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éh, poupée!

Elie pénètre à l'intérieur par une petite porte située au niveau de la cheville droite de la gigantesque repique de lui-même qu'il a trouvée sur son chemin lui barrant la route, un jour qu'il marchait sans but sur une voie rectiligne.

Lorsqu'il passe le seuil, tout se met à trembler. La voûte, très haute, semble de plâtre, qui tombe maintenant par pans entiers. Les morceaux et craquelures suivent les dessins de pauses passées.

Elie a envie de tâter la substance des murs, qui à y regarder de plus près semble de facture organique. Il se rend compte avec émotion que cette paroi aurait pu être chair si on l'avait, une fois venue au monde, hydratée, abreuvée comme elle le demandait.

Mais maintenant il est trop tard, et cette chair devenue ciment s'éboule comme elle coulerait des larmes, donc chacune irait rouler au fond du gouffre noir avec les cailloux, les graviers, restes d'organes vitaux eux aussi calcifiés - il y aurait de quoi dresser ici un mémorial Hautement Honorable et Respecté. 

La belle langue suspendue elle aussi s'est tristement asséchée du Verbe, ses belles différences ratatinées jusqu'aux bornes de l'indistinction. Ainsi, si l'on ne peut s'attendre à rien de bon, cela ne prendra au moins que la forme d'une lente indifférence. Et aucun cri d'alarme ne se fait entendre, simplement les chuchotements des derniers ouvriers, ces quelques fidèles raboteurs de crypte cérébrale qui viennent chaque jour à l'ouvrage même sachant que rien n'en sortira plus. Ils l'accomplissent d'ailleurs aujourd'hui fort mal, avec précipitation, sentant le péril de cette voûte instable. Ils ne vont pas tarder à partir, fermant définitivement la porte sur l'effondrement final, ne pouvant plus grand chose contre le bris des jointures, la fente des soudures et le reste, bref cet assourdissant concert de gémissement de matière. En bas, le roulement du gravier se poursuit et lave jusqu'à la plus fine poudre des restes de vie, ne laissant là que de beaux et durs galets au son clair.

 

Il dit que la métaphysique lui manque, moi je dis que la religion, celle qui ne s'arrête pas aux pieds de l'individu et à sa propre pédicure personnelle, est absolument absente de l'atmosphère, du bouillon que boivent les gens chaque jour.

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