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equation universitaire

  • Aquiarium

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    Je suis sur le bref nuage de finalisation de travail: j'ai sur ma clef usb le petit Ricoeur tout pret a imprimer pour la gentille madame Bonardel qui va s abimer les yeux sur le tonne de notes de bas de pages que m ont coute la reduction du travail a 10p. tout rond. Timing parfait ou presque, il me reste 6 jours dont 1 dans l avion plus decalage horaire pour commencer et terminer ma preparation sur Wittgenstein puisque c est pour mardi et il fait tres tres beau et froid dehors sur les belles pelouses de Johns Hopkins, on va aller dejeuner dehors (a montreal avec ce temps on serait en short en terrasse - il fait 0 mais la glace fond au soleil).

    Il faut croire que ca a ete l apocalypse a Bordeaux parce que tout le monde s est fendu d un email pour m informer des flocons et du chaos tramwayien! C est tres drole.

    D. a manigance hier soir ma venue a Baltimore pour le PhD avec les profs, ca aussi c est TRES DROLE!! je suis dans de beaux draps le prof en question veut me rencontrer - mais moi je ne veux pas, ni PhD ni quoi que ce soit - quoique ils me paieraient bien - mais je ne veux pas! Pis je suis bien trop timide pour parler au monsieur - apparemment elle a fait valoir que j ai travaille sur JLMarion (qui vient souvent en visite ici) ce qui est a peu pres la derniere chose dont je peux me vanter et qui est au demeurant presque faux, selon ce que "travailler sur" veut dire. Mais ca m a fait beaucoup rire (et beaucoup peur)- je reste planquee au sous sol de la bibliotheque.

    Je ne lis pas de romans et ne vois plus de films, je ne fais que travailler. j avais un roman de Conrad pour l'avion (la coutume, je lis Conrad dans les avions c'est comme ca) et un roman de Saul Below (Seize the day) aussi, qui me deprime atrocement - l'histoire d'un genre de looser qui a le malheur de ne pas aimer l'argent pendant les 30's aux US et tente sans succes de speculer et de vivre dans ce monde ou il se fait "fourer" -comme on dit là bas- rouler, quoi, par tout le monde, c est horrible -le mec on le plaint trop et on le comprend trop mais il est exaspérant d'inaptitude en même temps.

    je ne savais pas que parfois les profs se réjouissaient à la perspective d'une direction de master, j'ai toujours été (et le suis toujours) tres genee d infliger la direction de mon travail et de moi-meme a un prof, voire complexee d'etre une etudiante, c est tres curieux- en fait c est que je pense toujours que les professeurs le sont malgre eux et veulent faire, au fond, de la philosophie entre adultes. -ce que les etudiants devraient, de ce fait, etre pour arranger tout le monde. En tout cas moi ça m'arrangerait.

    j'ai beaucoup de mal a ne pas perdre, salir, ou ecraser mes lunettes.

    on a ete a l'Aquarium, plus grand d'Amerique du Nord disent-ils. Requins qui tournent, raies qui volent et dauphins qui sautent a volonte (et nagent sur le dos avec un gros canard en plastique entre les pattes !?!). L'idée c'est un seul volume d eau sur 5 etages, on monte les étages d abord autour, puis on redescend a l interieur, en spirale, (D. m'a dit " comme dans la Phenomenologie de l'Esprit"). Toujours l'absurdite des ports americains, pleins de bateaux et de centre commerciaux, d odeurs de donnuts et de musique techno, et le ciel immense sur les gratte-ciels (tres petits a Baltimore), au fond une odeur de mer, de nature, parce qu'au fond de la nature il y en a dix fois plus dans ce pays que dans le notre, on la voit partout, elle n' est pas recouverte, encore, l'homme est nouveau ici. Bref. trop de bien par rapport à la foule et à l'opression parisienne.

    sieste sur la table en bois dans le jardin le matin, travailler beaucoup et à l'intérieur me fait redécouvrir le soleil et sentir comme un vampire. sensation du rayon de soleil, comme un rayon laser, quoi.