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les faits, le journal, ce qui n'est pas forcément

  • transit

    Je suis dans un avion à faire des cercles concentrique désespérément minutieux sur un ticket de caisse.Comme on le sait je ne vois plus les chateaux dans le ciel. Mais je te vois toi, avec ton dos nu et tes talons campée dans l'allée. Et je me sens proche du nouveau et de l'ancien.

  • attente

    où on apprend la périssabilité des corps et l'incroyable possibilité de faire partie de la cohorte de malchanceux qui ont d'autres soucis que celui de leurs propres choix. Ce qui était hier exaltation se transforme en un fil suspendu d'attente statique et terne, homogène et figée, opaque, âcre. on n'est plus suspendue au départ, mais à un putain d'examen médical. on développe des cancers préventifs. on n'a pas peur, on est juste hébétée!

    tout à l'heure la lumière tombait drue sur la route et ma roue avant mordait périodiquement sur la bande blanche. Il me semble que j'aurais besoin d'heures et d'heures d'étreinte humaine pour charger ma pile, pour m'endormir pendant cette attente de merde. on dirait que je ne peux plus rien faire.

  • Danube again

    et si je n'arrive pas à arrimer les choses ensemble.

    Je me lève, commence la journée qui repousse passé et fantasmes dans l'obscurité. Dans l'obscurité on chuchotte, on tire les cheveux. Souvenirs de l'enfance et du reste, rêves, qui essaient de m'envoyer un message sur la continuité.

    Elle ne comprend pas la situation unilatérale de rupture dans laquelle je me trouve. Ca ne passe pas. Je revendique le fait que ce soit normal que ça ne passe pas. Il y a des sentiments indicibles, des noms tabous. Je vis sur de petites passerelles, ce qui nourrit sans doute largement mon sentiment d'enfermement. Ou entre de petites mines. Si je pense à aller me tirer une balle dans le coeur au bord du Danuble, je pense à quoi? Je cherche du calme, mais surtout la douceur d'un soir de juin odorant et empli de bruits d'oiseaux. Mais il ne faut pas se méprendre et il faut se souvenir que tu voulais être seule ce soir-là. LA RUPTURE EST UNE FUCKING ILLUSION.

  • Jawad café

    Ne sais pas ce que je veux, ai envie d'écouter encore l'éloge du temps et de la vieillesse. j'ai pris un sale coup, comment le convertir en message. c'est déjà fait. j'ai besoin de rester planquée, de décrocher 5 minutes, de ne pas relever mes engagements, de poser un lapin demain, de me porter pâle. de ne pas rendre de comptes à personne. il faut faire attention à ce que l'amour ne se noie pas dans d'autres considérations des preuves immédiates, tout tout de suite, arrêter la terre de tourner - démêler les fils!

    Post-Dash période, étrange bousculement, en fait s'abrutir, il y a des gens broyés, qui réussissent à se faire mettre

    -"Si j'ai une chose à repprocher, c'est le fait que tu aies pris les décisions avant de mesurer"

    Je lui ai dit : j'ai mesuré, mais c'est comme quand tu sautes dans le vide, tu le mesures pas avant mais tu sais que c'est le vide, mais tu repousses la gestion de la chose à plus tard.

    Je suis, alors, restée dans le bar à terminer ma bière.

    J'ai très peu de souvenirs, c'est même étrange à quel point il me faudrait

    il faut me baillonner

    que la police m'arrête

    qu'on me mette sous perfusion

    qu'on me scotche les yeux

    - Je ne veux plus voir le regard de personne ni avoir besoin de parler, de me justifier, de m'expliquer

    - Je n'ai plus de système respiratoire

    - On essaie de comprendre ce qu'il se passe, de résoudre les choses

    LE CERCLE EST UNE BÊTISE

    heureusement qu'il y a l'extériorité

    l'imagerie cérébrale est partie

    goûte à goûte

     

  • note pour MVB, qui a besoin d'aide

    Une nuit dégueulasse et infinie vient de passer, de quoi s'en plaindre. A nouveau, on n'est bien à donner que si l'on ne souffre pas, avant, du manque de ce qu'on donne - sinon on a l'impression qu'on nous prend, et c'est quasi-impossible à convertir en don (comme il le faut toujours). Or donner du sommeil pour moi en ce moment est impossible, parce que je n'en ai pas le minimum vital. et me réveiller à 5h alors qu'on est samedi matin est intolérable - je m'en veux beaucoup. Mis le nez par la fenêtre pour voir les nuages rougeoyants qui me partent en voyage, mais refermée aussitôt (dans sa coquille) - pour me protéger de cette vision d'horreur sur mon propre enfermement parisien. Lu deux BD (nulles), regardé un bout de film d'amour (nul), ai mal aux yeux ce matin, alors que je dois relire les Putes (bien). Mal au ventre - la femme biologique parle en moi!
    c'est un peu triste, les hommes ne provoquent plus chez moi aucune curiosité - sans qu'ils soient moins un mystère pour moi qu'avant.
    je cherche un peu mon ancien fantôme à travers le dernier livre de tarjei vesaas que je n'avais pas lu (et ce lever de soleil - mais tu vois l'attitude que j'ai eue par rapport à lui)
    je cherche la fantaisie mais apparemment je m'en fiche quand je la trouve - d'ailleurs je la cherche mollement (c'est que j'ai du mal à me contenter!) (au cas où le contentement serait un symptome de la cécité)

  • nouvelle eve

    j'essaie de me coller aux 39 heures. toute une affaire, impossible. Impossible, aussi, d'arriver au travail avant 10h10. Démoralisée que mon contrat de soit pas contrat-d'avenirable. Enfin, contrat... si contrat il y a. eve n'a rien signé, eve ne déclare rien, eve est exploitée ou non, tant qu'il y a gratification symbolique. eve délaisse son ordinateur portable et ses pensées secrètes. eve consomme la littérature et oublie ani difranco. eve boit du vin et mange du saucisson, et maigrit quand même (sauf ce week-end). eve est une adolescente attardée, sauf quand elle a un rapport d'une maturité exemplaire avec son travail, ce qui arrive la plupart du temps (mais personne ne sait qu'elle pleure en cachette pour faire échapper la pression) (sauf son patron depuis qu'elle le lui a dit et qu'il l'a mise aux 39h en se disant pauvrette). eve, ce soir, veut tout faire en une soirée
    . eve a peur de redevenir une grosse baraque si elle s'adicte encore à la capoeira, alors elle n'y est pas allée ce soir pour regarder des séries télévisées, et au lieu de cela elle tente de retrouver à nouveau quelque chose de perdu et elle fume des cigarettes. eve ne voit plus , ne sent plus, et ne trouve rien dans le monde, mais est heureuse - combinaison qui n'est jamais arrivée: eve devient une adulte: elle a décidé d'écouter plus les albums en entier. eve ramène du travail chez elle, mais c'est pour le lendemain. elle aimerait bien habiter dans une grande maison et avoir de l'argent. elle gère en même temps les contraintes fort bien; mais ça la modifie. eve se modifie. elle se refroidit, elle grandit, ses sourcils se froncent et elle achète des pantalons droits. elle a du mal à ne plus porter ses lunettes prada. aime-t-on la nouvelle eve? elle se plaint d'être trop souvent désagréable. elle est une plaie, une peste, une punaise parfois.

  • madame tout le monde

    il est très étrange le fait d'avoir à nouveau envie d'écrire dans ce truc, très étrange. Souvent, j'oublie qu'il existe, quand je m'en souviens, c'est comme pense-bête, alors je décide de m'en servir comme pense bête. none's got this stupid code anyways, donc je ne pourrais pas en faire d'autre utilisation que pense bête.
    Demain réunion BLDD sur les putes
    Je deviens plus exigeante pour les livres, ou moins sensible, ce que je lis, la plupart du temps, me gave. Je devrais en parler à V. pour me redonner le goût.
    Tout cela ne sert simplement qu'à remplir le vide, et à me faire croire, en faisant des allusions desquelles j'aurais à me rappeler après, que j'ai une vie - ce qui est, et n'est pas, le cas.
    je n'ai pas le temps... aliénée comme je suis par Robert-Amsterdam et ses habitants, quel petit monde fascinant. On a du mal à croire que j'ai vécu dans un autre monde auparavant, ils veulent tous me faire croire que j'y suis née, que tout est comme ça, que tous et toutes ont ce même rapport -mais je sais que c'est faux, j'essaie de garder fermée la bulle, et de me concentrer sur la prostitution posément, en faisant la sourde oreilles aux avances de charmes et aux houles qu'ils m'imposent, aux violences qu'ils me font et aux sollicitations diverses. Demain j'ai la réunion, et je n'ai rien fait, et ça ne m'embête même pas de passer ma soirée dessus, alors qu'il y a tant d'autres choses
    mais mon absence de motivation quand je lis commence, pour la PREMIERE fois de ma vie, à m'en faire douter: y a-t-il autre chose, vraiment? Je ne trouve plus DU TOUT trace du mystère et de la révélation, dans la littérature. Je ne vois que l'ennui et le bruissement pour habiter une place... c'est momorne. Je me demande d'où ça vient, en tournant les pages dans le métro, en ne lisant pas ce qui tourne et en attendant la fin, en savourant de manière toute artificielle, par principe, la césure qui m'est donnée par un livre, et je ne le lis pas, toute occupée par la césure de principe, j'attends de pouvoir le classer et ne plus jamais avoir à l'ouvrir, c'est nul et inédit. Je n'ai pas de mémoire - et là ce n'est pas parce qu'elle se recouvre, c'est parce que je suis une madame tout-le-monde à qui le réel importe, une mule qui tapote la marche devant elle de son sabot, et ne s'occupe ni de la suivante ni de la précédente, une mule vous dis-je.
    Alors que faire: occuper l'espace, occuper l'espace; ce matin je me suis réveillée en me trouvant trop conne, et toute la mâtinée j'étais accaparée par les défauts qui font le revers de toute qualité, qui est elle-même une illusion anyways, et on croit qu'on est d'une telle manière mais c'est faux, et on croit qu'on vous aime pour telle et telle raison mais c'est pour tout autre chose, et pour ce que vous croyez on ne vous aime pas. Notre aveuglement est décourageant. C'est comme si on essayait sans cesse de se regarder les fesses. ou plutôt comme si on se regardait la face en croyant que ce sont nos fesses - bref.

