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  • hot

    medium_eve_2_solarisation.jpg


    et regardez ce que j'ai trouvé sur le site de l'université! C'est eux qui l'ont trafiquée pour que j'aie l'air super hot...

  • and...

    I AM NOT AN ANGRY GIRL

    no no no

  • D'autre part:

    JE NE SUIS PAS GAY

    Tabarnouche, on en reparlera. Mais les gens ne m'écoutent pas...

  • vie publique

    Alors que les problèmes de la vie publique du blog apparaissent, ce sont les affreux problèmes de l'existence en pire. Les gens pensent qu'on écrit la vérité, qu'un post = un statement de ma part. Mais un post = une fiction d'un moment, avec une longévité très limitée...autant que la réaction qui l'engendre. NE CROYEZ PAS CE QUE VOUS LISEZ. Je devrais me donner des noms différents selon que je suis la fille qui capote, la fille qui joue ou la fille qui raisonne (et veut des enfants et un mari). Je suis les deux, les quatre, les huit tout autant. Il va falloir que je poste des réajustements et des rectificatifs... ah...et je ne veux pas. Alors il ne faut pas publiciser le monde-mort du blog... je sais. Alors je vais faire confiance aux une ou deux personnes qui passent pour supposer que ce qui est écrit a tout le caractère l'excès et que je ne suis pas du tout disposée à l'assumer dans la vraie vie. Je ne suis pas responsable de mon monde-mort du blog.

  • il ne faut pas se moquer...

    ...mais quand même, voilà le dernier email de ma maman un peu remasterisé:

    "Pont de l'ascention. J. est venu-stop. Samedi entrecôte-rugby-stop. J'ai été très agréablement surprise (!!!?) de ce que les supporters d'un sport si violent ne sont pas violents-stop. Ils ont perdu-stop. Ca va-stop. Da vinci code archinul-stop. Pénélope très bien-stop. Je pars à Biarritz avec LaTâche-stop. Je me vois mal avec les Commenges à la fête de la morue, t'as pas dit que ça sent le prolo? - stop. Maman."

    Non, pour vrai, ça ressemblait presque à ça! C'est tellement drôle... et la pauvre, y a que moi qui sait que c'est parce qu'elle tape comme une fourmi...

  • termitière

    J’ai rêvé d’elle, hein, on était dans un dédale encore, un dédale souterrain comme une termitière ou une mine, avec des escaliers (ou des rails décatis) qui n’en finissent pas, souterrain parce que les parois étaient comme de terre, ou de pierre ou de grotte, mais on débouchait parfois sur un balcon aérien et branlant, d’ailleurs la conscience de monter sans cesse rendait absurde ces parois de terre. Ou dans un bâtiment immense clandestinement la nuit, une école peut-être, dans laquelle il y aurait eu des ateliers d’art ou les gens travaillent la nuit. Alors je ne pouvais pas la renverser par terre là tout de suite parce qu’on risquait de choquer un ou deux étudiants éberlués, si jeunes qu’ils auraient détourné la tête. Et je le faisais pourtant, (elle sait) comme parfois j’ai les mains qui s’affolent, qui s’aimantent et ne peuvent rien faire d’autre que toucher, je me souviens très bien du toucher dans le rêve. Elle me tenait par la main et marchait devant, elle devait savoir ce qu’on faisait là moi je n’arrivais pas à me le rappeler, en fait je n’arrivais pas à y penser tellement je ne voulais que l’avoir là tout de suite je ne savais plus rien d’autre. Comme un cadeau hallucinant je ne savais pas si ça allait durer (je me disais bien que si je me concentrais pour savoir ce qu’on faisait là j’aurais su si ça allait durer et ma peur serait partie mais aussitôt cette pensée disparaissait dans mon désir comme dans un brouillard) et, tétanisée d’angoisse et ne comprenant rien je ne pouvais penser à autre chose qu’à elle, sa main dans ce couloir. Elle ne s’en rendait pas compte je crois, elle était gentiment étonnée de mon empressement, amusée un peu, comme si ça appartenait à mon excentrique caractère... (mais ce qui appartient à mon caractère est –ou fait- la réalité). Ce qui aurait dû objectivement me confirmer que tout était dans ma tête (si elle n’est pas inquiète alors je n’ai pas à m’inquiéter), que je n’allais pas la perdre à la minute. Mais aussitôt apparue cette prise de conscience se noyait également dans le brouillard, était rangée dans un coin me disant : oui, d’accord, tant mieux, mais JE LA VEUX TOUT DE SUITE (on ne sait jamais).

