Concert d’ani difranco comme un soleil ou un ange irradiant de liberté et de bonheur,
je n'avais pas envie d'y aller j'étais toute molle après ma nuit blanche, molle et frileuse mais de la fatigue qui crispe, pas qui transforme en bisounours (ça c'était hier).
C’est absurde mais je me suis dit en sortant : c’est la meilleure chose que j’ai fait pour moi (mon bien) depuis des lustres, ce concert. Entendre : j’étais plutôt démunie ces derniers temps (longs temps) de mes ressources habituelles ou plutôt de toute forme d’inner-ressource pour voir la vie telle qu'elle « n’est pas ce que je crois », c'est-à-dire qui n’est que lumière simplicité et pas un film dramatique dans lequel on est forcés de jouer (ce que je crois quand je suis pas en forme). Concert qui peut, si cultivé, avoir un effet crucial de basculement et un poids ontologique atmosphérique certain d'influence. Il faut que je fasse attention à bien le garder là. Love is in the air.
Je me suis dit aussi en le voyant, absurdement: c’est ce que vieillir devrait profondément être (en pensant à l’évolution des trois concerts que j’ai vu en 5 ans —pendant lesquels moi aussi j’ai vieilli d’ailleurs, et c’est comme ça que j’ai éprouvé le vieillissement, ceci explique cela (oui mais si c’est ça là je rajeunis). calmée, respirant le bonheur et donnant à gogo avec la simplicité d’un nourrisson dans son t-shirt blanc (et des cheveux blonds (?!?)) aussi doux que le reste. Pas de jeu, pas de réserve, beaucoup de fun et de présence et d’attention et d’écoute mais le tout comme un bébé, tout sourire et rire. du jamais vu, entre parenthèses. Ethéré et tout pur. C’est ce que vieillir doit faire, non ?
love is in the air
Et au fait, c'était rigolo cette fille américaine qui m'a assaillie à l'entracte entre les deux parties -en train de lire comme d'hab coincée au milieu des gens le livre en l'air pour le projecteur- pour savoir ce que je lisais et qui j'étais et tout, j'avais du mal à cerner ses intentions et en fait elle avait des photos de ses tableaux dans son appareil et voulait que je pose pour elle. Rigolo, j'ai dit "I'd really love too but i have no idea if i will have time for it" and wrote down my email. Je n'aurai sans doute pas le temps (elle m'a dit qu'elle aussi avait un livre dans son sac, anna gavalda...et s'est mise à m'expliquer que quand on pense on forme des catégories mais que ce sont des distinctions artificielles... Dieu merci ani est arrivée quand elle commençait à me poser des questions sur les équivalences maîtrise/master et quand j'ai dit "euh...philo" elle a dit "j'adore la psycho"...)