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Deux Courbet

C'est fou comme il y a deux Courbet; tous les deux se veulent "peintre de la réalité" mais ils n'ont pas l'air d'accord sur ce qu'est la réalité, ou la manière d'en rendre compte, et ce à la même époque c'est très curieux; on le voit surtout dans la salle des portraits et des auto-portraits mais ailleurs aussi. Certains sont très précis, avec des traits ferme et des contrastes appuyés pour marquer contours et texture de la manière la plus réaliste possible, ça donne un résultat proche de la photographie c’est assez incroyable, enfin proche et pas proche de la photo, parce que du coup le trait et tout de même dessiné, et la vie représentée, donc c’est aussi réaliste qu’une représentation précise peut l’être. D’autres sont comme derrière un verre dépoli, avec le terni de lumière qui va avec, fondu dans une sorte de chaleur plus vivante, et ces tableaux là saisissent, par en dessous, quelque chose de très vivant dans les personnage, et dans les paysages à la manière de Cézanne, il faut se reculer pour le voir, du coin de l’œil le personnage bouge, ou il s’apprête à bouger, à se retourner ou à rire. Mais évidemment de près le trait est flou et la touche de peinture est beaucoup plus visible. Il faut choisir, tout de même ! Comme quoi « peintre de la réalité » ne veut rien dire, hein, ça dépend de ce que peindre, et de ce que « réalité ». Tout le monde est d’accord là-dessus mais c’est bizarre que lui ait fait les deux alternativement, comme s’il soutenait deux thèses, alors que l’une exclue l’autre…non ? Du moins c’est ce qu’apprend l’histoire de la philosophie, que le statut (et la manière) de la représentation découle de ce qu’on prétend être la réalité.
Bon, on va pas faire semblant de réfléchir, hein. Il faut partir travailler.

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