  • C.R. et pères

    trop parlé à C.R. pas trop parlé, on n'a pas trop parlé en essayant de parler, ça résiste, ça lutte, je crois qu'on est trop pareilles, je l'ai dit dès le début "cette fille elle me fait penser à moi", tout le monde nie, mais moi je vois bien, il y a un truc, il faut pas que ça clashe -eve fais gaffe, écrase- ça risque pas, juste un gros sceau de frustration qui va me chuter dessus. V. m'a écrit, ça fait des lustres que l'on ne se donne pas de nouvelles, c'est nul. Je me demande, du coup, ce que j'éprouverais si mon père avait réellement refait ça vie (et pas une mascarade scabreuse pour combler le vide d'ici la fin), et si un bébé m'avait, comme disait C.R., remplacé. Elle dit qu'elle est amoureuse de son père, qu'elle a vécu un gros chagrin d'amour; tout de suite j'ai flairé la complaisance que moi j'aurais pu avoir en disant ça, sauf qu'elle elle ne voulait pas en parler (alors que la complaisance on veut l'étaler). Ce sont de vieux trucs. Elle veut rester épanouie en gardant ce qui lui fait du mal loin d'elle ?!!?! L'étrangeté sur pattes.

  • j'essaie

    J'essaie, tant que je peux, de ne pas la séparer de ça, de désamorcer mon privé privatif en la faisant venir, avec sa santé et sa spontanéité, dont je sais qu'elle va me détourner en 5 minutes de mon intérieur, mais j'ai peur qu'au fond ça ne fasse que différer
    -mais non, tu sais bien que ça change ton fond, la preuve c'est que tu as de moins en moins d'intérieur
    -je sais pas ce que tu cherches en lisant, ce soir, des anciens emails qui ne sont pas ceux de la personne qui était là
    -c'est depuis ce coup de fil ou ce texto que j'ai besoin de t'appeler, "chérie" peut-être, mais ce serait faux, ce serait faux et pas ce que jeveux, pas ma vie, pour de mauvaises raisons - ce serait faux
    M. m'a dit ce soir "ce qui m'a empêché de m'engager dans une relation plus investie avec toi c'est que tu veux toujours etre tout à la fois, toutes les possibilités, tu veux toujours être Dieu"
    à propos de minutes, là je n'ai qu'une minute pour écrire, NW arrive, je lui ai dit oui alors que je resterais volontiers toute seule dans un truc nostalgique embourbonné, mais je le refuse, j'ai dit que je choisirai toujours la solution où il y a la vie, et la vie, dis-je, n'est pas derrière mais devant.
    So now NW est là, et aussitôt l'effet se produit et j'ai un sourire coincé entre deux oreilles, et plus rien de la mort qui m'occupait toute entière ne reste, elle me dit "t'écoute le tube de la face B?" et j'ai juste envie de lui faire une tonne de bisous.
    La mort de l'intellect, la mort de la mort, la mort du flanc, LA MORT DU FLANC!!!!
    mais il ne faut pas oublier pour autant ce qu'a dit M. Lui et moi on tourne en ronds. Il se produit toujours la même chose en fin de soirée - toujours - la distance reste, malgré une proximité rétablie - rétablie sur fond d'affection, pas sur fond de proximité.
    Il m'a dit que depuis le début, et cela reste maintenant, il a le sentiment que je suis inépuisable - mais maintenant c'est de la distance, c'est pas pareil - pour moi c'est cela
    distance qui m'empêche de savoir si c'est autre chose qui le rend inépuisable
    distance voulue par respect
    mais...LA MORT DU FLANC!!!

  • nonoces

    C'est idiot, j'aurais voulu que ce week-end soit parfait, que je n'aie pas eu si mal au ventre hier soir, que je n'aie pas été si déphasée par le fait de travailler pour Q.éditions et de revoir les gens et les images d'anticosti, j'aurais bien voulu ne pas rêver de mon père cette nuit ("pis, ça t'as fait plaisir de le voir?" m'a-t-elle demandé ce matin) et passer une si merveilleuse nuitée emplumée au lieu de fêter torridement ce qu'il y avait à fêter à deux, et surtout j'aurais voulu ne pas aimer ça... et ne pas accepter d'être absente comme on me l'a repproché, d'être absorbé, déphasé, songeuse, pas câline, tournée vers les ABYSSES (!). Au lieu de ça j'avais mes yeux tout en verre et en picotements de n'être pas assez clignés, qui se posaient, fixes et collés sur le fondement et le défilement, bref sur rien d'actuel, seulement bercés par le passage des bois des bords de Loire et ses couleurs d'automne. C'est ce rêve, ce rêve où encore papa refaisait surface tout affaibli, et voulait prendre part à une recherche de quelqu'un de perdu que nous cherchions, il s'attablait avec toute la bonne volonté du monde, maigre sur ses jambes, à une table où j'avais refusé avec ma cruauté habituelle de lui faire de la place, avec ses yeux battus, et je réfrénais un élan de soin, habituel. J'étais, en fait, heureuse! je me suis réveillée en murmurant "je veux mon papa..." et en me tournant dans le lit, pas câline pour un sous... ce soir je l'ai laissée en lui disant que j'avais des contes à régler avec ce rêve, ce que je fais, je ne sais comment, en envoyant un texto à d. pour une raison absurde, comme si tous mes troubles se rejoignaient au fond et pouvaient se résoudre par transfert -ceux de l'absence- mais c'est faux, d'ailleurs elle ne m'a pas répondu.

  • la terre tourne

    J'aurais quand même dû écrire une note de clôture de blog; je viens ce maitn de ma rappeler son existence, l'ouvre, et voit qu'il y a un mois exactement je regardais avec D. au lit à Baltimore des videos de Nina Simone, ça me semble tellement proche, un an, passé comme de la rigolade, enfin j'ai pas beaucoup rigolé, mais maintenant je rigole, et rien n'a plus rien avoir avec rien... j'ai appelé mon mémoire Maurice et ma bouteille de bourbon Gisèle. C'est marrant cette note sur le concert de Wax Tailor et sur les jeunes (spermatozoïdes), et la référence à N. qui pédale -- cette soirée a été ré-épluchée à la minute près au vu des évènements récents, enfin récents de 6 mois maintenant, souvenez-vous quand j'écrivais "love is in the air". Je rentre de chez N. à 17h après une mâtinée au lit, à chaque fois que je regarde par sa fenêtre depuis le lit défait je pense à Baltimore et à l'atmosphère, mais pas d'une mauvais manière, ce matin par exemple je me disais "à cette minute, je ressens tellement d'amour que je devrais éprouver ce sentiment familier du "la terre pourrait s'arrêter de tourner...", du "je donne tout pour un moment comme ça", du "le reste n'a aucune importance" et je ne l'éprouve pas, c'est ça qui est fantastique, là, c'est que je peux éprouver ce truc de malade sans que ça aille nécessairement avec un sacrifice de tout le reste, avec un prix à payer, c'est que je peux être avec N. et vouloir que la terre continue de tourner, et vouloir continuer à faire le reste, je peux tout avoir en même temps, il n'y a pas d'autre planète, tout est terrestre et la terre le veut. Je suis donc rentrée écrire Maurice, parce qu'il le faut, parce qu'il faut terminer, parce qu'il y a une fête ce soir, parce que N. peignait son salon. Bordel, je peux faire tout ce que je veux, pour toujours, et je n'aurai pas à payer pour ça.

  • pâquerette

    Eve, eve, as long as you feel this two forces struggling... c'est qu'il y a de la vie. Suis fatiguée, toujours, mais plus allumée que la semaine dernière, ne suis plus dans un trou obscur et profond (!). Il y a une pulsion de vie dedans moi, je la sens qui pulse doucement, comme un mini battement sur une tempe veinelée. Toute petite. Rarissime. Etouffable et presque tout le temps écrasée comme une pâquerette sous le pied d'une vache. Néanmoins...
    Me suis réveillée sans raison à 6h, dans le noir tout d'un coup je me suis dit que j'avais mal à l'oeil, et qu'en fait j'avais les yeux ouverts, bon, alors me suis levée, mais pas tout de suite, je pensais tout d'un coup à moi à Montréal y a 4 ans, comme j'étais quand même rigolote ou comme des amis qui me connaissent d'ici ne me connaissent que tronquée, je me disais aussi que c'est malheureux que je me prenne au sérieux comme ça maintenant, je me demandais si c'est l'âge ou si c'est parce que chuis pas en forme et que ça va revenir, je me demandais ce qu'ils diraient s'ils me voyaient normale, vous savez quand j'aime bien toutes les choses, ne suis pas sage et vais jouer dehors. Une éternité. Ils ne diraient rien sans doute. Affligeant comme c'est facile de se réduire à ce à quoi on est déjà réduit, par son propre fait et celui des autres.
    C'est drôle Andrès m'a demandé très sérieusement si j'avais un enfant l'autre jour, et j'ai pris la question sérieusement (et il l'avait posée sérieusement), ça m'a fait plaisir.

    Bisexuality is gross.

    Toujours grandement besoin de figure autoritaire dans ma vie, fais tout ce qu'on me dit, veut me coller en vacances de décision.

