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les faits, le journal, ce qui n'est pas forcément - Page 2

  • D. H. Lawrence

    Sur DH Lawrence, évidemment il ne s'agit pas tout à fait de ce que je dis plus bas (que c'est juste Nietzsche et que le salut est dans la fonte dyonisiaque du soi), c'est plus compliqué, et surtout il ne faut pas oublier que dans le roman tout ca (la resurrection des dieux archaiques) est à l'origine une strategie politique (politique au sens le plus universel, il s'agit d'une civilisation). Mais j'y repenserai et y reviendrai.

  • cathédrale de Strasbourg et Saint-Pierre-le-jeune

    J'oublie, sur la cathedrale de Strasbourg, que l'interieur a une allure folle, la grande horloge astronomique, la rosace tres haute et gigantesque, l'abside profonde et sans retable de telle maniere qu'on a l'impression d'un espace à occuper et pas seulement d'une scene, occupé à parler, se concerter, penser, sous la trés haute voute.

    L'Eglise protestante St-Pierre-le-Jeune, aussi, egalement de grés rose erodé et doux, de peintures et de frises vives etonnemment bien conservées, là où on a écouté l'orgue peint, posé sur une arcade en avant du choeur. Une merveille (l'orgue, aps le concert...)

    (les accents zarbis sont dus au clavier allemand)

  • Allemagne

    Bon, je suis en Allemagne finalement, après un long week-end à Strasbourg (et une semaine á Paris où j'ai trouvé un trop cool appart dans le 20e puis 10 jours en Espagne pour ceux qui sont moins au fait); où la cathédrale est incroyablement effrayante et bizarre, on dirait qu'elle n'a pas d'épaisseur et que c'est un décors de carton pour un film de Jeunet un peu gothique cadavérico-oniryco-délabré, ou qu'elle est creuse (les fenetres sont en vis a vis alors on voit á travers la cathedrale de loin) et toute en poutres de metal rouillées, acérées et pleines de trous, comme une vielle carcasse; cependant qualifiée par Victor Hugo de "prodige du gigantesque et du délicat"... La ville est vraiment mignone bien qu'assez grande, le vieux centre est fait principalement de maisons peintes très vieilles branlantes sur des colombages tout tordus et instables sous des toits ondulants d'ardoises pour la plupart brisees, mais le tout rénové (ahah) et un peu touristique. Trés allemand, quoi. D'ailleurs c'etait très bizarre d'entendre parler francais dans la rue et de voir les panneaux en francais, c'est vraiment un endroit tres different de partout ou je suis allèe (si peu en France, je sais). On a mangé la très attendue choucroute qui ne nous a point décues (le riesling non plus) et on a circulé sur tous les petits ponts envisageables, écluses et passerelles paisibles et verdoyantes qui articulent le centre-ville. Chouette barrage Vauban, fortifié et couvert de pelouse a l'exterieur et traversé par des galeries sombres pleines de pigeons et de statues brisées et noircies, etrange. Pis là je suis donc à Tübingen et j'aurais du emporter mon cahier d'allemand parce que je ne comprends rien à rien de rien, ou peu, en fait j'ai toujours l'impression que je vais copmrendre parce que je reconnais des mots, pleins, mais j'en ai oublié le sens, too bad... En tout cas il y a des Hegel et des Husserl voire Heidegger qui sont passés par là, je fais donc mon propre pellerinage autiste sans l'aide des mots des plaquettes informatives, je vois juste les endroits et j'invente les merveilleuses annecdotes de leurs vies. La ville est (tres) petite et (aussi) adorable, encaissée dans des collines bucoliques pleines de jolies maisons cossues et bien tenues, colorés et ventrues à l'allemande, encore. Tout est très vert, et entourré de plateaux, du haut de la cité-U le matin à sept heures j'assiste au levé de soleil sur les collines, chaque fois surprenant de jeu de brume et de lumiere oblique, jeu de nuages et d'odeurs automnales (sur la terrasse) bien que le soleil soit chaud la journee. L'air sent la rentrée des classes et les matinées ont la clear, fresh and dry atmosphère de septembre. A part ca je suis plongée jusqu'au coup dans le terrible roman de DH Lawrence The Plumed Serpent, où le retour à des déités archaiques avec perte de soi dans le désir, la violence et la pulsion est le seul salut (assumé et mis en valeur comme une issue heureuse!), c'est très effrayant (tout est Nietsche là dedans, d'ailleurs c'est utile parce qu'on voit avec une légitime horreur que Nietzsche c'est bien joli mais incarné dans une histoire avec des gens, des actes et leurs conséquences c'est assez horrible). Bref je lis en anglais et du coup quand je sors dans la rue je m'attends toujours á ce que ce qui sorte de la bouche des gens soit aussi de l'anglais et je me prepare a comprendre et repondre, et lá ils ouvrent la bouche et un charabia inintelligible en sort et je suis comme deux ronds de flan. Néanmoins le demi-litre de biere tres bonne est à 2,30€. Tout est dans l'ensemble un peu moins cher qu'en France, ce qui me fait encore me rendre compte de l'inflation folle de ce pays de fou, parce que ce n'etait pas comme ca a l'epoque.

