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jesus

  • dialectique du don

    -donner trop ça rend les autres coupables et redevables
    -tu ne peux pas donner tout ce que tu veux donner parce que c'est égoïste, ça rend les gens coupables et redevables
    -tu ne peux pas, sous prétexte que toi tu as envie de te donner, faire porter le poids de ce don aux gens
    MAIS
    tu ne peux pas raisonner comme ça ou tu perds à nouveau pieds avec le monde en réintroduisant cette distance qui t'instaure (et personne n'a le droit de s'instaurer sauf dieu) loin, loin du monde...
    Instauration d'une distance surplombante qui est à lire d'ailleurs comme un bête symptome névrotique. Surplombante si tu te mets à ne pas donner sous prétexte qu'ils ne savent pas recevoir - tu te résouds, finalement, à te mettre à leur place pour éviter tout malentendu à leur dépend, malentendu qui viendrait du fait qu'ils n'ont pas accès, les pauvres, au sens réel de ce qui est en jeu. Belle vision des autres.
    Manière encore de te mettre hors du monde (un potentiel martyr chrétien décide de ne pas se sacrifier pour ne pas faire porter la culpabilité de son sacrifice à ses bourreaux - mais ça lui coûte - mais le sens de son sacrifice resterait incompris et les gens coupables. Il ne peut pas faire ça. Mais c'est par pitié et altruisme qu'il ne le fait pas car 'il sait que c'est ce qui fait sens (mais un sens inaccessible au commun des mortels - il n'est pas le commun des mortels -il plaint le commun des mortels - dernières paroles du christ "ils ne savent pas ce qu'ils font" - OR LE CHRIST SEUL POUVAIT DIRE CA PARCE QU'IL N EST PAS HUMAIN sinon pêché d'hybris)
    AINSI: ce n'est pas ainsi DU TOUT dans ce cas-ci, alors il y a une solution qui doit court-circuiter cette dialectique:
    à toi de leur faire sentir que c'est pour toi et pas pour eux, que tu donnes
    (ce qui montre bien qu'on est au même niveau)
    à toi de leur faire sentir qu'ils te rendent service

  • la proportion du risque et de la solution

    Ais-je rêvé, ou dans un demi-sommeil j’ai demandé à Fred ce que serait à son avis la sensation si on avait notre estomac retourné comme un gant avec sa muqueuse à l’air libre, disant « un picotement, un chatouillement » ? Ce sont des images que je n’avais plus depuis quelques années, toutes ces choses de chair et de sensation physiologiques étranges et un peu gores…


    Si je « décide » que je suis Jésus (que mon essence est « Jésus »), si je vais jusqu’à me condamner radicalement (mon Essence ! Y a pas plus radical.) à léviter seule au dessus du monde (c’est un peu dur), alors c’est que, pour en appeler à une solution si radicale, je ne dois vraiment plus pouvoir me permettre de tomber (léviter par essence est bien le meilleur moyen de s’empêcher de tomber)... Alors mon dieu, je dois être toute usée, au fond, et sentir que je me briserais en mille morceaux. Car vu les moyens déployés (Jésus !! Et puis quoi !!) par ce chenapan d’inconscient, ce que je risque doit y être proportionnel. Je n’ai jamais de ma vie employé moyen plus radical* : me condamner (me mettre en sécurité) par l’essence. Condamnée : c’est ce qui me rend (et m’a toujours rendue) sereine, car ça ne dépend pas de moi. On n’est jamais aussi bien backé que par son essence.**

    *Là je me rends compte que c’est faux : j’ai toujours employé des moyens si radicaux pour me couper du monde, toujours des affaires ontologiques…c’est juste que je n’avais jamais trouve de représentation aussi pratique –tout un terreau culturel et mystique pour occuper mon pauvre petit cerveau ça me permet une petite fuite dans la culture et donne un semblant de légitimité à tout ça...(je veux dire que comme ça je m’absorbe dans la pensée de quelque chose d’autre que moi –fuite- et ça entretient en plus implicitement au fond de moi la douce impression que tout ça –ma névrose- va s’ancrer dans un secret universel du fond des ages et partagé ! Evidemment mon ego en est satisfait, et il peut continuer à penser en toute légitimité parce qu’objectivement les questions de jésus ça nous intéresse…ahah. Quand j’étais damnée c’était la même sortie de moi-même du monde mais je n’ai pas pris la peine de me nourrir de représentations, alors c’était plus dur (mais j’allais mourir alors ça allait).

    **Ce que je suis, je n’y peux rien, alors c’est la meilleure sécurité quand on ne se fait pas confiance, que de s’instituer une essence qui a certaines caractéristiques certaines.


    Ouh là c’est un peu bien mal exprimé tout ça, pour une idée si simple…