pas m'agenouiller ou mourir, je suis calme comme un caillou et je ne vois que des cailloux, je suis incapable de me récupérer ou de me contrer moi-même parce que je ne me cerne pas ni ne me sens pas, incapable de retenir mon poids parce que je n'existe pas, incapable d'articuler ou d'engendrer la moindre volonté, et je devrais enrager que tout cela ne soit contre rien ce qui m'ôte tout pouvoir mais je n'enrage pas, ce n'est une protection contre rien, ni moi ni toi qui n'est devenue personne, protection qui m'aiderait (qui m'a aidé) au moins à me délimiter ou à en faire mon jardin secet et quelque chose de singulier et pas ce champ de mottes infini, et je ne sens plus ma limite intérieure parce que je ne sens plus l'extérieur, ça me semble illimité ou vide, et absolument sans intérêt.
    Suis pas trop en forme, quoi.
    And i keep canceling everything i plan and not answering the phone (pardon M.).

  • concert d

    Concert d’ani difranco comme un soleil ou un ange irradiant de liberté et de bonheur,
    je n'avais pas envie d'y aller j'étais toute molle après ma nuit blanche, molle et frileuse mais de la fatigue qui crispe, pas qui transforme en bisounours (ça c'était hier).
    C’est absurde mais je me suis dit en sortant : c’est la meilleure chose que j’ai fait pour moi (mon bien) depuis des lustres, ce concert. Entendre : j’étais plutôt démunie ces derniers temps (longs temps) de mes ressources habituelles ou plutôt de toute forme d’inner-ressource pour voir la vie telle qu'elle « n’est pas ce que je crois », c'est-à-dire qui n’est que lumière simplicité et pas un film dramatique dans lequel on est forcés de jouer (ce que je crois quand je suis pas en forme). Concert qui peut, si cultivé, avoir un effet crucial de basculement et un poids ontologique atmosphérique certain d'influence. Il faut que je fasse attention à bien le garder là. Love is in the air.
    Je me suis dit aussi en le voyant, absurdement: c’est ce que vieillir devrait profondément être (en pensant à l’évolution des trois concerts que j’ai vu en 5 ans —pendant lesquels moi aussi j’ai vieilli d’ailleurs, et c’est comme ça que j’ai éprouvé le vieillissement, ceci explique cela (oui mais si c’est ça là je rajeunis). calmée, respirant le bonheur et donnant à gogo avec la simplicité d’un nourrisson dans son t-shirt blanc (et des cheveux blonds (?!?)) aussi doux que le reste. Pas de jeu, pas de réserve, beaucoup de fun et de présence et d’attention et d’écoute mais le tout comme un bébé, tout sourire et rire. du jamais vu, entre parenthèses. Ethéré et tout pur. C’est ce que vieillir doit faire, non ?

    love is in the air

    Et au fait, c'était rigolo cette fille américaine qui m'a assaillie à l'entracte entre les deux parties -en train de lire comme d'hab coincée au milieu des gens le livre en l'air pour le projecteur- pour savoir ce que je lisais et qui j'étais et tout, j'avais du mal à cerner ses intentions et en fait elle avait des photos de ses tableaux dans son appareil et voulait que je pose pour elle. Rigolo, j'ai dit "I'd really love too but i have no idea if i will have time for it" and wrote down my email. Je n'aurai sans doute pas le temps (elle m'a dit qu'elle aussi avait un livre dans son sac, anna gavalda...et s'est mise à m'expliquer que quand on pense on forme des catégories mais que ce sont des distinctions artificielles... Dieu merci ani est arrivée quand elle commençait à me poser des questions sur les équivalences maîtrise/master et quand j'ai dit "euh...philo" elle a dit "j'adore la psycho"...)

  • free

    "I'm a free woman!!" Hurle-t-elle sur le vélo continuellement.
    (partagée entre d'intenses et juvéniles élans et d'immenses et ridicules rétro/introspections).