  • pause

    Petite pause, c'est que j'écris des lettre, et des lettres... des tonnes, surtout d'amour. Alors j'ai plus de jus. Pis Bordeaux ne m'en donne pas trop, du jus. Ou en fait si, mais pour me plaindre, je pourrais me plaindre d'ailleurs ici et là, encore, et encore: la collision des mondes, la mémoire, la temporalité, l'oubli ou la nostalgie hébêtante et abrutissante dans laquelle je me trouve plongée en moyenne un jour sur deux. L'autre jour (sur deux), je trouve évidemment dans l'air une douceur surnaturelle et forcément révélée, vibrant de champs de forces convergeant tous vers moi qui les renvoie au soleil qui dispense aussitôt cette immensité de bonté ou de sens derrière ses nuages de mercure transparent (qui n'en diffusent que mieux même quand ils sont en forme de bite comme ce matin).
    Bref.
    Je ne fais rien, ne lis pas de trucs intéressants et ne communique pas vraiment.
    La Cantabria et les Asturias ont été merveilleuses cependant, rien que la paix.

  • Paris 3

    5 éléments du Louvre :
    Il y avait un collier en Lapis-lazuli aux Egyptiens que j’aurais volé pour elle mais la horde de japonais flashant de tous bords m’aurait prise sur le fait.
    Il y avait des sarcophages en bois peint et sculpté vieux de 4000 ans, 2000 ans avant JC c’est à égale distance de ce qu’on est maintenant, quand là on considère JC comme l’origine et le moyen age comme l’antiquité. Deux fois mille ans avant JC ça n’a pas de sens. C’est fou comme une culture est une échelle aussi petite qu’une vie d’une personne, à une certaine échelle (mais on se souvient de la mort d’une culture).
    Il y avait la grande galerie de peintures italiennes du XVe-VIIIe tapissée de toutes les expressions imaginables de la douleur ça m’a rendue malade, c’est quoi, le problème de notre culture pour que ce soit une telle souffrance qui figure sur les icônes ? Un monde fou passant et repassant dans l’indifférence devant les crucifiés, les éplorées et les criblés de flèches et commentant l’organisation du tableau. Des malades. Nietzsche a raison.
    Dans la salle des instruments de musiques archaïques j’ai pensé à elle et aux patins dans la même salle du MET.
    Dans les sarcophages des morts les égyptiens glissaient plein de petites figurines pour qu’elles fassent les corvée à la place du mort dans l’au-delà, ils ne perdent pas le nord.

    Sur Soljenitsyne –les humains sont d’une folie atroce mais après tout le Goulag montre que le goulag est une vie et une vie est potentiellement abyssale, même dans le goulag. La possibilité du vécu est une chose merveilleuse –l’individuation, la capacité, la mémoire, la compréhension, la force, le cheminement, l’appropriation (merveilleux concept heideggérien, je veux dire par vécu le processus qui mène à s’approprier sa propre essence, qui n’est rien d’autre elle-même que ce processus évidemment), et le tout livré à la contingence !!! Merveille. C’est pour ça, et seulement pour ça que 4000 ans ce n’est pas vain, que 4000 ans c’est supportable, car une seconde n’a rien à voir avec une seconde ni un être avec un être. 4000 ans ne m’étouffe pas, ne change rien.

  • Paris 2

    On a encore parlé des morts et des morts en bien quand ils étaient vivants, de ma grand-mère chimeuse quand elle était petite et pas la personne grandiloquente et tragique que je connais, elle en est attendrissante, drapée dans son drame. Du grand-père mythique en fait lâche, du désamour dans tout ça payé si cher, le tout sur un ton léger et réaliste que je n’avais jamais entendu. Des détails sur tous ces gens qui ne sont plus que poussière depuis des lustres (ses parents à elle) et dont seule la dernière qui me parlait se souvient sur la terre entière. Et tous ces gens dont ses parents se souvenaient et dont personne ne se souvient… c’est horrible. Vertige…bientôt elle, bientôt mon père, moi, pouf, disparus, pour le coup ça n’a aucun sens… Je ne sais pas quoi faire de ça. Je n’ai pas de solution pour ça.

    Et alors là j’étais à la fenêtre, je pensais à tout ça et je me disais encore comment porter tout ça en moi-même alors que ça n’a pas de sens, et là je laissais voguer mes pensées et tout d’un coup je me rends compte que pensant à ma vie c’est à ces dernières années, que je ne dois qu’à moi, que je pense naturellement, les vieilles histoire n’ont pas de poids alors qu’elles faisaient toute ma vie longtemps, c’est fou comme ça se construit brusquement une vie, petit tas redevable à rien d’évènements empilés, elle n’est que ça et tout d’un coup une vie singulière existe, ne se réduit plus à ça, plus à rien d’autre. Pour décrire la prise de conscience sur le balcon: au moment même où je pense que cette histoire est une prison je vis le fait d’en être totalement libéré. Tournant ! –les tournants de balcons sont les plus vertigineux souvent-
    Peut-être qu’il ne s’agit que d’une pile dont le fond se tasse et s’écrase et que tout est réductible à du quantitatif, les évènements de quelque nature –qualité- qu’ils soient se poussent les uns les autres. Quantitatif.
    Je ne me sens quand même pas trop magique ces jours-ci, trop de gens autrement géniaux, trop différents de moi et c’est eux qui ont raison, ils sont cools et ils ont l’air heureux, et criss’ ils ne voient rien selon les même règles que moi, c’est bon pour mon ego –les recherches d’apparts m’ont toujours changée en un tas de ruines surtout l’automne dernier…mais je ne m’en rends compte que plus tard quand des semaines après j’ai tout un carnage relationnel autour de moi et je vois que je suis hyper fragile paranoïaque et toute émiettée de la confiance en soi. En espérant qu’il y ait l’amour pour me reconstruire.