    Chérie is toujours around, plannant dans l'atmosphère, générant des contradictions.

    Wisdom is gross.

    I miss america

  • Grrr.

    j'aurais jamais dû écrire ce bloody machin sur le mémoire, très vrai au demeurant, j'ai maintenant de bloody hallucinations and desires. Sauf que comme je suis une adulte maintenant, je n'ai plus le droit de faire quoi que ce soit avec. Merde de merde.
    Ma soeur est là, je prends l'air, mais il y a des reflux dans la journée vers de grands besoins de fermeture.
    Expo nulle après 35 mn de queue au mauvais endroit à la villa de mademoiselle B., on est rentrées et on n'a pas compris. Serveur imbuvable au resto, engueulade, puis j'envoie chier impulsivement M. par exaspération et sentiment d'agression généralisée. Grrr. Grrrr. Don't come too close. Bloody moment. Je suis indigne de quoi que ce soit. Jesus must hate me. I don't get what He wants from me (except writing mon mémoire and bleeding to death, striving for everything. I shall do so, then).

  • bloody

    You'll be happy to know (or not know) that i lost you for nothing
    but maybe you left 'cause i already didn't have anything left
    so i'm experimenting now the fact that I was the one who didn't have anything, 'cuz now that I have only what comes from myself I don't have anything. So empty. still so tired. I was so by myself, then. I'm so sorry.

    Besides,

    Wrinting this mémoire is like trying to splash myself on a painting made with my own blood, splashing it widely to reach wider, failing in recognizing or discovering anything in it, trying harder. and the wider it gets the more it feels bloody painfull. and the more it fails. i'm not reaching anything and i'm bleeding to death. En tout cas it's nothing of a mémoire. it's not even beautifull, it's not even myself.

  • dull and locked up

    Je ne peux même plus commencer "ma chérie mon amour"
    tu n'es personne
    je dois écrire cette partie sur l'anonymat du sujet et comme personne n'est sujet ni personne je ne peux pas l'écrire, je suis plongée dans une apathie hébétée que jamais je n'ai connue avant, sans lutte, sans goût et sans raison ni recherche de raisons, sans identité ni moi-même ni affectation, j'éprouve à la rigueur un peu de chaleur sur mes joues
    je ne vois pas comment en sortir, ça n'appelle rien, ne fuit rien, ne s'oppose à rien, n'entre dans aucun contexte ni ne cause nostalgie ni n'en causera,
    ce n'est plus la queue de l'année précédente, ni le reflux ni le contre-coup,
    c'est l'inertie autonome absolue
    il n'y a pas d'image ni même d'atmosphère, je ne veux même pas que ça cesse parce que je ne veux rien, je ne ressens rien et toutes ces personnes qui tournent ne me font rien, ne me disent rien, ne m'évoquent rien, je ne me compare pas à eux ni ne sens leurs regard ni ne le leur rend, j'ai mes yeux de vitre d'une indifférence de glace comme s'ils étaient de glace, ils sont des objets, des choses et moi, parmi ces choses je ne suis rien et me conviens, je vais me sentir mal en même temps mais je ne ressens rien, je ne veux même pas m'agenouiller ou mourir, je suis calme comme un caillou et je ne vois que des cailloux, je suis incapable de me récupérer ou de me contrer moi-même parce que je ne me cerne pas ni ne me sens pas, incapable de retenir mon poids parce que je n'existe pas, incapable d'articuler ou d'engendrer la moindre volonté, et je devrais enrager que tout cela ne soit contre rien ce qui m'ôte tout pouvoir mais je n'enrage pas, ce n'est une protection contre rien, ni moi ni toi qui n'est devenue personne, protection qui m'aiderait (qui m'a aidé) au moins à me délimiter ou à en faire mon jardin secet et quelque chose de singulier et pas ce champ de mottes infini, et je ne sens plus ma limite intérieure parce que je ne sens plus l'extérieur, ça me semble illimité ou vide, et absolument sans intérêt.
    Suis pas trop en forme, quoi.
    And i keep canceling everything i plan and not answering the phone (pardon M.).

  • concert d

    Concert d’ani difranco comme un soleil ou un ange irradiant de liberté et de bonheur,
    je n'avais pas envie d'y aller j'étais toute molle après ma nuit blanche, molle et frileuse mais de la fatigue qui crispe, pas qui transforme en bisounours (ça c'était hier).
    C’est absurde mais je me suis dit en sortant : c’est la meilleure chose que j’ai fait pour moi (mon bien) depuis des lustres, ce concert. Entendre : j’étais plutôt démunie ces derniers temps (longs temps) de mes ressources habituelles ou plutôt de toute forme d’inner-ressource pour voir la vie telle qu'elle « n’est pas ce que je crois », c'est-à-dire qui n’est que lumière simplicité et pas un film dramatique dans lequel on est forcés de jouer (ce que je crois quand je suis pas en forme). Concert qui peut, si cultivé, avoir un effet crucial de basculement et un poids ontologique atmosphérique certain d'influence. Il faut que je fasse attention à bien le garder là. Love is in the air.
    Je me suis dit aussi en le voyant, absurdement: c’est ce que vieillir devrait profondément être (en pensant à l’évolution des trois concerts que j’ai vu en 5 ans —pendant lesquels moi aussi j’ai vieilli d’ailleurs, et c’est comme ça que j’ai éprouvé le vieillissement, ceci explique cela (oui mais si c’est ça là je rajeunis). calmée, respirant le bonheur et donnant à gogo avec la simplicité d’un nourrisson dans son t-shirt blanc (et des cheveux blonds (?!?)) aussi doux que le reste. Pas de jeu, pas de réserve, beaucoup de fun et de présence et d’attention et d’écoute mais le tout comme un bébé, tout sourire et rire. du jamais vu, entre parenthèses. Ethéré et tout pur. C’est ce que vieillir doit faire, non ?

    love is in the air

    Et au fait, c'était rigolo cette fille américaine qui m'a assaillie à l'entracte entre les deux parties -en train de lire comme d'hab coincée au milieu des gens le livre en l'air pour le projecteur- pour savoir ce que je lisais et qui j'étais et tout, j'avais du mal à cerner ses intentions et en fait elle avait des photos de ses tableaux dans son appareil et voulait que je pose pour elle. Rigolo, j'ai dit "I'd really love too but i have no idea if i will have time for it" and wrote down my email. Je n'aurai sans doute pas le temps (elle m'a dit qu'elle aussi avait un livre dans son sac, anna gavalda...et s'est mise à m'expliquer que quand on pense on forme des catégories mais que ce sont des distinctions artificielles... Dieu merci ani est arrivée quand elle commençait à me poser des questions sur les équivalences maîtrise/master et quand j'ai dit "euh...philo" elle a dit "j'adore la psycho"...)

  • free

    "I'm a free woman!!" Hurle-t-elle sur le vélo continuellement.
    (partagée entre d'intenses et juvéniles élans et d'immenses et ridicules rétro/introspections).

  • back to the buttes

    Sortant de l'ombre verte des buttes chaumont de nuit au bord du lac avec glouglou de cascade et bruissement de l'art et de la foule au loin, une étoile filante et un voeu pour tolérer ma normalité nouvelle et tristounette finalement, un baiser d'un beau brun derrière un camion, deux bières dans ma poche kangourou à l'aller, sans les mains au retour, j'ai un peu ri, merci, je ris pas trop depuis un bout de temps, je ris pas trop quand je suis calme ou quand il y a des raisons je ne ris que quand je le décide quand je fais l'hystérique pour mon équilibre ce qui est un signe de déséquilibre certain ou du moins un signe mauvais. J'ai encore de la fraîcheur dans mon pull, paris parait maintenant à taille humaine et possible.

  • ambiguousness

    je me pelotonne sans trop de scrupule --toute ma personne le réclame, j'arrive pas à manger une miette et je manque tellement de sommeil que je suis un bisounours vaporeux toute la journée, j'essaie de rattrapper le manque mais je continue à me réveiller à 8h comme si mon organisme ne voulait pas rattrapper mais profiter de l'echo de ce sentiment de fatigue extrême et générale qui lui a été déçu alors qu'il l'appellait tellement ces derniers mois. C'est que j'étais devenue une as dans l'art d'ignorer tout message venant de l'intérieur de moi-même. Là je m'y laisse aller un peu, parce que je peux je crois.
    Je lis sylvia plath et regarde 5 fois le même film dans la journée, travaillotte et annule tout ce que l'extérieur peut me proposer, je me concentre sur mon nombril intérieur comme sur un soleil qui m'inonderait doucement d'ondes salvatrices se répendant à tout moi qui est cendre par ailleurs. Je me choie, me chauffe et me soigne dans un reflux, me laisse irradier par ce puit familier qui génère candeur et richesse quelques fois par ans quand je le permets. Reste à voir si ça marche. Il faudra bien qu'à moment donné cependant je réaccepte d'avoir des amis et de partager les choses.
    but i still have this ambiguousness within me which will probablely make me unhappy for ever.