  • espace-temps

    "Vivian, we have to get out of here you know, stand up, take a walk, have a coke..."
    Ne suis pas sortie de chez moi depuis une semaine, Ecoute des films d'amour toute la journée, Suis sous le choc de ma libertée recouvrée, Sas de décompression: je me suis trop forcée cette année, avec volonté discipline et tout, tout comme une acharnée me jetant même dans les bras de Jesus (Jesus!) en bon exemple de sacrifice et d'abnégation. Je suis maintenant comme un bébé privé de sucrerie pendant des lustres: j'peux pas m'arrêter de faire n'importe quoi (ce qui me montre que j'ai, au fond de moi, une manière très bébé de concevoir ma liberté: rester à écouter des films toute la journée, ne pas avoir d'horaire, magasiner sans retenue d'aucune sorte ni même pécunière. C'est qu'elle a dû régresser en étant frustrée.). Ce qui montre aussi que le mouvement, en la personne (toujours associé au temps) n'est qu'une histoire, statique et spaciale, de vase communicant: rien de ce qu'on se fait à soi n'est jamais sans conséquence sur soi mais ça sort par ailleurs-et est par là porteur de mouvement, mouvement produit par les conséquences imprévues sur soi produites par son soi de ce qu'on lui a fait avant.
    Bref:c'est de l'espace et pas du temps.
    Nonetheless si j'étais une adulte je me dirais qu'il faut quand même parfois décider de changer d'étape, le décider temporellement, et d'arrêter de s'appuyer sur les évolutions naturelle d'un soi tout à fait mythique.
    Mais là aussi c'est comme si j'avais fait une overdose de volonté et de décision -ayant un peu trop maniée la barre de fer ces 10 derniers mois.
    je suis comme un chewing gum fondu.

  • bilan pas bilan

    Bonjour monsieur B.,
    J'ai laissé passer le temps jusqu'à aujourd'hui pour vous écrire me disant que vous seriez occuper à réceptionner un certain nombre de mémoires. Peut-être l'avez-vous vu, il n'y a pas le mien dans la pile. Décidément cette année a été chaotique pour moi jusqu'au bout, et l'été à l'image du reste. Ce n'est même plus pour des questions de sujet que je n'ai pas pu travailler, tout a été un peu dur comme ça arrive parfois. Vous serez par contre content de savoir que le sujet va mieux, quoique ce soit un peu tard. Je me suis rendue compte qu'il m'a fallu détricotter tout mon travail de maîtrise, que c'est ça que j'ai fait toute l'année --JLM m'avait très légèrement sortie du monde, du corps et d'autrui à force de radicalisation ascendante de la phénoménologie transcendantale en forme de quatrième principe de la phénoménologie ("autant de réduction autant de donation!"), posant la conscience toute pure face à l'appel, et dissolue, même, dans la Forme de l'Appel! Bref de ce pic vertigineux j'ai eu bien du mal à revenir à l'incarnation et à rattrapper et saisir la texture sensible de la phénoménologie merleau-pontienne, et ce sans compter ma tendance naturelle à croire (et à vivre) encore dans le vieux mythe de l'intériorité. Vous aviez donc raison et pas raison à la fois de dire que si je n'étais pas capable de terminer cet été c'est que le problème n'avait rien à voir avec le temps. Il y avait effectivement un problème de contenu qui m'empêchait d'avancer, mais il est en passe de se résoudre avec le temps justement, facteur d'oubli et de prise de distance. Il y a eu aussi un problème d'idiosyncrasie: ma perplexité m'a rendue bien sûr enragée et perfectionniste jusqu'à la paralysie. Et finalement, un problème de temps: un "été pourri".
    Je dois vous demander: malgré tout ça, m'appuieriez-vous pour reconduire mon inscription en master2 cette année? Je n'ai pas eu de mauvaises notes à mes séminaires et il serait un peu dommage de les perdres et de tout laisser là. Je sais que je n'ai fait que repousser toutes les échéances que vous m'avez données, et que les prolongations ne sont pas des solutions, mais parfois les circonstances... Ca ne va pas forcément être facile mais je suis assez motivée et n'ai rien à perdre à essayer, et tout à perdre à ne pas essayer: ce serait trop bête.
    Voilà, je m'en tiens là pour mon explication. Si vous voulez qu'on en parle de vive voix je suis à votre disposition, mais je sais que vous croûlez sous les mémoires et soutenances. Je suis allée chercher le papier à remplir pour la dérogation chez madame P., ce sera elle qui vous le fera passer. J'ai bien peur de n'avoir aucune des pièces justificatives requises pour justifier mon manquement, manquement de nature humaine, contingente et justement injustifée! J'espère que mon dossier sera éligible quand même, n'ayant plus que le mémoire à finir.
    Je vous remercie mille fois par avance et vous souhaite bon courage pour vos corrections de mémoires. Si vous avez une minute, peut-être m'écrirez-vous si cette dérogation vous semble faisable?

    Bien à vous et merci.