  • Paris 1

    -un moustique passe, celui qui me pourrira ma nuit plus tard, qui tout fluet maintenant sera comme une amphore demain matin-
    Paris c’est bien mais je suis fatiguée, je marche tout le jour et le soir je parle des morts avec marraine qui pour ses 86 ans est incroyablement allumée, et sa fille qui m’a toujours un peu fascinée. Soljenitsyne avance à grands pas dans les transports en commun, ce livre est GRAND. Pas grand-chose à dire sur l’atmosphère parisienne que je me surprends à ne trouver ni critique ni hostile alors que j’aime. Les médias français mentent donc terriblement aux médias canadiens –oui, Paris est viable, oui, la France existe encore. Et je sais m’engouffrer d’un RER à l’autre comme si c’était inné, je vais assez bien comme quand on voit tout en terme de possibilité –il faut vraiment que je bute ce moustique-.

    Ca me fatigue que les gens meurent et qu’on me parle de mon papa jeune charmant et gentil « c’était un amour » disent-elles. Parmi tous les gens proches morts ces dernières années il pourrait être en enfer avec tatie Maggie et tonton Denis. Papi, Manou, Renée et Andrée ne risquent rien, Pierre non plus. Manou ce n’est pas de sa faute, elle pensait qu’elle était toute puissante (ça vaut l’enfer, remarque justement) elle n’a pas réfléchi et elle a payé dans (par) sa vie mortelle, or le reste n’existant pas –la veille de sa mort elle a dit « je pensais retrouver Michel mais en fait je sens que ça ne va pas arriver »-…Elle est morte d’un cancer de l’utérus parce que papa, la culpabilité et l’amour démesuré (hubris !!) ont tué son utérus et elle-même.

  • le deuil de moi de maman

    En l'occurrence ce qu'il se passe c'est que ma mère est complètement hétérogène (c'est le bon mot) à la chose (le fait que je sois amoureuse de mon amoureuse), et je ne vois pas comment elle pourrait être en passe de le comprendre dans la mesure où c’est une forme du ressenti qu’elle n’a jamais éprouvée –et surtout qu’elle sent qu’elle n’aurait jamais pu éprouver- ce qui fait qu’elle ne peut pas traiter l’information (puisque c’est toujours à partir de nos expériences passées qu’on traite les nouvelles infos par des systèmes d’analogies, et là il n’y a aucune analogie possible avec des choses qu’elle aurait ressenties puisque pour elle mon amour pour mon amoureuse c’est le trouble et elle n’a jamais ressenti que du clair comme de l’eau de roche), elle ne peut pas se mettre à ma place et la compréhension passe toujours par une forme d’empathie. Alors il n’y A PAS de voie de résolution. C'est un processus de deuil, qu'elle entame, le deuil de toutes ces choses à partager avec moi, de toutes ces choses qui l'ont rendu heureuse (la vie de famille, un homme, l'altérité) et qu'elle souhaite bien naturellement pour ses enfants alors ça la rend malheureuse de faire son deuil de mon bonheur, parce que c’est ça que ça veut dire pour elle. Et faire le deuil du bonheur de son bébé c’est pas facile, surtout si c’est dû non aux circonstances (ce qui laisse une ouverture) mais à un vice structurel ; vice structurel duquel au demeurant elle se sent responsable en bonne freudienne.

    Moi je fais mon deuil de ma relation avec maman, celle de partager toutes ces anticipations du bonheur comme une fille prépare son mariage sous l’œil tendre et taquin de sa mère; c'est dur chiant injuste et désolant, surtout si l'on voit le rôle qu'a joué ma "normalisation" de ces dernières années dans l'amélioration de nos relations (ou du moins la correllation), et qui m'a rendu très heureuse et profondément détendue.

    Si on voit ce processus de deuil comme une résolution alors oui, c'est bien; mais moi je vois ça comme un naufrage et je ne peux pas m'empêcher de souhaiter avoir pu maintenir le bateau à flot, même porté par un "lie by omission". Si au moins j'étais gay ce serait plus simple, je pourrais automatiquement me mettre en position de revendication de mon identité ce qui me donnerait de la force, ou plutôt ce qui aurait tellement de force (mon identité) en soi que je n’aurais pas le choix de l’affirmer, le dire, le faire accepter. Là je n’ai pas cette source de force là parce que comme j’en ai parlé souvent je ne suis pas gay, je veux des maris et des bébés et tout ce pan de vie me rendrait au moins aussi heureuse que ma mère et je suis bouffée par la même déception qu’elle et je dois faire le même deuil, sauf qu’en plus il s’agit de moi (je dis en plus mais je ne sais pas si c’est plus difficile de faire le deuil du bonheur de soi-même que de celui de son enfant. Au moins moi je ressens l’impératif de l’amour qui justifie tout, alors c’est dommage mais c’est juste). C’est très bizarre de l’entendre se lamenter et d’avoir juste envie de me lamenter avec elle, et non pas de la contredire et cheer up. Sa déception fait écho à la mienne y en a pas une pour aider l’autre, alors en plus elle me voit l’approuver et être assez malheureuse moi-même de mon sort ce qui la rend encore plus enragée devant mon incompréhensible impuissance, parce que si ce n’est pas mon essence, alors je pourrais...