    Il n’y a pas de suite au rêve, ou je ne m’en souviens pas, le réveil a dû sonner.

    Je pense à elle toute cette journée, je me souviens tellement du toucher ça me rend folle.

  • Conversation avec sexy Johnny sur Verrière (note du 23.03.2006).

    c plus trop lisible à partir d'où?
    johnny dit :
    difficile à dire exactement, certaines touches s'avèrent un peu deroutantes...
    mais la deroute est peut-être recherchée aussi.

    anastasie dit :
    déroutantes? comme quoi? tu veux dire, qui traduisent de la déroute, ou qui déroutent le lecteur ?

    johnny dit :
    Comme une bête adhère au réel j’adhère au lieu dans sa totalité en une seule fois par exemple

    anastasie dit :
    on ne comprend pas...ça veut juste dire que je perçois tout au premier degrés sans conscience ni jugement, comme un animal, sans déroulement, tout à la fois...comme Benjy dans le bruit et la fureur; sauf que ce qui caractérise la perception des animaux (et la perception de Benjy) c'est aussi le fait de ne pas voir plus loin que le bout de leur nez, ils ne voient que ce qui va leur servir à la minute à satisfaire leur besoin, vision senorielle et selective et sans intellection ni distinction

    johnny dit :
    Konrad Lorenz ne serait probablement pas d'accord


    anastasie dit :
    alors que le moi du texte a ce mode de relation non-médiatisée mais avec la totalité du monde dans une espèce de clairvoyance, comme une intuition globale, intuition du tout pas de nature très humaine j'en conviens, et justement, ce qui montre qu’on n'est pas dans l'ordre naturel

    johnny dit :
    je crois que tu pourrais mieux exprimer cette chose là

    anastasie dit :
    je pensais que ça ressortais de l'ensemble

    johnny dit :
    maintenant je comprends, mais seulement maintenant

    anastasie dit :
    Oh...et ce n'est pas un texte abstrait, je dois le faire sentir sans le dire, donc ça ne passe pas... bon

    johnny dit :
    la bête qui adhère, envoyée comme ça dans les dents, je crois que ça déroute un peu

    anastasie dit :
    oui ss doute. Mais ça ressort un peu par ailleurs, cette relation bizarre et totale avec le monde autour?

    johnny dit :
    jusqu'à là j'avais tout compris

    johnny dit :
    Elle a quelque chose de moussu, quelque chose de ruinu d’une épave dans un arbre.

    johnny dit :
    c'est juste une coquille ici, ou il te manque quelque chose?

    anastasie dit :
    il ne manque rien...tu vois, un avion tombé dans un arbre il y a 100 ans et découvert dans la jungle

    johnny dit :
    ruiné

    anastasie dit :
    non, elle a qq ch de la ruine

    anastasie dit :
    mais j'enlèverai le néologisme qui fait bizarre si tu veux, c'est que je fonctionne un peu au raccourci, un peu pour miser plus sur l'image qui apparaît, émane toute seule que sur ce que je dis à la lettre, mais des fois j'évalue mal l'effet, la production d’image sur quelqu’un d'autre que moi!

    johnny dit :
    je suis un vieux con, mais un néologisme comme ça sur un participe passé, ne me semble pas une bonne idée

    anastasie dit :
    oui! c'est de la flemme, mais j'aimais bien le côté un peu ridicule et laid du mot au niveau de la sonorité, dans un texte si sérieux...


    johnny dit :
    Je vois qu’elle a toujours été croulante puisque jamais pour personne. Ca se comprends très bien, mais j'aurais dit autrement
    johnny dit :
    laisse , c'est personnel, ça va très bien
    anastasie dit :
    je crois que ça c'est moi qui écrit comme ça...
    anastasie dit :
    hihi

    johnny dit :
    Le temps sort tout orné comme le contenu d’un boyau.
    anastasie dit :
    oui?
    anastasie dit :
    tu sais que moi et mes boyaux...
    anastasie dit :
    ben tout à la queue leu leu
    johnny dit :
    mais…orné?????