  • back to the buttes

    Sortant de l'ombre verte des buttes chaumont de nuit au bord du lac avec glouglou de cascade et bruissement de l'art et de la foule au loin, une étoile filante et un voeu pour tolérer ma normalité nouvelle et tristounette finalement, un baiser d'un beau brun derrière un camion, deux bières dans ma poche kangourou à l'aller, sans les mains au retour, j'ai un peu ri, merci, je ris pas trop depuis un bout de temps, je ris pas trop quand je suis calme ou quand il y a des raisons je ne ris que quand je le décide quand je fais l'hystérique pour mon équilibre ce qui est un signe de déséquilibre certain ou du moins un signe mauvais. J'ai encore de la fraîcheur dans mon pull, paris parait maintenant à taille humaine et possible.

  • ambiguousness

    je me pelotonne sans trop de scrupule --toute ma personne le réclame, j'arrive pas à manger une miette et je manque tellement de sommeil que je suis un bisounours vaporeux toute la journée, j'essaie de rattrapper le manque mais je continue à me réveiller à 8h comme si mon organisme ne voulait pas rattrapper mais profiter de l'echo de ce sentiment de fatigue extrême et générale qui lui a été déçu alors qu'il l'appellait tellement ces derniers mois. C'est que j'étais devenue une as dans l'art d'ignorer tout message venant de l'intérieur de moi-même. Là je m'y laisse aller un peu, parce que je peux je crois.
    Je lis sylvia plath et regarde 5 fois le même film dans la journée, travaillotte et annule tout ce que l'extérieur peut me proposer, je me concentre sur mon nombril intérieur comme sur un soleil qui m'inonderait doucement d'ondes salvatrices se répendant à tout moi qui est cendre par ailleurs. Je me choie, me chauffe et me soigne dans un reflux, me laisse irradier par ce puit familier qui génère candeur et richesse quelques fois par ans quand je le permets. Reste à voir si ça marche. Il faudra bien qu'à moment donné cependant je réaccepte d'avoir des amis et de partager les choses.
    but i still have this ambiguousness within me which will probablely make me unhappy for ever.

  • winter

    She said frissonnant « it’s winter baby » and i said « notre relation a commandé les astres : it’s winter baby » elle a dit « on était heureuses en hiver ».
    Elle est partie se faire une tasse de thé. Chère chérie, quel dommage que l’on se blesse et se dispute 70% du temps, dont 99% est irrattrapable. Il faut faire quelque chose, ce temps irrattrapable on ne l’aurait jamais laissé passer irrattrapé avant de décider de se séparer. Est-ce que c’est parce que, toute perspective d’avenir étant supprimée, on ne fait plus d’efforts ? J’écoute, comme souvent maintenant, sa présence comme celle d’une étrangère, d’un zèbre dans mon intimité, j’écoute les bruits dans l’appartement avec la réflexivité distante qui s’installe lors de toute situation de malaise continu et prolongé et je me demande si elle va mettre du sucre dans sa tasse, ça m’énerve à l’avance, moi j’en mettrais, elle renifle, elle la pose (ou elle remue), elle va rentrer dans la chambre et c’est comme si je devais m’attendre à ce que n’importe qui entre dans la chambre.
    Tout maintenant me fait sentir comme une petite fille abandonnée, c’est drôle ce reflux, ce repli, quand j’ai envie de pleurer maintenant c’est pour moi et plus pour nous, ou alors pour elle et je la regarde et je sens que ça me déchire dedans, de fureur, de dépit, d’horreur, d’échec, d’amour, je ne sais plus, l’amour est toujours mêlé à une impossible souffrance, comme s’il se heurtais de plein fouet très fort à un mur. C’est moi et c’est elle qu’il faut ramasser maintenant, toute nues, chacune, sans plus d’histoire d’amour merveilleuse qui inverse nos priorités et ramène celle de nous-même au dernier rang.

  • rupture

    Black lake, black boat, two black, cut-paper people
    people people people people people people people people people people people people people people people people people
    a chaque coup de vent ils penchent du même côté
    people people people people people
    a chaque coup de rame l’horizon recule un petit peu
    people people people people people people people people
    celui qui est tout devant, plié sur la rame, manque prendre l’eau à chaque fois qu’il se penche et diluer sa belle encre noire dans le lac
    Probablement fait de la substance de tout autant de passeurs dilués par erreur ou manque de constance durant les années précédentes.
    Le lac est tellement noir et la rame n’y fait pas un trou suffisant pour que la lune s’y reflète.
    La rame ne fait pas un trou en forme de lune