    Mais je ne peux effectivement pas lui rendre compréhensible ce qui m’est moi-même incompréhensible, et je ne peux pas lui rendre heureux ce qui m’est moi-même malheureux (le fait d’avoir un mari des bébés et une maison avec tondeuse à gazon).

    Mais j'ai l'amour et les étoiles du ciel.

  • cohérent

    Elle me fige dans une identité quand moi ce qui m'aide à ne pas mourir de responsabilité ontologique c'est de penser que je n'ai pas d'essence, que ça va bien aller, que les choses sont fluides et complexes, que ce que je fais maintenant ne décide pas des choses pour toujours. Ce qu'évidemment je ne suis pas encline à penser puisque je raisonne toujours en terme d'essences et je n'ai pas besoin d'entendre ce que je lutte pour ne pas me dire, qu'il est temps pour moi de résoudre la question de "ce que je suis" parce que "merde, hein, à moment donné il faut être cohérent". Cohérent avec quoi?

  • Dans la chaleur torride

    Dans la chaleur torride je tente de ramasser les morceaux et tout ici est saturé de connotations que j’espérais perdues (je mens) mais qui n’étaient qu’enfouies. La collision des mondes est toujours violente. Le refus de ma mère me donne juste envie de repartir en exil. Tout semble fêlé et difficilement résistant à l’étau des radicales parenthèses de la vie de famille qui réduit à néant tout le chemin, tout l’être. Vie de famille pas mal réduite à néant au demeurant.
    Suffit-il de rebondir encore…
    Et encore !
    On peut faire ça !
    Des obsèques, énième fin de la vie de famille, mercredi. Elle m'a attendu, celle-là, au moins!

  • old bis

    On me reparle de mon vilain verdict sur les vieux.

    En disant ça je constatais simplement que lorsqu'on a le sentiment d'avoir vécu, le sentiment que sa vie se résume à une certaine folle période (que son -notre- essence s'est exprimée là en une fois) , on ne peut plus vivre après ça, on ne peut plus s'en libérer et c'est malheureux parce qu'on ne peut parler de rien d'autre (que de son essence, un temps on a voulu l'exprimer, mais quand elle s'est déjà exprimée on ne peut plus que la répéter, la raconter...) et plus rien n'est en jeu. C'est ça, être vieux, ne plus pouvoir se mettre en jeu. (ou plutôt: ne plus pouvoir s'y mettre d'un autre manière que la sienne habituelle, c'est à dire s'y mettre réellement).

    Pour clore le débat:

    anastasie dit :
    tu vois, les vieux ça ne peut plus se remuer
    Johnny dit :
    oh, ne soyons pas trop catégorique
    Johnny dit :
    mais je vois ce que tu veux dire
    anastasie dit :
    ma catégorie est définie par ça: un vieux, c'est quelqu'un qui ne peut plus se remuer
    anastasie dit :
    je veux dire, qui se remue, mais qui ne se remue qu'à la manière dont il s'est toujours ou dejà remué
    Johnny dit :
    chacun a ses malles, valises et tiroirs

  • hedge

    She wrote:

    "Les herissons, en tant que tels, ne traversent pas les routes.

    Ils explorent a leur facon de herisson leur mileu de herisson, en fonction de leurs impulsions alimentaires et sexuelles."

    calling me petite hérisson.

    Alors moi bien naturellement, je passe la journée à me demander: voyons, les hérissons se font écraser et c'est pas leur faute, ils sont simplement dans leur monde de hérisson, donc anastasie tu es simplement dans ton monde de anastasie et c'est pas ta faute si tu traverses les route, je veux dire que le fait de traverser une route n'a pas le sens , dans ton monde, de traverser une route. C'est pas ta faute... Et puis après (bien sûr, quand j'ai eu bien tout raméné à ma question favorite du sens), j'ai lu (enfin) la fin de la phrase: "impulsions alimentaires et sexuelles". Alors là, ma blonde, elle exagère! Même pas droit au mot plus humain de "pulsion", non non, une bête impulsion de bête. Bon.

    Alors au bout de plusieurs heures (à faire autre chose quand même) je réalise que ça sent la philosophie française vitaliste poussièreuse à plein nez. Eh oui! Il ne s'agissait que de Canguilhem qui explique que l'interrogaiton de Giraudoux sur la bizarre tendance du hérisson à traverser les routes n'a pas de sens en biologie car le hérisson ne "traverse pas les routes" en biologie, il se promène dans son monde selon ses appétits de hérisson. Bref on pourrait développer longtemps là dessus...
    Crim'!!! C'est trop drôle comment, paniquée, paranoïaque, j'ai cherché le message caché... "mais...que peut-elle bien vouloir me dire?!?" God, pourquoi l'ais-je pris si personnel! C'est qu'elle traduit Canguilhem, alors elle m'envoie un texte de Canguilhem parce qu'elle s'emmerde. Waha, tout ce temps à réfléchir sur l'analogie entre ma personne et le hérisson!!
    C'est trop drôle.
    Showing how insecure i am.