  • winter

    She said frissonnant « it’s winter baby » and i said « notre relation a commandé les astres : it’s winter baby » elle a dit « on était heureuses en hiver ».
    Elle est partie se faire une tasse de thé. Chère chérie, quel dommage que l’on se blesse et se dispute 70% du temps, dont 99% est irrattrapable. Il faut faire quelque chose, ce temps irrattrapable on ne l’aurait jamais laissé passer irrattrapé avant de décider de se séparer. Est-ce que c’est parce que, toute perspective d’avenir étant supprimée, on ne fait plus d’efforts ? J’écoute, comme souvent maintenant, sa présence comme celle d’une étrangère, d’un zèbre dans mon intimité, j’écoute les bruits dans l’appartement avec la réflexivité distante qui s’installe lors de toute situation de malaise continu et prolongé et je me demande si elle va mettre du sucre dans sa tasse, ça m’énerve à l’avance, moi j’en mettrais, elle renifle, elle la pose (ou elle remue), elle va rentrer dans la chambre et c’est comme si je devais m’attendre à ce que n’importe qui entre dans la chambre.
    Tout maintenant me fait sentir comme une petite fille abandonnée, c’est drôle ce reflux, ce repli, quand j’ai envie de pleurer maintenant c’est pour moi et plus pour nous, ou alors pour elle et je la regarde et je sens que ça me déchire dedans, de fureur, de dépit, d’horreur, d’échec, d’amour, je ne sais plus, l’amour est toujours mêlé à une impossible souffrance, comme s’il se heurtais de plein fouet très fort à un mur. C’est moi et c’est elle qu’il faut ramasser maintenant, toute nues, chacune, sans plus d’histoire d’amour merveilleuse qui inverse nos priorités et ramène celle de nous-même au dernier rang.

  • rupture

    Black lake, black boat, two black, cut-paper people
    people people people people people people people people people people people people people people people people people
    a chaque coup de vent ils penchent du même côté
    people people people people people
    a chaque coup de rame l’horizon recule un petit peu
    people people people people people people people people
    celui qui est tout devant, plié sur la rame, manque prendre l’eau à chaque fois qu’il se penche et diluer sa belle encre noire dans le lac
    Probablement fait de la substance de tout autant de passeurs dilués par erreur ou manque de constance durant les années précédentes.
    Le lac est tellement noir et la rame n’y fait pas un trou suffisant pour que la lune s’y reflète.
    La rame ne fait pas un trou en forme de lune


    The golden mountain and the black lake

    fcecb3a50618b63d36a014d0bcb65b4c.jpg


    Voilà, on en est réduite à cohabiter comme deux étrangères pour ne pas se disputer. Elle préfère ça, et « au moins on est ensemble ». Je ne vois pas en quoi. Les paroles, l’écriture, l’art, les autres ne m’auront été d’aucun secours pour éviter ce crash, cet immense échec. Tout dans cette relation a échoué, tout dans ce que je voulais tirer de moi a avorté. Total fiasco. Tout le monde est en miettes. Il reste quinze jours pour contempler les miettes, puisqu’elle ne veut plus rien briser, puisque apparemment même tout recollage serait instantanément corrompu. Je ne peux plus parler à maman de peur que ce soit de ce qui fait mon malheur qu’elle se soit réjoui. Nous ne voulons plus. Nous sommes fatiguées. Nous sommes hébétées. Nous ne voulons plus faire l’amour tellement nous sommes fatiguées de nous heurter au mur. Je n’ai jamais été autant abattue. Un mari que je ne connais pas et que je n’aime pas me donne la gerbe, un futur trépidant d’inconnu aussi, c’est toi que je veux. Je crois qu’on peut difficilement dépasser ce stade de saturation, d’exploitation et d’exploration, de plénitude du vécu d’une rupture aussi. Chaque minute la consomme et est consommée, une fois chacune et une fois ensemble. Ca s’est dégradé tellement vite, une mauvaise humeur il y a trois mois s’est transformée en un vice ontologique et notre relation en prison existentielle. C’est étrange et déraisonnable. Je me demande jusqu’à quel point c’est ma faute (ayant eu ma mauvaise humeur la première), jusqu’à quel point je devais le vouloir au fond. Ca me donne la gerbe. Je m’apprête à perdre la seule chose que j’aie eue de précieuse autre que moi depuis longtemps (mais le problème est là : c’est son propre bonheur qu’il faut chérir en fin de compte, seul il peut nous porter à travers, seul il a la force. C’est ce que je m’efforce de conclure.)

  • J'adore

    A essayer des parfums sur chaque bras et centimètres de bras, c'est très drôle il y avait ce J'adore de Dior (qu'une freak collectionneuse de signets nous a offert au salon du livre "à partager entre nous"?!? mais qu'on nous a...volé!) dont je trouvais qu'il sentait la féminité incarnée (datant de ma colocationi avec M. rue de Mentana) pour laquelle je n'étais pas prête ( je me suis donnée jusqu'à 30 ans au plus tard. Avec un peu de chance 25.) et à force de l'essayer à l'aéroport il est devenu l'odeur de l'avion, vous savez l'endroit où on est coincé, balloné et nauséeux, au mieux assoupi mais toujours le nez sec, douloureux et les aiselles moites pendant 8 heures... Bref j'ai peur que l'association avec USAirways "beef or pasta?" soit indestructible.
    Plongée dans Matière et Mémoire, depuis 3 semaines maintenant, depuis hier ça va mieux je commence à comprendre un peu mieux et être à mes affaires. Et sur mes 20p d'écrites je dois en garder 10 et je suis loin d'avoir dit tout, ni même le terrible ce que je veux dire... En outre "Jude the Obscure" (le roman qu'elle m'a offert, et que du coup je lui ai offert à Philly, et qu'on appelle par conséquent logiquement LRQTMO) me prend du temps. Mais seulement le temps passé à m'être trompé de métro, aujourd'hui sans cesse - soit que j'aie changé de projet en cours de trajet.
    Ainsi il est 19h alors qu'il ne devrait qu'en être 16 et je ne désaoule pas quoique je boive l'excellent et merveilleux thé vert que Johnny m'a ramené de Chine, d'ailleurs hier soir je tiens à dire qu'entre les anxiolitiques de J. et le thé vert, ce sont les anxiolitiques qui ont gagné et j'ai dormi. Great.
    So je dois donc finir ces 25p et les transformer en 10, au lieu comme tout le monde de ne pas avoir commencé et d'en écrire très facile ment 10 en une semaine à la fin.
    Acheté "l'anonce faite à Marie" de Claudel et "le Désarrois de l'élève Törless" que j'avais lu à l'époque, au retour de St Germain.
    Ami F. pour le quotidien tu es servi ahah. En arrivant tout à l'heure chez ton amie j'ai vraiment eu un flash étrange de ce pallier avec plein de plantes -j'arrête pas de le voir dans ma tête et j'arrive pas à savoir si c'est un rêve.

  • bateaux

    C'est marrant je disais hier que la ville (Bx) a changé, mais je me rends compte aussi que c'est d'habiter de ce côté, c'est comme si à chaque fois j'entrais dans la maison par la porte de derrière, évidemment que l'allure n'est pas la même comme si on prenait un kaléidoscope par l'autre bout (!). Hier matin je fais un tour à velo, donc, dans ce nouvel environnement, en 2 minutes j'étais à Bacalan devant deux gros ferries rouillés en plein soleil, pas de clapot, personne, juste une grosse madame assise quelque part par terre, ou plutôt posée, en train de mordiller un stylo bille adossée à une bite d'amarage, et un punk donnant à boire à ses chiens, qui me dit "bonjour mamzelle" très gentillement et m'explique qu'il habite dans le premier bateau, qu'en haut il y a eu un meutre et un incendie c'est ça qui lui donne l'air si lugubre (les fenêtres toutes noires), qu'à côté il y a plus de monde dans l'autre bateau parce que pour aller là où il est il faut passer par un hublot etc, et il continue à jouer avec le chien puisque je n'ai pas de cigarettes (pour de vrai). Quelques minutes plus tard j'étais chez moi, je n'avais jamais vu cet endroit avant et n'aurais nullement reconnu Bx, et les odeurs de garonne font partie de l'air d'ici, pas du tout dans mon Bordeaux d'avant.
    [vite l'interview de rené Rémond par J.N.Jeanneney -mon chéri- sur Fr.Cul dans 1 mn]
    Pourtant en me promenant dans le vieux bx, après, mais habillée pas comme il faut pour être "dedans", je reconnaissais tout de l'atmosphère; les gens pieds nus sur les pavés à boire des coups au soleil ou lire des livres, à vélo, c'était drôle j'aurais pu me voir passer avec D. il y a 5 ans et me dire qu'elles sont mimi ces deux gamines! hm, sauf qu'elles auraient été saoules, à 14h, et m'auraient probablement envoyé chier de les regarder (D.me disait y a pas longtemps que j'avais de la répartie à l'époque mais comme pour le reste je m'en souviens pas). Ca me fait penser qu'il faudra, un jour que j'aille sonner à la mystérieuse sonnette marquée "Milès" depuis 6 ans, là où pourtant j'étais sûre que mon amie serait morte, et que ça aurait pris peu de temps. Grand bien lui en fasse, de ne pas être morte, je me souviens que chez le psy j'en parlais comme d'un alter ego terrifiant. Je me souviens du psy, du coup. Bon. Belle époque où je n'avais pas besoin de passer 4h par jour au téléphone puisque je n'avais pas éparpillé mes sentiments partout. C'est tellement loin. Même Bergson n'est pas le même Bergson du tout.
    Je dois aller me faire un autre café.
    Ne pas oublier que F. vient à Paris -lui donner mon numero de tél
    Commencer Ricoeur avant d'avoir fini Bergson.
    Ne pas oublier de ramener à Paris une salière et une poivrière.