    The golden mountain and the black lake

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    Voilà, on en est réduite à cohabiter comme deux étrangères pour ne pas se disputer. Elle préfère ça, et « au moins on est ensemble ». Je ne vois pas en quoi. Les paroles, l’écriture, l’art, les autres ne m’auront été d’aucun secours pour éviter ce crash, cet immense échec. Tout dans cette relation a échoué, tout dans ce que je voulais tirer de moi a avorté. Total fiasco. Tout le monde est en miettes. Il reste quinze jours pour contempler les miettes, puisqu’elle ne veut plus rien briser, puisque apparemment même tout recollage serait instantanément corrompu. Je ne peux plus parler à maman de peur que ce soit de ce qui fait mon malheur qu’elle se soit réjoui. Nous ne voulons plus. Nous sommes fatiguées. Nous sommes hébétées. Nous ne voulons plus faire l’amour tellement nous sommes fatiguées de nous heurter au mur. Je n’ai jamais été autant abattue. Un mari que je ne connais pas et que je n’aime pas me donne la gerbe, un futur trépidant d’inconnu aussi, c’est toi que je veux. Je crois qu’on peut difficilement dépasser ce stade de saturation, d’exploitation et d’exploration, de plénitude du vécu d’une rupture aussi. Chaque minute la consomme et est consommée, une fois chacune et une fois ensemble. Ca s’est dégradé tellement vite, une mauvaise humeur il y a trois mois s’est transformée en un vice ontologique et notre relation en prison existentielle. C’est étrange et déraisonnable. Je me demande jusqu’à quel point c’est ma faute (ayant eu ma mauvaise humeur la première), jusqu’à quel point je devais le vouloir au fond. Ca me donne la gerbe. Je m’apprête à perdre la seule chose que j’aie eue de précieuse autre que moi depuis longtemps (mais le problème est là : c’est son propre bonheur qu’il faut chérir en fin de compte, seul il peut nous porter à travers, seul il a la force. C’est ce que je m’efforce de conclure.)

  • J'adore

    A essayer des parfums sur chaque bras et centimètres de bras, c'est très drôle il y avait ce J'adore de Dior (qu'une freak collectionneuse de signets nous a offert au salon du livre "à partager entre nous"?!? mais qu'on nous a...volé!) dont je trouvais qu'il sentait la féminité incarnée (datant de ma colocationi avec M. rue de Mentana) pour laquelle je n'étais pas prête ( je me suis donnée jusqu'à 30 ans au plus tard. Avec un peu de chance 25.) et à force de l'essayer à l'aéroport il est devenu l'odeur de l'avion, vous savez l'endroit où on est coincé, balloné et nauséeux, au mieux assoupi mais toujours le nez sec, douloureux et les aiselles moites pendant 8 heures... Bref j'ai peur que l'association avec USAirways "beef or pasta?" soit indestructible.
    Plongée dans Matière et Mémoire, depuis 3 semaines maintenant, depuis hier ça va mieux je commence à comprendre un peu mieux et être à mes affaires. Et sur mes 20p d'écrites je dois en garder 10 et je suis loin d'avoir dit tout, ni même le terrible ce que je veux dire... En outre "Jude the Obscure" (le roman qu'elle m'a offert, et que du coup je lui ai offert à Philly, et qu'on appelle par conséquent logiquement LRQTMO) me prend du temps. Mais seulement le temps passé à m'être trompé de métro, aujourd'hui sans cesse - soit que j'aie changé de projet en cours de trajet.
    Ainsi il est 19h alors qu'il ne devrait qu'en être 16 et je ne désaoule pas quoique je boive l'excellent et merveilleux thé vert que Johnny m'a ramené de Chine, d'ailleurs hier soir je tiens à dire qu'entre les anxiolitiques de J. et le thé vert, ce sont les anxiolitiques qui ont gagné et j'ai dormi. Great.
    So je dois donc finir ces 25p et les transformer en 10, au lieu comme tout le monde de ne pas avoir commencé et d'en écrire très facile ment 10 en une semaine à la fin.
    Acheté "l'anonce faite à Marie" de Claudel et "le Désarrois de l'élève Törless" que j'avais lu à l'époque, au retour de St Germain.
    Ami F. pour le quotidien tu es servi ahah. En arrivant tout à l'heure chez ton amie j'ai vraiment eu un flash étrange de ce pallier avec plein de plantes -j'arrête pas de le voir dans ma tête et j'arrive pas à savoir si c'est un rêve.

