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rupture

Black lake, black boat, two black, cut-paper people
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a chaque coup de vent ils penchent du même côté
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a chaque coup de rame l’horizon recule un petit peu
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celui qui est tout devant, plié sur la rame, manque prendre l’eau à chaque fois qu’il se penche et diluer sa belle encre noire dans le lac
Probablement fait de la substance de tout autant de passeurs dilués par erreur ou manque de constance durant les années précédentes.
Le lac est tellement noir et la rame n’y fait pas un trou suffisant pour que la lune s’y reflète.
La rame ne fait pas un trou en forme de lune


The golden mountain and the black lake

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Voilà, on en est réduite à cohabiter comme deux étrangères pour ne pas se disputer. Elle préfère ça, et « au moins on est ensemble ». Je ne vois pas en quoi. Les paroles, l’écriture, l’art, les autres ne m’auront été d’aucun secours pour éviter ce crash, cet immense échec. Tout dans cette relation a échoué, tout dans ce que je voulais tirer de moi a avorté. Total fiasco. Tout le monde est en miettes. Il reste quinze jours pour contempler les miettes, puisqu’elle ne veut plus rien briser, puisque apparemment même tout recollage serait instantanément corrompu. Je ne peux plus parler à maman de peur que ce soit de ce qui fait mon malheur qu’elle se soit réjoui. Nous ne voulons plus. Nous sommes fatiguées. Nous sommes hébétées. Nous ne voulons plus faire l’amour tellement nous sommes fatiguées de nous heurter au mur. Je n’ai jamais été autant abattue. Un mari que je ne connais pas et que je n’aime pas me donne la gerbe, un futur trépidant d’inconnu aussi, c’est toi que je veux. Je crois qu’on peut difficilement dépasser ce stade de saturation, d’exploitation et d’exploration, de plénitude du vécu d’une rupture aussi. Chaque minute la consomme et est consommée, une fois chacune et une fois ensemble. Ca s’est dégradé tellement vite, une mauvaise humeur il y a trois mois s’est transformée en un vice ontologique et notre relation en prison existentielle. C’est étrange et déraisonnable. Je me demande jusqu’à quel point c’est ma faute (ayant eu ma mauvaise humeur la première), jusqu’à quel point je devais le vouloir au fond. Ca me donne la gerbe. Je m’apprête à perdre la seule chose que j’aie eue de précieuse autre que moi depuis longtemps (mais le problème est là : c’est son propre bonheur qu’il faut chérir en fin de compte, seul il peut nous porter à travers, seul il a la force. C’est ce que je m’efforce de conclure.)

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