    anastasie dit :
    tout constitué, comme constitué dans le boyau (on ne voit pas cette phase là) et quand ça sort c'est tout prêt, on se demande comment; orné = apprêté, prêt
    anastasie dit :
    euh... ça marche pas?
    johnny dit :
    ouij, très bien, mais pourquoi orné? orné = décoré, pourvu d'ornements; une mélodie ornée

    anastasie dit :
    parce que le temps sort tout orné d'évènements, tout paré de toutes ces choses de la vie, les petits accidents, les détails, le moindre détail, le cliquetis du monde comme celui des bijoux, quoi...ça marche pas...?
    johnny dit :
    pas trop
    anastasie dit :
    bon. C'était joli, le rythme de la phrase

    johnny dit :
    dans orné il y a une notion de superflu

    anastasie dit :
    justement, c'est un peu sarcastique; ça montre la distance (position, nature) anormale et bizarre du personnage qui voit le temps orné de ses évènements (qui sont donc ceux de personne, et pas les siens en tout cas, ce qui est une abération) et de ses détails tout prêts

    johnny dit :
    ok, mais dans une observation courte et précise, ça envoie un peu hors du chemin
    johnny dit :
    let es évenements ne sont pas un ornement
    johnny dit :
    il s'agit de quelqUE CHOSE DE PLUS SUBSTANTIEL

    anastasie dit :les événements ne sont pas un ornement quand on les VIT mais là le moi les voit, et ne vit pas encore, ils lui apparaissent donc comme un ornement du temps

    johnny dit :
    tout ce que tu veuxsi tu expliques les choses
    anastasie dit :
    hein?non!

    anastasie dit :
    tu n'es pas d'accord, que des évènements ne sont substantiels que vécus?
    johnny dit :
    le temps orné sorti du boyau, ce n'est pas pareil
    anastasie dit :
    mais tu comprends, mon histoire de personnage pas encore naît au monde mais qui voit les chosesqui ne sont donc pas encore substantielles?
    johnny dit :
    ça oui je crois, c'est très bien

    johnny dit :
    Mes souvenirs se constituent petit à petit, ils s’affectent pour que je comprenne. ; le verbe « s'affecter », je ne le comprends pas

    anastasie dit :
    pour les souvenirs c'est pareils, le temps tout orné, je le vois qui se déroule, ce n'est pas du temps vécu, c'est pour ça que les événements paraissent comme des ornements, des breloques, je ne les comprends pas comme tels, comme événements, un événement compris dans son épaisseur de phénomène singulier est un événement vécu, donc affecté

    johnny dit :
    après explications = ok

    anastasie dit :
    donc: le temps, petit à petit, devient MIEN = des souvenirs, en m'appropriant le temps, de manière très passive, et ça se fait en le vivant donc il (il s’approprie en moi) s'affecte. Donc mes souvenirs s'affectent et je les comprends, je les embrasse. le temps vécu = du temps affecté

    johnny dit :
    ???ça veut dire quoi s'affecter?

    anastasie dit :
    ah, ça veut dire teinté d'affection, d'affect, d'émotion, de vie, de vécu

    johnny dit :
    je ne savais pas que ce verbe se construisait au refléxif en français

    anastasie dit :
    euh...ce doit être un peu jargonneux comme emploi

    anastasie dit :
    je ne mesure plus trop mon vocabulaire...mmm, donc on ne comprend pas, c noté

    johnny dit :
    ce ne serait pas plutôt un usage incorrect?
    anastasie dit :
    non, pas incorrect

    anastasie dit :
    mais tu comprends mon histoire de souvenir qui se teinte d'affection?
    johnny dit :
    oui

    johnny dit :
    ensuite...