  • bateaux

    C'est marrant je disais hier que la ville (Bx) a changé, mais je me rends compte aussi que c'est d'habiter de ce côté, c'est comme si à chaque fois j'entrais dans la maison par la porte de derrière, évidemment que l'allure n'est pas la même comme si on prenait un kaléidoscope par l'autre bout (!). Hier matin je fais un tour à velo, donc, dans ce nouvel environnement, en 2 minutes j'étais à Bacalan devant deux gros ferries rouillés en plein soleil, pas de clapot, personne, juste une grosse madame assise quelque part par terre, ou plutôt posée, en train de mordiller un stylo bille adossée à une bite d'amarage, et un punk donnant à boire à ses chiens, qui me dit "bonjour mamzelle" très gentillement et m'explique qu'il habite dans le premier bateau, qu'en haut il y a eu un meutre et un incendie c'est ça qui lui donne l'air si lugubre (les fenêtres toutes noires), qu'à côté il y a plus de monde dans l'autre bateau parce que pour aller là où il est il faut passer par un hublot etc, et il continue à jouer avec le chien puisque je n'ai pas de cigarettes (pour de vrai). Quelques minutes plus tard j'étais chez moi, je n'avais jamais vu cet endroit avant et n'aurais nullement reconnu Bx, et les odeurs de garonne font partie de l'air d'ici, pas du tout dans mon Bordeaux d'avant.
    [vite l'interview de rené Rémond par J.N.Jeanneney -mon chéri- sur Fr.Cul dans 1 mn]
    Pourtant en me promenant dans le vieux bx, après, mais habillée pas comme il faut pour être "dedans", je reconnaissais tout de l'atmosphère; les gens pieds nus sur les pavés à boire des coups au soleil ou lire des livres, à vélo, c'était drôle j'aurais pu me voir passer avec D. il y a 5 ans et me dire qu'elles sont mimi ces deux gamines! hm, sauf qu'elles auraient été saoules, à 14h, et m'auraient probablement envoyé chier de les regarder (D.me disait y a pas longtemps que j'avais de la répartie à l'époque mais comme pour le reste je m'en souviens pas). Ca me fait penser qu'il faudra, un jour que j'aille sonner à la mystérieuse sonnette marquée "Milès" depuis 6 ans, là où pourtant j'étais sûre que mon amie serait morte, et que ça aurait pris peu de temps. Grand bien lui en fasse, de ne pas être morte, je me souviens que chez le psy j'en parlais comme d'un alter ego terrifiant. Je me souviens du psy, du coup. Bon. Belle époque où je n'avais pas besoin de passer 4h par jour au téléphone puisque je n'avais pas éparpillé mes sentiments partout. C'est tellement loin. Même Bergson n'est pas le même Bergson du tout.
    Je dois aller me faire un autre café.
    Ne pas oublier que F. vient à Paris -lui donner mon numero de tél
    Commencer Ricoeur avant d'avoir fini Bergson.
    Ne pas oublier de ramener à Paris une salière et une poivrière.

  • nina

    we've been watching some nina simone video l'autre soir, c'est incroyable comment, connaissant bien bien la musique on se la serait imaginée avec une attitude infiniement expressive et en fait elle a le visage parfaitement figé et les yeux abrutis, l'air ennuyé. Et pourtant sa voix...tout passe par là. Mais c'est hyper bizarre. Mais d'autant plus merveilleux.

    http://www.youtube.com/watch?v=qIdAFO8QbkA&mode=related&search=

  • concert et spermatozoides

    De retour de ce concert gratuit de la vache tachetée à Montmartre, le décalage horaire était en ma faveur mais là le réveil est un peu douloureux d'autant que j'ai me sens la tête pleine de fumée comme une cale de bateau. En tout cas sortant rarement je vois rarement une telle concentration de djeuns cools aux aspects diversement soignés, je me disais qu'ils étaient tous beaux, quand même, ou tous singuliers (tous ces moi-profonds autres que moi déconcertants) et qu'ils étaient vis à vis de la société comme la troupe de spermatozoïdes au départ: tous pareils, prêts, feu, partez! (c’est que moi-même j’en suis là) Et là c'est la course à l'individuation, à l’enrichissement singulier, à l’épanouissement personnel et à la démarcation professionnelle -mais ils restent un peu pareils, hein, comme des bébés canards ils se développent de manière surprenamment autonome et il y a de quoi être est fiers d'eux quand on y repense bébés. Des hommes…de vraies personnes ! Donc le phénomène de masse m'a quand même dépaysée (et moi-même bébé parmi les bébés, singularité parmi les singularité).
    A part ça le retour à deux sur le velo m'a détruit le cul, j'avais oublié ce matin en me levant et me demandais ce que j'avais fait à mon cul pendant la soirée pour que ça me fasse mal comme ça. la conversation pendant que N. pédalait.
    Je dois, de quelque manière, écrire ce truc sur M&Mémoire.
    Le beau temps me fait un bien fou, depuis Montréal, j'hallucine à chaque fois de plus en plus que ça existe, quand on peut sortir en t-shirt. D. seemed very involved in rubarb pie making last night.
    Oh je devrais tourner mon fauteuil, tous ces livres! Cristy! Vite!