Du coup voulant justifier ce matin la mort du blog à N., il a fallu que j'en justifie, par une longue tirade, l'existence, et de réaliser que c'est la médiation de la distance qui a généré ça, distance qui a joué un immense rôle dans ma vie affective dès le premier départ de D., suivi de mon départ pour Montréal il y a 5 ans maintenant, et qu'à partir de là j'ai déployé ma vie affective à travers des dimensions temporelles et spaciales éclatées entre lesquelles il fallait tricotter, nouer et re-tricotter des fils pour les tenir ensemble, et une part non-négligeable de la vie affective en question s'est trouvée occupée à ce tissage ininterrompu, qui est devenu tissage de soi, tissage d'affect à travers écriture correspondance ou simplement regard poétiquement et volontairement aliéné, dans le but de vivre dans mon quotidien et mon entourage proche -dans ses objets et ses lieux- l'extase affective qui devait être différée, faute de proximité ou de concordance horaire. Bref il a toujours fallu que mes yeux projette devant eux l'amour afin de le voir partout à l'extérieur (ne tolérant que mal sa simple intériorité), que je l'écrive et le barbouille. Faute de pouvoir le vivre autrement? J'aurais dit que c'était dans mon caractère mais là j'ai l'expérience que non, maintenant j'écris plus, je suis là, il n'y a plus qu'une seule dimension de vie dans laquelle il y a tout -je n'ai plus besoin d'être un être ouvrant des dimensions ou tissant entre elles, la vie ouvre toute seule: ce sont les vacances que j'attendais.