    PS: WAHA et elle me confirme qu'il y avait bien un "double entendre" avec les impulsions sexuelles et moi, et avoue que c'est effectivement pas très drôle parce qu'il se fait écraser (à suivre ses "impulsions sexuelles"). J'avais donc bien raison de "filer" l'analogie!

  • old...

    la jeunesse ne pense qu'à elle, mais bordel, la vieillesse ne pense qu'à sa jeunesse (même si elle le nie).

  • Homard

    05/06/2006
    Ca s'est brisé ou a fondu dans moi encore vendredi, j’y suis habitué, à la dissolution de cette surface qui fait les personnes et permet leur rapports, qui moi me rend lisse comme un oeuf ou éffilée comme la proue d’une bateau de course, et apte à surfer évoluer dans la société sans me mettre en jeu, je vois que heureusement qu'on ne se met pas en jeu tout le temps dans la vie, ou alors il faut être solidement arrimé soi-même au fond dans ce qu’on est et pas assis sur une branche sèche qui flotte, parce que c’est impossible sinon invivable (d’être Jésus), impossible de tout prendre à bras le corps, CAR là je n’ai plus de surface, alors je suis toute nue comme un homard sans carapace (« la petite peau sensible est réversible », le vent qui la caresse l’attaque dehors la picote dedans, parce que c’est comme la peau intérieure quand vous vous rapez le coude, quand on la touche ça pique dedans ou dehors) et hier soir m'a fait pleurer... mais elle avait raison. Peut-être parce que je bois trop et ça me rend très vulnérable et sensible, comme une éponge aux choses (mais c’est pour ça que je bois trop, parce que sinon je peux pas gérer mon empathie). Mais je vais bien, c'est pas un problème et puis c'est pas la première fois que ça m'arrive, je ne me sens pas vide, je ne me sens pas pas-magique, je me sens remplie d'amour à en pleurer (c'est pas négatif) et très désarmée devant ça,

    elle me dis qu’elle est là et qu’elle m’aime alors je n'ai cas m'appuyer et me laisser flotter dans les étoiles.

    L’affaire c’est que je ne m’appuie pas...

  • problème de DG

    Alors avant-hier j'ai reçu ma première tape sur la fesse de mon directeur général! WAHAHA c'est trop drôle, on marchait dans la rue côte-à côte (déjà ça ne devrait pas arriver), et c'était une tape tellement comme celle que donne maman quand il faut aller se coucher, tellement pas sexualisée qu'on dirait que ça lui a échappé tellement il en a donné des pareilles à ses trois filles, j'était déjà en train de rire en marchant et là "paf!" j'ai fait un petit saut en avant et mon rire s'est transformé en un éclat immense et éberlué, je me disais "mon dieu mais que se passe-t-il, le début d'une nouvelle aire on dirait."
    Résultat je fais des rêves troubles où le directeur en costard me tient fermement et fort agréablement pour danser le meringue et me tient fermement pour tout, je n'ai cas m'appuyer....il est là le truc, le trouble, le charme réel... et il a la tête du poète haïtien trop beau que l'on a vu parler hier soir. J'ai vraiment un problème. Je veux dire pas le rêve, parce que le poète ça va, mais le DG en vrai ça va pas, quand même. 40 ans de plus que moi c'est un peu too much... boaf... en même temps il les faut bien apparemment pour que l'effet se passe, pour que je sente que je n'ai rien à faire, pour que je me laisse juste paterner....ah, autorité! Vive l'autorité. (vive les hommes).(vive le charisme, l'expérience, les pères ou les muscles, ou les mains sages). (ou les mains baladeuses...). Je suis un peu bizarre, hein...mais c'est too late, je suis fascinée. Evidemment je jouerais pas à ce petit jeu si je partais pas, petit jeu mais mon coeur....ah....

    so he said pendant que j'étais en train de minauder dans le resto chic et qu'il me regardait en souriant en m'écoutant, he said: "mais dites moi, n'est-ce pas un peu la fuite en avant, tout ça"? LA QUOI?? "vous avez dit quoi?!?", dis-je? la fuite en avant... "mais c'est la phrase fétiche de ma mère qui me répète ça depuis des années, et y a qu'elle qui dit ça, comment ça se fait que je vous parle 10 minutes et vous me dites ça, la phrase, l'unique, la plus juste que l'on pourrait dire"??
    Chcling cric bling font toutes mes carapaces qui se fendent en même temps. Je pourrais m'assoir par terre et me mettre à pleurer, là.
    Alors comme ça, il n'y a plus rien que je puisse dire...
    Je ne peux plus rien dire voyez-vous,
    Je ne peux plus avaler ce qu'il y a sur ma fourchette comprenez-vous,
    Emportez-moi loin d'ici, voulez-vous?

    C'est sur ces entrefaites que je me suis laissée emmener par le bras...

  • hot

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    et regardez ce que j'ai trouvé sur le site de l'université! C'est eux qui l'ont trafiquée pour que j'aie l'air super hot...

  • Au bar du quartier

    Je sors mes quatre photos avec mes quatre têtes de mon porte-feuille et je dis simplement "c'est pour réconcillier ma vie". Je dis ça, qui en tout autre temps serait comme une phrase capitale (je le dis d'ailleurs comme un phrase capitale), mais je n'ai pas le temps de le penser que wmow! pulsation, l'image de d. vient s'écraser sur la face de mon ami P. et étouffe la fin de sa phrase.