  • nina

    we've been watching some nina simone video l'autre soir, c'est incroyable comment, connaissant bien bien la musique on se la serait imaginée avec une attitude infiniement expressive et en fait elle a le visage parfaitement figé et les yeux abrutis, l'air ennuyé. Et pourtant sa voix...tout passe par là. Mais c'est hyper bizarre. Mais d'autant plus merveilleux.

    http://www.youtube.com/watch?v=qIdAFO8QbkA&mode=related&search=

  • concert et spermatozoides

    De retour de ce concert gratuit de la vache tachetée à Montmartre, le décalage horaire était en ma faveur mais là le réveil est un peu douloureux d'autant que j'ai me sens la tête pleine de fumée comme une cale de bateau. En tout cas sortant rarement je vois rarement une telle concentration de djeuns cools aux aspects diversement soignés, je me disais qu'ils étaient tous beaux, quand même, ou tous singuliers (tous ces moi-profonds autres que moi déconcertants) et qu'ils étaient vis à vis de la société comme la troupe de spermatozoïdes au départ: tous pareils, prêts, feu, partez! (c’est que moi-même j’en suis là) Et là c'est la course à l'individuation, à l’enrichissement singulier, à l’épanouissement personnel et à la démarcation professionnelle -mais ils restent un peu pareils, hein, comme des bébés canards ils se développent de manière surprenamment autonome et il y a de quoi être est fiers d'eux quand on y repense bébés. Des hommes…de vraies personnes ! Donc le phénomène de masse m'a quand même dépaysée (et moi-même bébé parmi les bébés, singularité parmi les singularité).
    A part ça le retour à deux sur le velo m'a détruit le cul, j'avais oublié ce matin en me levant et me demandais ce que j'avais fait à mon cul pendant la soirée pour que ça me fasse mal comme ça. la conversation pendant que N. pédalait.
    Je dois, de quelque manière, écrire ce truc sur M&Mémoire.
    Le beau temps me fait un bien fou, depuis Montréal, j'hallucine à chaque fois de plus en plus que ça existe, quand on peut sortir en t-shirt. D. seemed very involved in rubarb pie making last night.
    Oh je devrais tourner mon fauteuil, tous ces livres! Cristy! Vite!

  • Sardines

    Une inexplicable pression la pousse par le bas des reins en avant, par le dos, par l’estomac et les tripes, par en bas et devant, comme si un aimant (en de ceux en fer à cheval très puissants) avait été caché dans une des sardines mangées en amoureuses à midi,un aimant dans l’une, un aimant dans l’autre, et la nécessité de réunification devient biologique et s’exprime par des gargouillis intenses et préoccupants, impossible de faire quoi que ce soit d’autre que s’asseoir agrippée à la chaise en désespoir de cause, parce qu’il faut travailler, c’est la phrase impersonnelle que l’on répète à tire-larigaut pour se donner du cœur à l’ouvrage quand justement le cœur est ailleurs « allez, chérie, il faut travailler (sous entendu « parait-il… »). Bref.

    Bien rentrée de Baltimore-j’adore, sans avoir fini comme prévu le travail sur Bergson, bien qu’ayant des tonnes de notes (et une compréhension de plus en plus floue) sur M&Mémoire. Horreur, déjà 10 jours avalés rien que par ça. Aucune discipline, hein. [M. j’ai bien reçu ton texto ça m’a fait beaucoup de peine pour toi] Il a fait froid et il a plu, on s’est gelées les miches à Philadelphia, mais on veut y habiter plus tard, moi pour les usines rouillées et le côté cracra de la ville vieille-côte-Est-industrielle ; je l’aime bien depuis l’avion aussi. Ici il fait 25, ça change de la neige de Philly. On a eu un gros 4x4 toyota juste pour nous ce week-end, so american, et j’ai pu faire ma cure de café filtre jus de chaussette que j’aime trop (et de nachos aussi), et de travail aussi. Et L’AMOUR, oh man, ça déboîte (surtout en 4x4). Cette fille abat une quantité de travail incroyable et regagne chaque jour mon admiration éternelle, et en plus elle est vraiment très très cute et a le sourire le plus lumineux de la terre, et en plus elle m’aime d’amour, rhalala que demande le peuple. Et là il y a tellement de soleil que je peux porter bêtement mes ray ban dedans au risque de me faire réappeler ‘chip’ tout l’été. Trop tard.
    Mais je dois retourner à fréderick worms ou Philonenko,
    A moins que je n’aille rattraper ma nuit blanche de décalage horaire
    Mais non !
    Je dois m’occuper du dossier pour Villetaneuse aussi
    Je viens d’avoir la confirmation que 800$CAD font bien 513€, misère…
    Bref tout ça.
    N’oublie pas de finir de recopier « The mark on the wall » de VW

  • discordance: départ et retour

    Départ tout à l'heure (Baltimore, encore, j'adore) et retour à la réalité (ce qui ne va pas ensemble, en général on part à Baltimore rejoindre le fantasme quand on fait une overdose de réalité, mais là j'ai pas eu le temps de m'y remettre depuis le salon, à la réalité)
    Sans transition c'est fou l'impact affectif qu'a ma boss de la bibliothèque sur moi (je lui disais justement que ma prof acariâtre avait une impact affectif/philosophique fort aussi sur moi alors qu'elle était tellement glaciale, qu'un éclair de quart de sourire faisait fondre mon coeur philosophique -mon admiration à son comble- tellement plus que celui constant de quelqu'un charmant tout le temps, et je lui disais "voilà, voilà qui illustre tout à fait ma relation complexe avec la transcendance" cette prof fournissant de la transcendance à plein régime et fullfilling my need. Donc il suffit que je papote 1h avec elle, ma boss, pour que ça me reste comme une odeur dans le nez toute la journée; je ne sais pas à quoi c'est dû, transfert, transfert, eve, il faudra grandir un peu et arrêter de dispatcher tes affects arbitrairement comme ça. A part ça: JE NE DOIS PAS RATER L'AVION ce matin. Quelle merveille, en outre, d'avoir le soleil levant qui perce droit dans la fenêtre. D. m'a dit: n'oublie pas de bien regarder les nuages pour faire partir ton angoisse et débanaliser le fait de venir. C'est vrai. Mais y en a pas! ostie, je ne dois pas rater cet avion. mais qu'est-ce que je fous encore en pyjamas? J'ai faim. C'est comme quand j'appelle mamie le soir et qu'à force de me faire l'inventaire de toutes les merveilleuses choses qu'elle s'est cuisiné dans la semaine elle me fait sortir de mon lit et aller rôder dans la cuisine, oubliant que ce n'est que ma cuisine où bien sûr il n'y a rien, et me faisant ressentir à chaque fois plus vivement et douloureusement l'équivocité du mot cuisine et par extension d'un certain nombre d'autres choses.
    Voilà!
    Rien de plus

  • Mass

    Ma paroisse est vraiment la meilleure (nananinanè-re), ils sont fous, ils sont en train de faire la messe dans la rue!! (et m'ont réveillé à 8h avec le micro "un deux un deux trois sept") (et là "hosana, le mal et la mort sont vaincus par le christ" bordel.). Il devrait y avoir des concours de messe comme des concours de vaches ou de lapin: la mienne est la plus grosse et la plus belle et celle qui fait le plus de bruit. Aaaaah mon dieu. Il ont même une trompette (je vais fermer la fenêtre). Ils vendent des brins d'herbes.
    Temps radieux mais je dois lire, hier temps pluvieux et j'aurais dû lire -j'ai un peu de mal- il faut que je pense à d. qui travaille, allez, concentre toi. "l"unité de la personne est chose douteuse". Oh my god, ils chantent sur un petit air "no-tre pèr' qui êtes aux cieux nanananana-na que ton nom soit sanctifié nanananana." Bon: que faire.

    J'oubliais: Il FAUT que quelqu'un d'autre que moi lise LA MAISON DANS LES TENEBRES de Tarjei Vesaas.

    Il y a les croates d'en face avec eux et "c'est le fait de vouloir connaître Jésus qui nous rassemble, ou de croire en lui".

  • toute la semaine

    Salon du livre, salon du livre...
    Inventaire hier pendant 12 heures dans le hall non chauffé, je suis rentrée gelée dans mes os. Au moment même où je pourrais me réveiller pour travailler un peu. Du coup seul mon stress s'est réveillé (ou ce qui, aussitôt réprimé par le salon, s'est converti instantanément en stress). Repassage.

  • vincennes

    Finally un peu de retour de magie ce soir, déjà ce matin propice mais ça aurait pu basculer, une bonne promenade au crépuscule sous de radioactifs nuages vous remet les pendules à l'heure. Longue route sinueuse dans (qui a l'air hors de) paris au milieu d'arbustes morts, un peu désolés mais vaste et presque silencieux, au loin les réverbères et plus de sens de l'orientation (les hommes sont censés en avoir pourtant?!?). Pas de canards, pas de biches ni de poules, pas de relief, presque pas d'eau, un vague lac peu profond qui a dû geler (je racontais justement à Buytendjik l'anecdote des poissons du Lac des Castors qu'ils avaient oublié de sortir l'hiver et qui sont remontés au printemps ventre à l'air -comme les chevaux de Malaparte- devant les enfants. Dégueu.) parce qu'il restait une pancarte "ne pas marcher sur la glace". A part ça acalmie du côté du moral, sans que l'horizon ce soit ouvert je suis moins rabougrie. Il faut arrêter de fumer dehors pour retrouver les odeurs. D. me dit "happy New York" alors que c'était samedi dernier, quand elle ne voulait pas me parler et peut-être me larguer, que ça faisait un an qu'on était sur les marches du MET. Au retour de vincennes je me parlais toute seule machinalement "c'est comme si on était à new york ensemble sauf que je suis à paris sans toi, c'est la même température sauf qu'il fait 15 degrès de plus, c'est le même bruit ou la même odeur sauf que non pas du tout mais c'est pareil" en marchant rue des Pyrennées. C'est que j'ai dû, un petit moment, me sentir libérée des pressions diverses intériorisée dans Paris. Merci la balade, de l'air, de l'air! il ne reste qu'à lire tarjei vesaas, trouvé inopinément à la bibliothèque municipale du coin. Je n'écris plus mes rêves.

