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termitière

J’ai rêvé d’elle, hein, on était dans un dédale encore, un dédale souterrain comme une termitière ou une mine, avec des escaliers (ou des rails décatis) qui n’en finissent pas, souterrain parce que les parois étaient comme de terre, ou de pierre ou de grotte, mais on débouchait parfois sur un balcon aérien et branlant, d’ailleurs la conscience de monter sans cesse rendait absurde ces parois de terre. Ou dans un bâtiment immense clandestinement la nuit, une école peut-être, dans laquelle il y aurait eu des ateliers d’art ou les gens travaillent la nuit. Alors je ne pouvais pas la renverser par terre là tout de suite parce qu’on risquait de choquer un ou deux étudiants éberlués, si jeunes qu’ils auraient détourné la tête. Et je le faisais pourtant, (elle sait) comme parfois j’ai les mains qui s’affolent, qui s’aimantent et ne peuvent rien faire d’autre que toucher, je me souviens très bien du toucher dans le rêve. Elle me tenait par la main et marchait devant, elle devait savoir ce qu’on faisait là moi je n’arrivais pas à me le rappeler, en fait je n’arrivais pas à y penser tellement je ne voulais que l’avoir là tout de suite je ne savais plus rien d’autre. Comme un cadeau hallucinant je ne savais pas si ça allait durer (je me disais bien que si je me concentrais pour savoir ce qu’on faisait là j’aurais su si ça allait durer et ma peur serait partie mais aussitôt cette pensée disparaissait dans mon désir comme dans un brouillard) et, tétanisée d’angoisse et ne comprenant rien je ne pouvais penser à autre chose qu’à elle, sa main dans ce couloir. Elle ne s’en rendait pas compte je crois, elle était gentiment étonnée de mon empressement, amusée un peu, comme si ça appartenait à mon excentrique caractère... (mais ce qui appartient à mon caractère est –ou fait- la réalité). Ce qui aurait dû objectivement me confirmer que tout était dans ma tête (si elle n’est pas inquiète alors je n’ai pas à m’inquiéter), que je n’allais pas la perdre à la minute. Mais aussitôt apparue cette prise de conscience se noyait également dans le brouillard, était rangée dans un coin me disant : oui, d’accord, tant mieux, mais JE LA VEUX TOUT DE SUITE (on ne sait jamais).

Il n’y a pas de suite au rêve, ou je ne m’en souviens pas, le réveil a dû sonner.

Je pense à elle toute cette journée, je me souviens tellement du toucher ça me rend folle.

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