    Quelques heures avant je regardais le show, j'étais là, C. à côté de moi, j'étais là merde! et là "merde! ça fait combien de temps que je ne regarde plus?" Je faisais un itinéraire de vacances avec elle sans m'en rendre compte... Et ainsi de suite, que des bribes des cycles économiques, des relations avec les vieux amis, de la possibilité de rendre compte du monde avec les sciences pures...

    Voici donc l'apprentissage, ce à quoi je dois m'habituer, non pas à l'aimer, non pas à ne pas l'aimer, mais à faire plusieurs choses en même temps. En l'occurence à être en amour ET le reste. Tout sera plus simple et simplement viable. Ca semble assez insurmontable.

  • Baltimore

    Je suis partie bouffée par le doute je suis revenue avec des OUI et des trésors. Me restent des moments intemporels (allongées sous le Lincoln Monument à écouter le claquement des drapeaux ricains "and it's good, it's good...") très corporels et un peu aériens.

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    Il me reste le ticket de vitesse aussi, et le souvenir de la torche du NYC officer qui m'a sauvé la vie dans ma face , je suis idiote, hein, ma bêtise m'a sauté aux yeux quand j'ai réalisé après avoir croisé ce flic (ou plutôt après qu'il m'ait poursuivi) que j'étais ENFIN et subitement détendue, alors que jusque là bêtement hallucinée, obsédée par les minutes qui défilaient trop lentement il fallait que je courre (roule) après puisque j'en avais le pouvoir. Il m'a donc fallu une interdiction d'utiliser ce pouvoir ou plutôt une autorisation pour les laisser filer en paix, les minutes, en fait je n'attendais que ça, qu'un prétexte, qu'une contrainte pour m'autoriser à rouler plus tranquille, à prendre plus de temps à être moins over-tendue vers la route, et je ne me sentais tellement pas en sécurité, pendant ces 20h de conduite, et je me suis tellement sentie comme un oisillon sauvé par la grande maman "Etat" VIVE LA POLICE merveilleux organe externe gratuit (le détour de l'impôt est parfait, finalement comme pour la féodalité on paie pour que notre protection soit assurée aux moments où nous sommes des bébés, et le détour nous permet de prétexter whatever les services publics et sauve notre ego) qui dans mon absolue hébétude et absence de conscience est venu prendre le relais et m'a servi de consience et de volonté. Dites-moi ce que je dois faire et je voudrai le faire. Dites-moi ce que je ne peux pas faire parce que c'est mal pour moi, et je ne voudrai pas le faire. Genre rouler à 150 la nuit sur une route américaine déserte en ayant déjà 8h de conduite dans le corps.
    Feeling blessed.

    PS: remarquant la date, vous comprennez comment j'arrive à ne pas parler d'amour, ça m'a pris plus d'une semaine avant de recommencer à parler tout court

  • traque

    C'est drôle, Lady Guy traque les vieux au dos semblable à son père, moi je traque les clodos à la démarche semblable.
    Mais ça ne m'est pas arrivé depuis longtemps. Je suis en bonne voie...
    Demain matin: Baltimore.
    Sans commentaire. J'ai du mal à agencer ma soirée.

  • destress


    « Comme évidemment je sautais partout dans le bureau parce que j'avais un email de toi, Alex me dit "et qu'est-ce qu'elle dit"?
    "euh.... pas grand chose...qu'elle va se faire couper les cheveux, woohoo..."
    et là il éclate de rire "ah mais les femmes c'est incoyable, et toi lui écris pour lui dire "j'ai envie de manger du poisson", et elle écrit "oh ben moi j'ai envie de manger du boeuf"?? C'est pathétique!"
    "Ben non...mais tu comprends rien à l'amour, Alex, c'est tout!"

    " Oui oui... et pourquoi pas s'écrire pour se dire (gros accent quebecois) "A matin j'ai chié et j'en ai fait une longue d'même!!"!! Et toi tu sauterais partout pareil, hein!?!?"
    "euh...pas vraiment...Alex, écoute, tu comprends rien à l'amour."
    WAHAHA! Je crois que ce garçon me plaint très sincèrement... »



    Ca passe un petit peu, le stress du boulot aidant. Ou plutôt non, c’est étrange, ça passe de l’intérieur, ce mini échange m’a enlevé comme un caillou de mon soulier, c’est stupide hein. Baltimore moins une semaine, Symposium moins 2 jours ; après ce sera comme la sortie de l’école. Je pourrai sortir du sous-sol et affirmer que c’est le printemps. Arrêter de manger des tonnes biscuits chinois en espérant toujours tomber sur un nouveau message, arrêter de me référer à un livre d’enfant pour les questions morales, bronzer un peu le bout de mon nez, cesser de mettre des pantalons à plis et de cruiser mon directeur général.

    Elle m'a répondu : non, je suis pas stressee du tout, a part des questions tres graves comme, hmm, est-ce que j'achete du whisky ou du gin? qu'est-ce qu'elle aura envie de boire?

    Si ce n'est que ça, du whisky.