  • l'état de la nuit

    Bref tout ce développement sur David n'est qu'une pédante digression par rapport aux problèmes de la nuit, quoi.
    j'ai une sale tête toute cadavérique, j'ai mis un bob pour me donner de l'autodérision
    j'ai changé le sceau sous la fuite
    si seulement j'avais pas cette saleté d'autodestruction
    elle a dit que c'est parce que je dois pathologiquement produire des divisions (ici elle est radicale: à garçon/fille correspond 2 futurs et 2 eve), et de préférence dans moi, que je suis tombée amoureuse d'elle, et que donc ce n'est pas un vrai amour mais une dérivation de ma petite névrose.
    Je ne dis rien, je n'en sais rien, pourquoi je suis tombée amoureuse d'elle, on peut spéculer longtemps mais le résultat est le même. De toute façon c'est toujours par névrose qu'on tombe amoureux -à cause de ses manques, de ses tendances, ou pire. Alors oui, peut-être, mais voilà, le résultat est tel et il faut partir de là.Il est non négociable, donnée originaire. Là.
    Je ne perdrai pas mon temps à savoir pourquoi elle est amoureuse de moi -j'aime mieux pas
    Elle m'a demandé comment je ressentais, concrètement, la contradiction, c'était très embarassant (euh, dans mon corps, dans mes désirs) -elle s'en est rendue compte et a dit "je ne veux pas savoir". eh oui.

    Fin de journée vaseuse, tisane pour éviter le scotch, soupe chinoise, Saul Below m'énerve un peu, j'ai commencé mais arrêté aussitôt Merleau-Ponty parce que je comprenais tout existentiellement vous savez quand tout un réseau s'allume comme une trainée de poudre où vous comprenez le sens caché de tout directement adressé à vous, qui donne envie de chuchotter. Il ne faut pas que je travaille comme ça, on a dit: pas de coeur dans le mémoire.

  • David, mort de Socrate, archipel et téléphone

    youpi maman found le troisième tome de l'archipel du goulag. Que du bonheur (!).

    Une nuit blanche, encore, cette nuit au téléphone. Des problèmes, j'ai même plus d'énergie pour entrer dans les détails. C'est dur, cet amour avec mon amour -mon identité sexuelle et culturelle de merde qui ne suit pas et m'empêche de parler puisqu'il faut que je m'empêche de le dire! (et moi quand il y a quelque chose que je ne peux pas dire je ne peux plus rien dire) Alors ça s'empire. record: 9h au téléphone skype.
    Au milieu, une incongrue digression sur Socrate et le témoignage -pour expliquer la présence du tableau de David "La mort de Socrate" sur la converture du livre qu'elle doit enseigner à ses étudiants.

    A cette occasion, le rikiki topo ci-dessous qui m'a donné l'occasion de voir un peu mieux qui était David - et Zoran Music (aucun rapport)
    (la question de son étudiante était sur le rapport du tableau avec la révolution française et du coup le rapport au témoignage)


    "A propos de La mort de Socrate de David, 2 choses: d’abord il l'a peinte avant la révolution, en 1987, avant son engagement républicain forcené. Elle ne fait donc pas partie de ses tableaux "engagés" ni même, de ce que je lis, influencés par la révolution, mais appartient à la strate antérieure de son travail, quand il revient juste de Rome avec de l’antiquité plein la tête, bien loin de la révolution. Rome où il se forme dans ce mouvement de reprise des thèmes de l’antiquité dans un style très sobre qu’est le néo-classicisme, thèmes presque toujours choisis dans l’horizon de l’Aufklärung (figure de Socrate-la Raison etc..). Et par ailleurs: le tableau lui a été commandé par un particulier, probablement un genre de marquis (David à ce moment là était riche et mondain) qui comme beaucoup d'autres lui demandaient des peintures de grands thèmes historiques. Donc ce tableau n'aurait, de ce que je lis, 1-pas d'inspiration politico-contextuelle et 2- pas de signification politico-contextuelle.

    le tableau n’est donc sur ton livre que pour son sujet (et non en tant que cette oeuvre d’art là): les raisons que j’ai dit hier soir –le philosophe témoin de la vérité aux prix de sa vie etc.
    bisous

    (1)- Extrait du Grove Dictionnary of art:

    “During the 1780s David achieved a series of brilliant history pictures that are the high-water mark of Neoclassical painting. They have classical subjects of great moral seriousness and an austerity of style in which colour is subordinated to line and both to a rigorous clarity in the presentation of the picture's theme. The Oath of the Horatii (1784; Paris, Louvre), The Death of Socrates (1787; New York, Met. Mus.), and Brutus and his Dead Sons (1789; Paris, Louvre) gave expression to the new cult of the sterner civic virtues of stoical self-sacrifice, devotion to duty, honesty, and austerity which the later 18th century thought to find in ancient Rome. Rarely has the predominant philosophical and political spirit of an age been so perfectly and convincingly embodied in art. (...) is the culmination of this pre-revolutionary phase and is perhaps the quintessential portrait of the Enlightenment.

    (2)Universalis

    « Boucher ... recommanda Joseph-Marie Vien, dont le style sévère et épuré, « à l'antique », commençait à s'imposer. Son atelier était réputé, et devait être l'un des principaux foyers du néoclassicisme français, alors naissant. David y entra en 1766, ...marqué par la prééminence de la peinture d'histoire au sein de la hiérarchie des genres [... ...] Formation à l'Académie de France à Rome, David avait alors vingt-six ans...reviendra de Rome marqué par la découverte de l'antique, qui sera désormais sa source d'inspiration privilégiée. Les cinq ans passés en Italie, d'octobre 1775 à août 1780, ont donc été pour lui déterminants... la seconde moitié du XVIIIe siècle voit se multiplier les découvertes archéologiques et s'approfondir la réapparition de l'art gréco-romain, provoquant une effervescence intellectuelle à laquelle David a été sensible. Plus qu'il ne l'avait fait à Paris dans l'atelier de Vien, il se familiarise alors avec les principes et les sources du «nouveau classicisme ».(...) David revint à Paris précédé d'une flatteuse réputation...la faveur des particuliers, qui lui demandaient portraits et tableaux d'histoire, comme le comte d'Artois, frère du roi (Les Amours de Pâris et d'Hélène, 1788, Louvre), le maréchal de Noailles (Christ en croix, 1782, Église Saint-Vincent, Mâcon) ou encore Trudaine de la Sablière, représentant typique des milieux riches et éclairés de la France d'avant 1789, dont le peintre était proche (La Mort de Socrate, 1787, Metropolitan Museum, New York).

    On a donc dû, elle et moi, voir ce tableau à NYC lors dutremblement de terre de notre re-renontre sur les marches du MET justement.

  • back from strike

    So I put myself on strike for one week or so parce que cette épouvantable chauviré a commencé à déballer son sac et écrire dans son agenda pendant mon oral et m'a eue à force de bruitages, oral qui est passé de potable à minable dans les 5 premières minutes. Une semaine plus tard de retour de la mer (tempête) j'ai un ou deux trucs à vérifier sur Bergson ce qui fera office de reprise de contact avec la philosophie, délaissée pour cause d'auto-insuffisance. Il me faudra une vie pour me remettre du désabus monumental que me procurent sorbonne et dea. Désabus tel qu'il ne fait même pas tremplin vers autre chose. Je dois donc me le dire et me le répéter: allons, eve, il y a du soleil!

  • exam

    je n'ai plus de jus pour cet exam, ni physique ni intellectuel, ni pour me stresser ni pour travailler, ça se caractérise par un détachement extrême et très plat plat, ça ne m'interesse pas du tout, pourtant j'essaie de me stresser mais ça ne marche pas, ce matin je ne fais rien (et viens d'ouvrir la porte sur mon coloc dans les chiottes) au lieu de repréparer mon truc. Rien de rien -je ne sais pas pourquoi je ne suis pas encore en train de dormir d'ailleurs. Je veux des vacances, ou plutôt je veux me mettre en grêve (j'arrive pas à simplement être en vacances il faut toujours que je "me mette" en grêve avec ma névrose de la maitrise des choses grr)

    la psychanalyse, en tout cas, aura été sacrifiée sur l'autel de l'herméneutique biblique.

    règlement de compte avec maman sur sa transmission de la théorie de l'inconscient comme une vérité qui va de soi - ce qui a entraîné cette certitude qu'en moi il y a un autre moi plus vrai que moi mais inaccessible mais un peu quand même par certains biais. D'où ma perpétuelle quête des biais.

  • bultmann

    Il me sera donc exclu de ressentir aucune forme de gratification cette année: vas-y, apprends l'humilité. Remise de mon travail à la si méchante madame bonardel - j'ai fait un contre-sens sur Bultmann - et comme j'avais stupidement respecté cette consigne des 10p. (mais pas assez pour qu'elle ne m'envoies pas chier quand même pour les notes de bas de page et les "caractères microscopiques" time 12) elle ne me l'a pas refusé comme elle a fait à d'autre, qui de ce fait ont une semaine de plus, ce qui m'aurait permis de corriger ce stupide contre-sens découvert pendant son cours, c'est à dire bien sûr 1h après avoir rendu le truc. Ainsi: une chance pour la pire des malchances, finalement. La prochaine fois j'écris 25 pages. C'est dégueulasse (je me suis arraché le cerveau pour réduire à 10).
    Ma chérie a des yeux divins dans cette camera (retour à la camera). it's exhausting.

    C. m'a dit, pour la cuite de vendredi soir, qu'elle me "gratifiquerairai le menton", ah qu'il y a de bonnes âmes dans ce monde.

