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ver

Je peux être une tête de pioche quand je veux, me fermer comme une huître. C'est parce que je suis toute coquille-cassée ces temps-ci. Hier soir V. est venu souper avec nous ou me ramasser saoule à la porte d'entrée j'ai eu du mal à ne pas m'effondrer. Ce soir encore je ne sais pas comment je vais pouvoir passer le seuil de la porte avant d'avoir bu un coup. V. si simple et si adulte, si salvateur et fantasque, si dépaysant la réalité qu'on a le goût d'y rester. J'ai détesté mon attitude, incapable de ne pas me réfugier dans le refuge, incapable de rester dans l'alcool brulant et d'assumer mon dépit. Incapable de faire le joint entre les deux, si différents! Mon essence de joint a disparu. M. a dû passer un sale quart d'heure.

Non, je ne peux pas simplement suivre à la trace les émanations les plus fruitées de mon futur proche comme on me l'avait dit. Parce que j'ai des tensions internes immenses, je peux devenir ça ou je peux devenir ça. Mais c'est parce que je suis rongée par le doute, petite coquille-cassée, comme une termitière. Alors je noie tout ça, dans ce pays oû tout coule à flots, c'est bien normal de combler le vide (mais une termitière ça pisse comme une passoire et le scotch ne scotche rien).

Au moins les coups de telephone extraordinairement sans rapport du travail sont là: "allo mademoiselle, qui est Dieu?" Alors moi je suis la gentille réceptioniste et je vais chercher sur google.

Mais, criss, ça me détend même pas.

Il y a le ver du doute qui se promène dans ma poitrine et dans mon ventre.

J'aurais besoin d'aide, mais le ver est là aussi.

bientôt je ferai voler tout ça comme un cerf-volant!

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