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Gare de l'Est

Paris again et définitivement, ça va, hier drôle de journée où j’étais assez contente et tout d’un coup tout (cet élan toujours un peu excessif que je ressens souvent, et qui est à la limite…) s’est converti en tristesse très profonde, peut-être j’avais rêvé de papa (malade et innocent, comme toujours ces derniers temps, et on pouvait y faire quelque chose ! pour m’en souvenir : il était tout gonflé d’air), peut-être Johnny est amoureux, peut-être que ça m’épuise au fond d’être super-cool avec des gens que je ne connais pas et surtout qui ne me connaissent pas, c’est étrange parce que ça ne me coûte pas du tout, cette espèce d’inconscience, ça a l’air d’être un mode d’être qui m’est également propre et naturel, une passade j’imagine, alors pour quoi, assise devant la Gare de l’Est à attendre, je me suis sentie aussi infiniment seule et absurde ? Il ne m’avait pas délaissée, pourtant, il ne m’avait pas posé un lapin pour une autre, ça ne m’a même pas effleurée le train était en retard c’est évident et pourtant c’est tellement ce qui s’est passé dans mon cœur*. Et M. qui me dit tout à l’heure avec son tact habituel « égoïste ! Tu veux le garder toute pour toi » et c’est tellement faux, je suis très objectivement heureuse, je serais très triste d’ailleurs si la situation était celle-là, mais je ne sais pas pourquoi je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer devant cette putain de choucroute –dommage qu’il n’y ait pas eu de camera pour m’attraper en larmes, ridicule en face d’une assiette à moitié pleine et d’une chaise vide et la serveuse qui fait des blagues et me dit « ça va passer (il est parti ? j’enlève l’assiette ? et moi, mouvement de balais de la main entre deux reniflements), reprenez donc du chou, c’est bon pour votre régime ! », très cinématographique.
Après j’erre, je me trouve sur l’esplanade de Beaubourg éclairée par une lumière automnale très douce, j’appelle ma blonde qui n’a pas le temps –ça coupe, d’ailleurs-. Le film de Ken Loach a assis ma journée et achevé de m’essorer. Petite salade, blabla colocatairien –je suis vraiment un boulet, j’ai péroré pendant une demi-heure, beuh- et Soljenitsyne.

*A la réflexion : ici je manque de confort affectif, dit confort incarné par Johnny. D’où mes hoquetements soudains

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