  • retour

    retour très drôle puisque arrivée à l'aéroport de Baltimore pour le vol pour Philly on me dit: de prendre le taxi parce que l'avion a trop de retard pour que j'attrappe ma correspondance. Hein, le taxi?? A la place de l'avion?? Ce fut la meilleure partie du voyage, un van pour moi toutes seule et un chauffeur adorable qui m'a laissée dormir. Le reste sans problèmes, un peu trop de café qui a fait que je ne pouvais pas dormir ni trop bien lire Wittgenstein.

    il faudra dire à maman que lit "en kit" ne veut pas forcément dire "pliable démontable transportable" à gogo, simplement que c'est moins cher parce qu'on PASSE 3H1/2 A JOUER AU CHARPENTIER montage "à l'ancienne", qu'ils disent... Résultat mon pire cauchemar serait d'avoir à le démonter avant 4 ou 8 ans. Mais au moins si je culpabilisais qu'elle me l'offre j'ai eu le temps de me l'approprier, hostie!

    j'ai dû faire une tour avec ma bibliothèque pour réhausser ma lampe

    bref toutes ces choses

  • Aquiarium

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    Je suis sur le bref nuage de finalisation de travail: j'ai sur ma clef usb le petit Ricoeur tout pret a imprimer pour la gentille madame Bonardel qui va s abimer les yeux sur le tonne de notes de bas de pages que m ont coute la reduction du travail a 10p. tout rond. Timing parfait ou presque, il me reste 6 jours dont 1 dans l avion plus decalage horaire pour commencer et terminer ma preparation sur Wittgenstein puisque c est pour mardi et il fait tres tres beau et froid dehors sur les belles pelouses de Johns Hopkins, on va aller dejeuner dehors (a montreal avec ce temps on serait en short en terrasse - il fait 0 mais la glace fond au soleil).

    Il faut croire que ca a ete l apocalypse a Bordeaux parce que tout le monde s est fendu d un email pour m informer des flocons et du chaos tramwayien! C est tres drole.

    D. a manigance hier soir ma venue a Baltimore pour le PhD avec les profs, ca aussi c est TRES DROLE!! je suis dans de beaux draps le prof en question veut me rencontrer - mais moi je ne veux pas, ni PhD ni quoi que ce soit - quoique ils me paieraient bien - mais je ne veux pas! Pis je suis bien trop timide pour parler au monsieur - apparemment elle a fait valoir que j ai travaille sur JLMarion (qui vient souvent en visite ici) ce qui est a peu pres la derniere chose dont je peux me vanter et qui est au demeurant presque faux, selon ce que "travailler sur" veut dire. Mais ca m a fait beaucoup rire (et beaucoup peur)- je reste planquee au sous sol de la bibliotheque.

    Je ne lis pas de romans et ne vois plus de films, je ne fais que travailler. j avais un roman de Conrad pour l'avion (la coutume, je lis Conrad dans les avions c'est comme ca) et un roman de Saul Below (Seize the day) aussi, qui me deprime atrocement - l'histoire d'un genre de looser qui a le malheur de ne pas aimer l'argent pendant les 30's aux US et tente sans succes de speculer et de vivre dans ce monde ou il se fait "fourer" -comme on dit là bas- rouler, quoi, par tout le monde, c est horrible -le mec on le plaint trop et on le comprend trop mais il est exaspérant d'inaptitude en même temps.

    je ne savais pas que parfois les profs se réjouissaient à la perspective d'une direction de master, j'ai toujours été (et le suis toujours) tres genee d infliger la direction de mon travail et de moi-meme a un prof, voire complexee d'etre une etudiante, c est tres curieux- en fait c est que je pense toujours que les professeurs le sont malgre eux et veulent faire, au fond, de la philosophie entre adultes. -ce que les etudiants devraient, de ce fait, etre pour arranger tout le monde. En tout cas moi ça m'arrangerait.

    j'ai beaucoup de mal a ne pas perdre, salir, ou ecraser mes lunettes.

    on a ete a l'Aquarium, plus grand d'Amerique du Nord disent-ils. Requins qui tournent, raies qui volent et dauphins qui sautent a volonte (et nagent sur le dos avec un gros canard en plastique entre les pattes !?!). L'idée c'est un seul volume d eau sur 5 etages, on monte les étages d abord autour, puis on redescend a l interieur, en spirale, (D. m'a dit " comme dans la Phenomenologie de l'Esprit"). Toujours l'absurdite des ports americains, pleins de bateaux et de centre commerciaux, d odeurs de donnuts et de musique techno, et le ciel immense sur les gratte-ciels (tres petits a Baltimore), au fond une odeur de mer, de nature, parce qu'au fond de la nature il y en a dix fois plus dans ce pays que dans le notre, on la voit partout, elle n' est pas recouverte, encore, l'homme est nouveau ici. Bref. trop de bien par rapport à la foule et à l'opression parisienne.

    sieste sur la table en bois dans le jardin le matin, travailler beaucoup et à l'intérieur me fait redécouvrir le soleil et sentir comme un vampire. sensation du rayon de soleil, comme un rayon laser, quoi.

  • loupé

    heureusement que maman ne lit pas ces notes parce que j'ai loupé l'avion.
    retour devant le travail sur Ricoeur comme si rien ne s'était passé. c'est effarant. je suis effarée. Baltimore vit cette journée sans moi et on dirait que paris avait gardé ma place -c'est très dérangeant.

  • lectures

    Maman, qui ne peut pas lire ça du tout, sera contente de savoir que j'ai fait mon sac hier soir.

    Eclipse, le roman de V. est une merveille, aussi parce que je l'y vois, lui. Je suis incapable de m'imaginer la lecture de quelqu'un qui ne le connait pas, ou qu iest simplement très différent (de lui? de moi? de nous? de...??).
    C'est très curieux comment son emploi fréquent de termes (surtout d'adjectifs) toujours légèrement inattendu, impromptu, voire inapproprié est producteur d'images. Très bizarres, du coup, voire impossibles, mais d'autant plus fortes.

    J'ai relu ad infinitum hier soir, aussi, dans la revue xyz (ces petits putes qui ne savent qu'écrire des lettres), j'ai trouvé ça meilleur que quand je l'avais lu sur le manuscrit à l'époque, il y a vraiment des trucs très bien. Comme un sentiment d'Auteur. Mais comme l'atmosphère y est moins prégnante, la production d'image marche un peu moins bien et certains effets tombent dans le vide; ou sont remarqués ce qui revient au même.

    Je l'aime beaucoup

    Je dois partir à l'aéroport dans 1h23.

  • Baltimore

    à nous deux, Baltimore!
    (encore)
    (oh oui encore)
    (j'adore)
    (j'ai Ricoeur à terminer dans l'avion. Ridicule j'ai très honte. Je suis inapte à me plier à toute contrainte philosophique, je suis une tête de mule. Ca me rend pas la vie facile. Je veux toujours faire un travail de 2 ans en 1 semaine. D. remarque à juste titre qu'il vaut mieux ça que faire en une semaine un travail supposé s'étendre sur 2 ans. C'est pas faux mais: qu'est ce qui rend le moins malheureux?
    Quoique bacler ça te rendrait folle, tu sais.)
    Pense que la question "pourquoi les hommes, alors qu'ils veulent le bien, font le mal?" est la même que "pourquoi l'homme n'arrive-t-il pas à être heureux" (Freud)?

    Skype est bien, je suis restée très émue devant sa vraie voix (et pas sa voix du téléphone).

    Maman fait l'hypocrite assez bien, comme je le lui avais demandé.

    She wrote petit amour, bientot tu vas voler vers ici et moi et les dauphins et on se rejouira tous. (because on va aller voir les dauphins faire clap clap entre deux travaux)

    She wrote que quand sa mère l'a appelée déprimée elle a eu l'impression d'avaler un insecte. je comprends trop.

  • oral

    working too much pour aucun résultat concret.
    j'écrivais à P.: je vais assez bien, sauf que je travaille trop pour aucun résultats; et mon mémoire est à l'arrêt, je déteste toujours MPonty, c'est très triste. J'ai eu un examen anticipé avec RB. lundi dernier, un oral sur ce que je voulais, oral de 10 minutes normalement suivi d'un entretien sur mon mémoire, sur lequel je n'avais strictement rien à dire. Cet homme est un des plus gentil que j'ai rencontré. Pour cet oral j'ai travaillé trop, parce que j'aime bien tout savoir -ou je trouve ça très honteux de ne pas bien savoir ou penser les choses- -m. dit que j'ai du mal avec la condition d'étudiant, que je me mets la barre trop haut et que c'est normal de ne pas tout savoir - moi ça m'est insupportable, et c'est pourtant inévitable alors je souffre- il parait que mettre la barre très haut est le meilleur moyen d'être en échec tout le temps-mon père a fait ça, et n'a même plus pris la peine de mettre la barre, echec, constant echec, echec constant.- Je voulais faire un petit truc sur autrui chez Michel Henry, alors j'ai lu un ou deux livres, puis j'ai lu Incarnation et là impossible de faire quoi que ce soit tant que je n'avais pas "maté" ce livre -j'ai toujours un vocabulaire belliqueux, je me rends compte, quand il s'agit de philosophie, alors pendant 15 jours je l'ai lu et relu et réécri et fait des shémas et des critiques des shémas jusqu'à avoir un squelette d'argumentation béton etoffable à l 'infini. Evidemment beaucoup trop pour 10 minutes mais je me suis très bêtement dit que j'allais surfer dessus pour l'oral. Horreur, j'ai fait un oral minable. Depuis 2 ou 3 ans je ne sais pas ce que j'ai à l'oral, j'aiu tout le temps peur de perdre le fil de ce que je dis, et évidemment ça arrive; pauvre Barbaras j'ai prononcé des débuts de phrases sans fin pendant 10 minutes - alors
    Je m'en veux terriblement de ne pas m'être donné la peine de faire ça correctement. Bref. Personne ne saura donc ce que je sais sur MHenry (ce qui n'est pas tant une perte que ça, si ce n'est une bonne occasion de me renvoyer de l'estime de moi).
    C'est fou, hein, comme on n'arrive pas à se consoler en se disant le simple "oui mais moi je suis forte et je le sais et les autres je m'en fiche"; c'est plutôt moi je m'en fiche de le savoir je voudrais juste que les autres le sachent!