    Pourtant je ne sais rien d’une partie, je suis le noyau unique et universel. Pourtant la vie toujours partielle : Pourtant la vie toujours partielle ?!? un peu confus

    anastasie dit :
    partielle parce que vécue par moi...mais à cet instant dans le texte je suis toujours dans ce rapport bizarre de fusion un peu surréelle avec le tout du monde

    johnny dit :
    mais c'est dommage sans verbe

    anastasie dit :
    c'est comme un aller-retour, regarde : j'ai l'impression que je suis confondue dans la totalité du monde que je saisis dans une intuition totale, donc j'ai l'impression d'être l'univers(le noyau...)mais je visdonc partialitédonc je réalise que je ne peux qu'avoir une certaine perspectivemais je réalise qu'il n'y a que des perspective et qu'il n'y a pas de monde en soi, donc que l'univers EST ma propre perspectiveparce que je renferme, moi, la totalité de ce qui existecar TOUT n'existe que pour moi (perçu par moi)donc je suis effectivement le noyau universel, ma vie partielle est le noyau universel.voilàc très clair (hihi)

    johnny dit :
    Toujours immobile je me sens mal, j’ai le pressentiment de l’anormalité de la situation, je l’éprouve avec l’intensité d’un coup de fouet dans le noir, et parce que ma vie s’étoffe tellement vite je pressens aussi que cette vitesse est dans le but de me faire oublier instantanément leur origine (ma nature) contre-nature

    johnny dit :
    leur

    anastasie dit :
    attends... oups, coquille, j'ai du faire un mauvais copier coller, je parle des souvenirs je crois, mais effectivement on ne saisit pas

    johnny dit :
    ça arrive


    anastasie dit :
    tu ne trouve pas que le tournant entre l'état de noyau contemplatif et celui de vivante, ET celui de conscience qui prend conscience du tournant tout en le vivant est mal fait? les choses ne sont pas trop dans l'ordre

    johnny dit :
    c'est possible

    anastasie dit :
    tu le comprends, le changement?
    johnny dit :
    un peu
    anastasie dit :
    il est perceptible mais un peu bancal je crois
    johnny dit :
    ça vaut la peine d'y passer du temps
    johnny dit :
    mais ne deviens pas dingue dessus
    anastasie dit :
    je n'y ai pas touché depuis mars
    anastasie dit :
    fevrier, même
    anastasie dit :
    sauf la fin
    johnny dit :
    et ne maigris pas trop
    anastasie dit :
    oui...
    c difficile, pour moi qui pense en termes abstrait, d'incarner tout ça
    johnny dit :
    mais quelque part c'est un peu vague...
    anastasie dit :
    qui pourtant perd beaucoup ds l'abstraction parce qu'il s'agit d'expérience
    anastasie dit :
    vague...
    anastasie dit :
    pourtant j'ai une conception des choses très claire
    johnny dit :
    n'exagère pas dans l'abstraction, toi...
    anastasie dit :
    c tout le challenge de la littérature d'être précise
    anastasie dit :
    c très dur
    johnny dit :
    oui
    anastasie dit :
    faire passer les trucs ss les dire...
    anastasie dit :
    fuck, vague!
    johnny dit :
    c'est quoi le Grec universel?
    anastasie dit :
    tu as lu mrs Dalloway?
    johnny dit :
    non
    anastasie dit :
    les oiseaux, pour septimus, chantent en grec
    johnny dit :
    n'exagerons pas avec les ex-libris
    anastasie dit :
    le grec universel c'est la musique des sphères pytagoriciennes abstraite et universelle, la mathématique universelle, l'ordre absolu de la mesure de l'univers
    anastasie dit :
    c juste un raccourci...
    johnny dit :
    très bien
    anastasie dit :
    mais tu ne comprends pas...
    johnny dit :
    mais ça ne s'appelle pas le grec universel
    anastasie dit :
    tu ne voyais pas du tout ce que ça désignait?
    johnny dit :
    l'harmonie des sphères
    anastasie dit :
    je veux dire, intuitivement?
    johnny dit :
    pas du tout
    johnny dit :
    le moins du monde
    anastasie dit :
    si je dis "le grec universel" tu penses pas à l'idéal de la mesure, un peu?
    anastasie dit :
    l'ordre, quoi
    anastasie dit :
    bref.
    johnny dit :
    le grec universel c'est incomprensible
    anastasie dit :
    ok
    anastasie dit :
    je suis nulle...
    johnny dit :
    mais non
    anastasie dit :
    ben si, je crois qu'on me compren et on comprends rien!

