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David, mort de Socrate, archipel et téléphone

youpi maman found le troisième tome de l'archipel du goulag. Que du bonheur (!).

Une nuit blanche, encore, cette nuit au téléphone. Des problèmes, j'ai même plus d'énergie pour entrer dans les détails. C'est dur, cet amour avec mon amour -mon identité sexuelle et culturelle de merde qui ne suit pas et m'empêche de parler puisqu'il faut que je m'empêche de le dire! (et moi quand il y a quelque chose que je ne peux pas dire je ne peux plus rien dire) Alors ça s'empire. record: 9h au téléphone skype.
Au milieu, une incongrue digression sur Socrate et le témoignage -pour expliquer la présence du tableau de David "La mort de Socrate" sur la converture du livre qu'elle doit enseigner à ses étudiants.

A cette occasion, le rikiki topo ci-dessous qui m'a donné l'occasion de voir un peu mieux qui était David - et Zoran Music (aucun rapport)
(la question de son étudiante était sur le rapport du tableau avec la révolution française et du coup le rapport au témoignage)


"A propos de La mort de Socrate de David, 2 choses: d’abord il l'a peinte avant la révolution, en 1987, avant son engagement républicain forcené. Elle ne fait donc pas partie de ses tableaux "engagés" ni même, de ce que je lis, influencés par la révolution, mais appartient à la strate antérieure de son travail, quand il revient juste de Rome avec de l’antiquité plein la tête, bien loin de la révolution. Rome où il se forme dans ce mouvement de reprise des thèmes de l’antiquité dans un style très sobre qu’est le néo-classicisme, thèmes presque toujours choisis dans l’horizon de l’Aufklärung (figure de Socrate-la Raison etc..). Et par ailleurs: le tableau lui a été commandé par un particulier, probablement un genre de marquis (David à ce moment là était riche et mondain) qui comme beaucoup d'autres lui demandaient des peintures de grands thèmes historiques. Donc ce tableau n'aurait, de ce que je lis, 1-pas d'inspiration politico-contextuelle et 2- pas de signification politico-contextuelle.

le tableau n’est donc sur ton livre que pour son sujet (et non en tant que cette oeuvre d’art là): les raisons que j’ai dit hier soir –le philosophe témoin de la vérité aux prix de sa vie etc.
bisous

(1)- Extrait du Grove Dictionnary of art:

“During the 1780s David achieved a series of brilliant history pictures that are the high-water mark of Neoclassical painting. They have classical subjects of great moral seriousness and an austerity of style in which colour is subordinated to line and both to a rigorous clarity in the presentation of the picture's theme. The Oath of the Horatii (1784; Paris, Louvre), The Death of Socrates (1787; New York, Met. Mus.), and Brutus and his Dead Sons (1789; Paris, Louvre) gave expression to the new cult of the sterner civic virtues of stoical self-sacrifice, devotion to duty, honesty, and austerity which the later 18th century thought to find in ancient Rome. Rarely has the predominant philosophical and political spirit of an age been so perfectly and convincingly embodied in art. (...) is the culmination of this pre-revolutionary phase and is perhaps the quintessential portrait of the Enlightenment.

(2)Universalis

« Boucher ... recommanda Joseph-Marie Vien, dont le style sévère et épuré, « à l'antique », commençait à s'imposer. Son atelier était réputé, et devait être l'un des principaux foyers du néoclassicisme français, alors naissant. David y entra en 1766, ...marqué par la prééminence de la peinture d'histoire au sein de la hiérarchie des genres [... ...] Formation à l'Académie de France à Rome, David avait alors vingt-six ans...reviendra de Rome marqué par la découverte de l'antique, qui sera désormais sa source d'inspiration privilégiée. Les cinq ans passés en Italie, d'octobre 1775 à août 1780, ont donc été pour lui déterminants... la seconde moitié du XVIIIe siècle voit se multiplier les découvertes archéologiques et s'approfondir la réapparition de l'art gréco-romain, provoquant une effervescence intellectuelle à laquelle David a été sensible. Plus qu'il ne l'avait fait à Paris dans l'atelier de Vien, il se familiarise alors avec les principes et les sources du «nouveau classicisme ».(...) David revint à Paris précédé d'une flatteuse réputation...la faveur des particuliers, qui lui demandaient portraits et tableaux d'histoire, comme le comte d'Artois, frère du roi (Les Amours de Pâris et d'Hélène, 1788, Louvre), le maréchal de Noailles (Christ en croix, 1782, Église Saint-Vincent, Mâcon) ou encore Trudaine de la Sablière, représentant typique des milieux riches et éclairés de la France d'avant 1789, dont le peintre était proche (La Mort de Socrate, 1787, Metropolitan Museum, New York).

On a donc dû, elle et moi, voir ce tableau à NYC lors dutremblement de terre de notre re-renontre sur les marches du MET justement.

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