    Reconnaissance, évidemment.
    leçon: RIEN NE PEUT REMPLACER UN AUTRE (surtout pas toi-même)

  • gros monsieur

    A ma question si elle m'aimerait si j'étais un gros monsieur,
    après 1 mois au moins de rélfexion
    il parait que le clarinettiste, petit et gros, de son concert hier soir, faisiat les mêmes mouvements que moi avec ses tempes que quand j'écoute du classique;
    ça lui a fait voir que oui.
    me voilà rassurée

  • lunettes

    Je suis myope, me voilà avec une tête de prof de piano
    (P. a dit: "ce n'est pas forcément une catastrophe cf Kidman in Eyes Wide Shut"!!!!)
    J'ai eu la bourse du DEA sur critère universitaire
    il parait que ce sont les notes, les critères, mais moi je trouve ça suspect.

    J'ai essayé, sous les bons conseils de quelques étudiants escrocs, de négocier avec maman pour avoir encore un peu de ses sous pour être plus à l'aise, elle a répondu
    -eh oui on a plus d'argent quand on travaille
    à quoi j'ai répondu
    -ah, tu veux dire que c'est vrai que c'est pas juste et que les gens qui ont cette chance doivent aider ceux qui ne l'ont pas (elle venait de m'envoyer des trucs politiques gauchos)
    à quoi elle a répondu
    -je veux dire que tu auras plus d'argent quand tu travailleras.
    boum.
    Puis je râlais un peu pour le travail et elle m'écrit
    -Arrête de t'plaindre.

    sympa.

  • Merleau-Ponty

    Paris est beau, il fait pas très froid, je suis allée retrouver E. et toute la smala turque au Père Lachaise cet aprem il y avait une lumière rouge changeante et des arbres nus, un reste d'orage, une merveille (et les tombes) E. a touché la tombre de Merleau ponty et il ne veut plus se laver la main (moi je l'ai essuyée sur ma fesse).

    Je le déteste toujours.

    En espérant que ce soit simplement, comme le dit mon cher B., que "cette pensée résiste, c'est bien!"

    (moi je sais que non, que c'est moi qui résiste)

    n'oublie pas de faire des promenades comme celles que tu viens de faire. Somehow ça remplace les post-it (du type "la vie c'est pas ce que tu crois que c'est") par la preuve.
    mais ça ne dure pas plus longtemps...(?)

  • prout

    Mais si je suis très souvent à Paris, ce sont les veaux des jardins du Luxembourg.
    Rien de neuf, boulot, boulot, bouquins, bouquins, et récupération très lente de ma nuit éthylique de samedi, supposément nuit blanche d'ailleurs, mission accomplie. J'essayais d'écrire une note sur Lawrence mais je n'ai pas réussi.
    Toujours pas de free box, je ne sais pas comment je survis sans le monde de l'ordinateur. La brave Anastasiajr, elle, ne survit apparemment pas, enfin si, elle hiberne. MAIS JE VEUX, MOI, ECRIRE AUX AMIS!!!
    Au fait: j'ai eu cours avec Jocelyn Benoist.
    Au fait: le DG de Montréal m'a invitée à dîner sur les Champs Elysées (quelle pute)
    Au fait: les amis du Québec me manquent, modérément à désespérément selon les moments
    Au fait: je devrais aller à New York pour 4 jours en octobre
    Au fait: Marco se souvient bien de mon père, ça ne m'arrive plus que très rarement de passer une soirée avec quelqu'un qui a ses propres souvenirs de mon père
    Au fait: Tess est-elle à Séville, ou pas? Aurore a-t-elle accouché? Félix a-t-il trouvé du travail autre qu'ouvreur parfois? Gaelle m'en veut elle pour toujours de ne pas écrire, me croit-elle morte?
    Que puis-je faire, que m'est-il parmis d'espérer?
    Ainsi de suite.

  • veaux

    J'ai, après avoir marché sans voir plus de 5m devant moi, atteint le très petit sommet de la (crête de la) Pinea cet après-midi sous la pluie, et je ne voyais pas d'avantage le ciel que la vallée. Totalement ininteressant, ou: stimulant pour l'imagination. J'ai été poursuivie par un troupeau de veaux qui m'ont encerclée avant de lécher tous mes vêtements et manger mon sac, étrange et absurde, j'ai dû m'enfuir derrière la cloture électrifiée.

    Etrange quoique proche du comportement latent (comportement latent?!?) de certains troupeaux d'humanoïdes parisiens de sexe masculin. Heureusement latent.

  • Cerisy

    10-09-06
    Il y a quelque jours j’écrivais sur le papier à D. que je perdais mes mots pour exprimer les vraies choses et me sentais un peu autiste; c'est que ce pauvre langage ("mon amour, ces pauvres mots..." -soupir dans l'oreille) est le seul terrain commun avec tous ces gens que je ne connais pas alors on passe notre temps à parler, puisqu'il faut (on veut) se comprendre, et tous ces signes qui, avec des gens qu’on connaît, passent par d’autres voies que les mots là il faut les forcer à passer par le langage et ça prend des efforts et de l'agitation -pour que si peu de ce qu'on voulait exprimer arrive à être transcrit en mots...-, on se force, on exprime, on décrit, on raconte sans cesse, et toute cette parole, moi ça m’épuise. (ce pour quoi je n’arrivais pas à lui parler au téléphone).
    M. s'est excusé pour avant hier, il est mignon mais des fois c'est un boulet.

    J'ai le cahier bleu et la cahier brun de Wittgenstein qui me menace sur mon bureau devant moi. Je dois rédiger ce putain de projet de mémoire de DEA pour la semaine qui vient, je lis sur l'intersubjectivité chez Husserl et cette histoire d'analogie ne me satisfait pas du tout, merde. Quand à l'action collective, je ne comprends même pas comment elle est possible, ni même la communication à vrai dire. Il faut pourtant que je résolve mon aboutissement au solipsisme, ma vie sera plus simple et moins pleine d'abérations comportementales. En fait si, ok pour l'action collective, ce sont les valeurs collectives dont je ne comprends pas comment elles sont possibles (valeur au sens moral).
    ...sois patiente...il y a le doc, après. D'abord la communication, puis le vivre ensemble, l'agir ensemble et le politique, puis la morale. Sinon tu ne t'en sors pas (je ne m'en sors pas)

    Très drôle Colloque de Cerisy sur Soljenitsyne, je commence par une des dernières conférences (la découverte de la souffrance salvatrice, un truc comme ça), super exposé ronflant de références bibliques et de majuscules, donc l’absurde, Prométhée, Job, le Verbe, la Grâce, la Révolte etc, et là discussion : 12 personnes qui se jettent sur ce pauvre bonhomme sans aucun tact : « je ne crois pas qu’il y ait trace du theme de l’absurde dans l’œuvre de S… » « je ne vois aucune entreprise prométhéenne dans le Premier Cercle, bien plutôt chez Yvan Karamazov… » « vous surinterprétez les textes avec toutes vos références au christ » « ah oui, et au Verbe » « c’est vrai, et à la Grâce » « je ne crois pas du tout qu’il s’agisse de révolte au sens que vous donnez au terme dans… » etc., le pauvre homme s’est fait asmater la gueule. Je me dis qu’ils devaient en être à leur troisième jour de colloque, couteau entre les dents, et ne pouvaient plus se blairer. Rafraîchissant en tout cas...

  • Gare de l'Est

    Paris again et définitivement, ça va, hier drôle de journée où j’étais assez contente et tout d’un coup tout (cet élan toujours un peu excessif que je ressens souvent, et qui est à la limite…) s’est converti en tristesse très profonde, peut-être j’avais rêvé de papa (malade et innocent, comme toujours ces derniers temps, et on pouvait y faire quelque chose ! pour m’en souvenir : il était tout gonflé d’air), peut-être Johnny est amoureux, peut-être que ça m’épuise au fond d’être super-cool avec des gens que je ne connais pas et surtout qui ne me connaissent pas, c’est étrange parce que ça ne me coûte pas du tout, cette espèce d’inconscience, ça a l’air d’être un mode d’être qui m’est également propre et naturel, une passade j’imagine, alors pour quoi, assise devant la Gare de l’Est à attendre, je me suis sentie aussi infiniment seule et absurde ? Il ne m’avait pas délaissée, pourtant, il ne m’avait pas posé un lapin pour une autre, ça ne m’a même pas effleurée le train était en retard c’est évident et pourtant c’est tellement ce qui s’est passé dans mon cœur*. Et M. qui me dit tout à l’heure avec son tact habituel « égoïste ! Tu veux le garder toute pour toi » et c’est tellement faux, je suis très objectivement heureuse, je serais très triste d’ailleurs si la situation était celle-là, mais je ne sais pas pourquoi je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer devant cette putain de choucroute –dommage qu’il n’y ait pas eu de camera pour m’attraper en larmes, ridicule en face d’une assiette à moitié pleine et d’une chaise vide et la serveuse qui fait des blagues et me dit « ça va passer (il est parti ? j’enlève l’assiette ? et moi, mouvement de balais de la main entre deux reniflements), reprenez donc du chou, c’est bon pour votre régime ! », très cinématographique.
    Après j’erre, je me trouve sur l’esplanade de Beaubourg éclairée par une lumière automnale très douce, j’appelle ma blonde qui n’a pas le temps –ça coupe, d’ailleurs-. Le film de Ken Loach a assis ma journée et achevé de m’essorer. Petite salade, blabla colocatairien –je suis vraiment un boulet, j’ai péroré pendant une demi-heure, beuh- et Soljenitsyne.

    *A la réflexion : ici je manque de confort affectif, dit confort incarné par Johnny. D’où mes hoquetements soudains