  • choix

    Ce choix, cet immense choix de lieu de vie (la Sorbonne ou ici), je n'arrive pas à le faire selon des raisons personnelles, c'est comme si tous mes désirs s'étaient évanouis devant un seul grand désir (celui qui n'a pas de fin) qui devient facteur unique; d'où le problème qu'il soit facteur tabou. Les choix de vies ne se font que sous ce genre d'influence de toute façon, malheur à celui qui est la seule balance. Mais concrètement c'est la merde, il s'agit quand même d'un supide alternative entre 8h d'auto ou 8h d'avion de Balt. Je sais que je suis tombée bien bas, mais tout fonctionne encore, hein, chez moi, mais c'est comme si il y avait un rideau presque transparent qui me séparait de mes raisons réelles, de ma raison tout court.

  • merde

    Je trouve ça dur, impossible, épouvantable, c'est comme si on m'arrachais tout ce qui existe pour moi à chaque fois que je réalise que JAMAIS il n'y aura de suite à tout ça, qu'il en sera toujours ainsi jusqu'à ce que je décide que c'est illusoire, que je ne réussisse plus à ne tenir que sur du sentiment et de la pensée. Que s'est-il passé pour que j'en arrive là? A penser que tout ce que j'ai fait et reçu ces dernières années n'était qu'à cette seule fin, de l'aimer mieux, comme ça? Et surtout comment je deale qvec le fais que je ne pourrai JAMAIS le vérifier? J'ai besoin d'aide, je ne peux pas rester comme ça, quelque chose en moi se brise à chaque fois que j'y pense. Je ne peux pas conduire ma vie comme ça à l'aveuglette en suivant juste mon amour, d'autant qu'il ne peut que rester diffracté dans l'atmosphère, étendu diffus, partout dans ce que je fais ou dis, et pourtant elle n'existe pas, elle ne veut pas exister pour moi, il n'y a pas de solution, et moi je ne peux pas faire autrement que ce que je fais, je ne peux rien renier rien gérer, je ne peux que croire, en de long moments d'euphories plus ou moins espacés entre deux effondrements.

  • hhhhh

    Crim', je me sens tellement tellement insécure par rapport à elle!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH!

  • le cri de la mort qui tue

    Je voulais juste vous dire que j'ai une douleur infinie pour la mort de papa, que je trouve la vie impossible si des choses comme ça peuvent arriver, que je ne comprends pas comment la vie peut continuer après, comment j'ose continuer ma vie comme je le fais, que je trouve ça d'un tragique indicible, avec une suite impossible, ou plutôt que je trouve ça impossible que ce tragique n'ait PAS DE SUITE comme il n'en a pas , il n'y a personne, personne qui me le dit dans ma vie moi, que c'est INSUPPORTABLE que papa soit mort comme il est mort avec nous si désarmés devant tout ça pendant tant d'années, c'est cette impuissance qui me fend le coeur, comment peut-on laisser des choses pareilles arriver, et essayer de toutes ses forces de lutter contre mais personne ne peut rien et la tragédie arrive, pour tout le monde, et après le silence, comment est-ce possible? Après ça, il ne nous reste que nous même. C'est monstrueux, injuste, contre nature, il ne devrait jamais rester à personne que soi-même. Et on ne devrait jamais mourrir tout seul, et on ne devrait jamais laisser les autres comme ça désarmés. Et on a pour toujours cette impuissance devant l'absence de suite, parce que la mort n'a pas de suite et on est tout seul avec. C'est dégueulasse.

  • le plus beau cadeau

    C'est tellement, tellement bon que tu me parles. Ce n'est pas arrivé depuis des années, enfin. J'ai besoin qu'on me parle de sa mort, à mon père, maladivement besoin. Il n'y a personne, personne qui s'en souvienne et qui me le rappelle. Tout le monde me laisse oublier ma douleur, cette douleur insoutenable, impossible, probablement inaudible. Il faut la dire, pourtant, il faut se la rappeler, et la partager, il faut que je la partage, elle meurt, là au fond de moi, de l'oubli, mais elle est brûlante, et tu sais PERSONNE ne s'en souviens, personne n'y pense ou ne me le rappelle, ni ne m'en parle, et c'est tellement merveilleux que tu t'en souviennes et y pense.

    et la vie me semble tellement impossible maintenant, sur des fondations pareilles, comment puis-je oser vivre de cette manière, vivre tout court en oubliant toute ma vie d'avant? Comment est-ce que j'ose faire ça? Mais qui suis-je donc?

    Chérie, ce soir c'est un des plus beaux cadeaux que l'on m'ait jamais fait que tu me fais là. Tu me parles de mon père, de mon ancien moi, de ma douleur, et en faisant ça tu me rassembles (ça fait mal). Tu me fais penser que je ne pourrai jamais aimer quelqu'un qui ne pourrait pas faire ça.

  • jungle

    Oli dit que ma vie interieure a l'air d'une jungle avec plein de bêtes bizarres et de plantes foisonnantes.
    Mais il dit aussi que j'ai l'air zen, alors...
    Le poète que j'ai été voir aujourd'hui ne pouvait qu'écrire sur lui et avait un air ed paranoïaque narcissique insupportable, ça m'a fait sentir gluante de narcissisme moi-même d'avoir envie même d'écrire des trucs des fois, et assez honteuse (je le suis déjà) d'avoir du mal à écrire sur autre chose que sur moi. Je le sais, que je n'ai aucune créativité. Doit-on s'arrêter de penser pour autant, arrêter de sortir dans la rue? Je le sais, que c'est la honte. Mais il faut bien vivre avec! Après c'était très étrange, pour le poète, parce que dès qu'il parlait d'autre chose que de lui et de l'écriture, son visage devenait tout vivant et naturel et il devenait très rigolo et sympathique. Elles étaient drôle, ses anecdotes.
    Mais je me traîne la honte, depuis...