  • Cézanne en Provence

    medium_great_pine.jpg J’arrive dans la première salle plein à craquer : c’est samedi. Le premier tableau sur lequel on tombe (ou le premier dont je me souviens), elle me dit « c’est celui-là » ; je regarde, bien, merde! je ne vois rien. Wow, il va y avoir du boulot. Je ne comprends pas et je ne comprends même pas comment je pourrais comprendre. Je fais le tour de la salle, le front plissé, je vais avoir du mal à accepter mon opacité surtout quand elle, elle est plantée devant le même tableau, les larmes aux yeux. Bordel ! je ne vois que des petites tâches de couleurs, partout des osties de petites tâches et de traces de pinceau. Je regarde d’un œil narquois ces paysages cul-cul, je marche vite, je lis sur le « lumière merveilleuse de la Provence si bien restituée par la peinture extérieure, merci Cézanne ». J’haïs cette attitude là, mais c’est comme si je me trouvais dans un party de fin de session de Gestion, je veux juste partir avant de commencer à mépriser le monde. Mais là elle, elle voit tout et elle reste… Alors je tourne en rond dans la salle, je bout un peu de rage, elle essaie de m’expliquer, le mouvement, la vie, la magie, je ne vois toujours rien. Bon. Vu mon estime pour cette fille, je ne peux pas me résoudre (ce qui m’est tellement facile d’habitude) à décider que ça ne m’intéresse pas. Je retrousse mes manches, là ça suffit de me sentir stupide, ça m’exaspère. C’est comme un bouquin de philosophie, me dis-je, si c’est là, c’est bien qu’il se passe quelque chose d’ontologique (le mot qui fait bien et veut dire « important »). Au bout d’une heure pantée là, au bout de la salle, les yeux vaguement fixée sur le Grand Pin ou un autre semblable, je croyais m’assoupir et là pouf ! je me rend compte que les petites tâches de couleurs ont disparues, je vois du vent. Wow. Je me réveille : ok, c’est encore cette histoire de distance, il faut être assez loin, comme pour l’expo sur Anselm Keiffer. Je recule et je fais l’effort sur un autre : et là l’hallu ! Au bout de 10 minutes d’assoupissement (j’ai l’impression de ne plus regarder) tout d’une coup je sens le vent tiède, l’odeur des pins, la terre brûlante et l’ombre plus fraîche. Je sens les pins qui dansent. C’est très curieux : si je regarde le tableau comme représentation du réel, donc en effectuant inconsciemment un genre de comparaison, je ne vois rien, que des tâches, que des couleurs trop criardes, que le « -isme » de « impressionnisme ». Mais ce n’est pas par le réel qu’il faut entrer (le piège c’est que c’est une représentation tout de même mais il faut l’ignorer), c’est par tous les différents éléments sensoriels (on pourrait presque dire « données » tellement c’est brut et détaché de l’image) qui sautent hors du tableau, et qui n’ont pas de cohérence si on regarde le tableau selon l’ordre de la représentation mais qui s’accordent entre eux dès lors qu’on oublie ce qu’on voit et qu’on se rend à l’ordre des impressions. Un autre paysage apparaît alors dans lequel je suis, totalement sollicité dans tout mes sens, je n’ai plus qu’à regarder autour et à ouvrir mes pores. J’entends le vent dans les arbres et je m’allonge à côté de la maison. On y est. C’est magique, ça marche. Etrange.
    On sort toutes étourdies, moi gratefull so much comme d’habitude, so much. J’ai vu quelque chose de nouveau, ça n’arrive jamais les journées où l’on voit quelque chose de nouveau.

  • 8th of July

    medium_difranco_ani_u9d2607.jpg

  • la différence

    La différence c’est que moi ça ne me satisfait pas, de penser en terme bout de chemin avec elle
    La différence c’est que moi je veux que ça nous mène quelque part
    La différence c’est que moi je ne me sens libre comme l’air que quand je sens qu'elle ne peux pas vivre sans moi comme moi je ne peux pas vivre sans elle
    La différence c’est que moi je ne veux plus me marier et avoir plein d’enfants et je ne peux pas la voir tous les dix ans (elle dit ça avec 2 mois de retard)
    La différence c’est que moi je ne me satisfais plus de cette intuition diffuse que l’on ne va jamais se perdre. Je veux l'avoir, pas ne pas la perdre.
    Le fait que mon amour lui fasse éprouver la négation totale de ce sentiment de solitude très fort et très profond qu'elle a toujours ressenti est la plus belle chose que elle ne m’ait jamais dite
    Je ne « veux » pas gérer la situation, je dois la gérer. Sinon je meurs. Ce n’est plus la question que ce soit facile ou parfait. Je ne veux pas entendre « ce n’est pas la fin du monde » quand j’éprouve la fin de mon monde souvent.
    J’accepte sa proposition de conversation à l’infini mais je ne peux pas m’empêcher d’être malade de tout ce qu'elle ne me propose pas.
    Tout ça est maintenant bien au-delà du fait d’avoir de la chance. Mais j’imagine que c’est sa manière de dire « feeling blessed »…

  • Au bar du quartier

    Je sors mes quatre photos avec mes quatre têtes de mon porte-feuille et je dis simplement "c'est pour réconcillier ma vie". Je dis ça, qui en tout autre temps serait comme une phrase capitale (je le dis d'ailleurs comme un phrase capitale), mais je n'ai pas le temps de le penser que wmow! pulsation, l'image de d. vient s'écraser sur la face de mon ami P. et étouffe la fin de sa phrase.

    Quelques heures avant je regardais le show, j'étais là, C. à côté de moi, j'étais là merde! et là "merde! ça fait combien de temps que je ne regarde plus?" Je faisais un itinéraire de vacances avec elle sans m'en rendre compte... Et ainsi de suite, que des bribes des cycles économiques, des relations avec les vieux amis, de la possibilité de rendre compte du monde avec les sciences pures...

    Voici donc l'apprentissage, ce à quoi je dois m'habituer, non pas à l'aimer, non pas à ne pas l'aimer, mais à faire plusieurs choses en même temps. En l'occurence à être en amour ET le reste. Tout sera plus simple et simplement viable. Ca semble assez insurmontable.

  • Baltimore

    Je suis partie bouffée par le doute je suis revenue avec des OUI et des trésors. Me restent des moments intemporels (allongées sous le Lincoln Monument à écouter le claquement des drapeaux ricains "and it's good, it's good...") très corporels et un peu aériens.

    medium_p4290996.jpg


    Il me reste le ticket de vitesse aussi, et le souvenir de la torche du NYC officer qui m'a sauvé la vie dans ma face , je suis idiote, hein, ma bêtise m'a sauté aux yeux quand j'ai réalisé après avoir croisé ce flic (ou plutôt après qu'il m'ait poursuivi) que j'étais ENFIN et subitement détendue, alors que jusque là bêtement hallucinée, obsédée par les minutes qui défilaient trop lentement il fallait que je courre (roule) après puisque j'en avais le pouvoir. Il m'a donc fallu une interdiction d'utiliser ce pouvoir ou plutôt une autorisation pour les laisser filer en paix, les minutes, en fait je n'attendais que ça, qu'un prétexte, qu'une contrainte pour m'autoriser à rouler plus tranquille, à prendre plus de temps à être moins over-tendue vers la route, et je ne me sentais tellement pas en sécurité, pendant ces 20h de conduite, et je me suis tellement sentie comme un oisillon sauvé par la grande maman "Etat" VIVE LA POLICE merveilleux organe externe gratuit (le détour de l'impôt est parfait, finalement comme pour la féodalité on paie pour que notre protection soit assurée aux moments où nous sommes des bébés, et le détour nous permet de prétexter whatever les services publics et sauve notre ego) qui dans mon absolue hébétude et absence de conscience est venu prendre le relais et m'a servi de consience et de volonté. Dites-moi ce que je dois faire et je voudrai le faire. Dites-moi ce que je ne peux pas faire parce que c'est mal pour moi, et je ne voudrai pas le faire. Genre rouler à 150 la nuit sur une route américaine déserte en ayant déjà 8h de conduite dans le corps.
    Feeling blessed.

    PS: remarquant la date, vous comprennez comment j'arrive à ne pas parler d'amour, ça m'a pris plus d'une semaine avant de recommencer à parler tout court