  • parti

    M. parti me voilà libre. mais trop fatiguée. A suivre

  • ver

    Je peux être une tête de pioche quand je veux, me fermer comme une huître. C'est parce que je suis toute coquille-cassée ces temps-ci. Hier soir V. est venu souper avec nous ou me ramasser saoule à la porte d'entrée j'ai eu du mal à ne pas m'effondrer. Ce soir encore je ne sais pas comment je vais pouvoir passer le seuil de la porte avant d'avoir bu un coup. V. si simple et si adulte, si salvateur et fantasque, si dépaysant la réalité qu'on a le goût d'y rester. J'ai détesté mon attitude, incapable de ne pas me réfugier dans le refuge, incapable de rester dans l'alcool brulant et d'assumer mon dépit. Incapable de faire le joint entre les deux, si différents! Mon essence de joint a disparu. M. a dû passer un sale quart d'heure.

    Non, je ne peux pas simplement suivre à la trace les émanations les plus fruitées de mon futur proche comme on me l'avait dit. Parce que j'ai des tensions internes immenses, je peux devenir ça ou je peux devenir ça. Mais c'est parce que je suis rongée par le doute, petite coquille-cassée, comme une termitière. Alors je noie tout ça, dans ce pays oû tout coule à flots, c'est bien normal de combler le vide (mais une termitière ça pisse comme une passoire et le scotch ne scotche rien).

    Au moins les coups de telephone extraordinairement sans rapport du travail sont là: "allo mademoiselle, qui est Dieu?" Alors moi je suis la gentille réceptioniste et je vais chercher sur google.

    Mais, criss, ça me détend même pas.

    Il y a le ver du doute qui se promène dans ma poitrine et dans mon ventre.

    J'aurais besoin d'aide, mais le ver est là aussi.

    bientôt je ferai voler tout ça comme un cerf-volant!

  • l'évènement ontologique n'est pas celui que j'attendais

    Tout s'est reviré de bord maintenant que M. est là, est arrivé me disant qu'il est amoureux. Je le crois. Mon mariage s'effondre. Mon back up s'effondre, je retrouve de vieux reflexes, je bois comme un trou et je vis ma journée comme des coups de battes successifs, je l'oublie (et me ressouviens tout le temps), j'ai du mal à enregistrer l'info. Mon orgueil va mal. Il m'a donc refusée toujours pour me refuser toujours et pas pour m'accepter un jour. Le poisson ne se met JAMAIS à désirer son eau, j'aurais dû le savoir, depuis 4 ans. Je vais tomber dans le coma d'insécurité. Une des ficelles qui me tient en suspend dans ce vide a lâché, c'est très violent, il n'y en a pas tant que ça. Je me balance, j'ai peur, mon estomac est dans un état de montagnes russes.

    il y a d'autres réflexion, je prendrai le temps quand je serai moins saoule tout le temps.

  • les livres

    je te laisse à tes livres, mais fais rappelle-toi, un livre ça fait le malin, ça te nargue avec des phrases intelligentes, mais au final c'est toi qui décides quand est-ce qu'il doit parler et quand est-ce qu'il doit fermer sa gueule., me dit H.qui me parle de réel, de terre, d'archi et de travail.

    NON définitivement, j'ai vendu mon âme et cette phrase ne s'est jamais trouvée aussi fausse. Je ne peux pas rester en vita activa. Toute penaude je rentre à la vita contemplativa. Vendu mon âme à l'université et au statut d'éternel thésarde fauchée: il ne peut en être autrement. C'est l'unique pacte qui ne dédit pas ma nature.

    Quand à l'âne catalan (symbôle d'humilité et de travail me dit-il), c'est admirable de pouvoir être dans la réalité comme ça (comme une âne) mais moi je ne peux pas, et Saint augustin (qu'il prend comme exemple de l'humilité) était un grand esthète édoniste mégalo et corrompu avant de devenir un grand chrétien angoissé tout aussi égocentré. Ne se fait pas âne qui veut!

    Pis les livres, non! Ils ne se taisent pas, les p'tits ostie, quand on les ferme! Ils font tout voir à travers ce qu'on voit normalement. Ils me chuchottent dans mon bureau, jusque dans mon étude sur les financement publics. Enfer et damnation. En tout cas l'air de Barcelone a l'air crissement saint, enfin, saint, pas transcendant évidemment, plutôt les pieds sur terre. Ici y a pas de terre juste du blanc et du bleu alors c'est dur d'être sur terre, on n'y est pas, c'est pas la terre ici.

    Tout ceci trouve cependant son explication dans une virée à NYC tout ce qu'il y a de plus incarnée avec ma belle américaine, décoiffant (qq dreads sont apparus). Extraordinaire et merveilleuse elle est, cette fille, je l'aime. Voilà!

  • ovni

    Pancakes? ou les meringues de mon frêre...

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