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  • pragma

    juste un petit message pour entériner le fait que j'ai définitivement, du moins pour l'instant, basculé ces carnets sur papier. mais cela pourrait bien changer avec le macbook - mais j'ai de plus en plus de mal à lire mes petits billets de complaisance.
    c'est que je n'ai plus de nouvelles intérieures, et ne puis encourager des développements fantasmatiques qui m'entraineront à coup sûr bien loin de là où je suis en train de m'efforcer, sans effort, d'aller.

    restons-en donc aux nouvelles pragmatiques : j'ai donc démissionné d'Amsterdam, mon contrat se termine dans 1 semaine et je suis en train d'éditer le livre de Maurizio Lazzarato avec lequel je termine; il est rien qu'à moi et je m'apprête à offrir une semaine gratuite de mon temps à Amsterdam pour le terminer; bien que ce petit velours risque de m'être refusé par pur jeu de pouvoir. Un salarié, c'est très facile à frustrer.

    j'ai été engagée par Lux pour faire la diffusion/promotion de leur livre en France à partir de la fin du mois d'Aout, et ce pour 12 mois.

    j'ai appris à l'occasion du salon du livre de Genève dont je viens de rentrer que la tentation n'était pas maquée avec lf ; ce qui m'a bien sûr balancé dans un drôle de rêve où elle était en robe blanche, dans une ville en pente, avec un bébé-poupon - je crois qu'elle était un peu mélangée dans mon rêve avec Z. Je lui ai écris à mon réveil comme à mon habitude

    parce que lux me fait venir en juillet. j'amène mon couple.

    à vrai dire, ce n'est pas la même chose que j'ai basculé sur papier - il se trouve que j'ai bien des réflexions obscures à nouveau! rien, donc, de narratif.

    j'ai parfois l'impression d'avoir des crocs qui percent ma peau deci delà et qu'il faut que je m'enfuie pour me cacher.

  • huile

    Il me faudra indiscutablement clarifier et explorer les clarifications de cette situation qui, je le sens, au fond me brise le coeur - je ne le sens pas encore parce que comme vec d. le soulagement prime les premiers mois, mais il faut faire attention à l'imprégnation intérieure, à mon emplissement comme par un souffle, comme une injection d'huile qui lentement se répand, sûre, et repousse le sang ou le colonise, ne s'y mélangeant pas ou l'assimilant, aussi lente et sûre qu'une coulée de goudron ou de caramel, elle regonfle le bout de mes doigts et passe derrière mes yeux, fluide qui pellicule et change imperceptiblement leur éclat et leur nature, la matière de leur profondeur, on pourrait y tremper le doigt comme dans une marre ou un bol de bouillon sans qu'aucun rond n'y reste, résorbé, lissé dans la seconde.C'est cela qui ralentit mes mouvements et mon pas, affaiblit ma prise et fait retomber ma tête lourdement! PLeine d'huile, plus rien de bouillonant, plus qu'une coulée tiède avec laquelle je me coule d'un lieu à l'autre d'une démarche de souche pourrie.

  • bois et ponts

    Tous les petits ponts boisés, toutes les rivières mes renvoient à d'autres ponts, ceux de strasbourg et leurs sandwich, ceux de Tubingen, nocturnés (début à la fin) et leurs sandwich. Tous les petits trains me renvoient à de pultiples trains, Allemands, baltimoriens ou philadelphiens. Je me suis débarassée des avions! Rien de tel. Tous les petits bars de bois, l'été, me ramènent à cette taverne de Tubingen.

    Tout cela seule.

    Ce soir, au bout de l'avenue de Carouge à Genève, au petit pont à canards ; j'ai marché pour traverser mes trois villes et j'ai abouti le long de cette grande place en losange, déserte, où jouait un cirque ; qui était un but mais est devenu un simple point de passage pour le plaisir de la transgression, encore quelques kilomètres tout droit, une plaque tournante. Mes muscules tressautent à la pause. Et j'arrive dans la vraie ville, celle de journée et de soir aux avenues larges et aux feuilles bruissantes, aux terrasses clairsemées, aux pressentiments de quotidienneté. traversée comme une artère en un aller-retour, je fais une boucle et m'arrête pour carresser les jeunes feuilles, celles qui bruissent, du plat de la main, du creux de ma main en petite boule, je veux tellement les remercier. Malgré ma stupide fumée de cigarette, des bouffées de fleur fraîches insistent pour m'ébouriffer et me faire lever le menton vers les fenêtres éclairées et tourner sur moi-même. Faire une sieste sur la banc au bout de tout, qui me fait penser à place ville marie à montréal, là où j'avais l'impression qu'avec le pont sortait la ville.

    Une heure a suffit. Tu vois, pas besoin de toute la vie.

  • acquis

    Eve, il y a un temps pour travailler, et un temps pour être émue par l'odeur des feuilles et les éclats de voix dans la rue. Tu te rends bien copte que ce n'est pas le même. Que l'un ne tue pas l'autre. Que tant que tu auras l'autre, tu peux faire n'importe quoi, tu seras toujours en sécurité. Que tu l'auras toujours. Que personne ne peut te le voler. Que le rendre plus rare, peu importe - ça rejaillira toujours.

    Ne serait-ce que parce que toujours ça te renverra aux moments précédents. Et tout, toujours, te renverra aux moments précédents. Il n'y aura pas de pire. Il n'y aura pas d'annulation, d'aliénation, ou de ligne droite. Il y a aura toujours ce qu'il y a eu avant, il y aura toujours du vent, ne serait-ce que pour quelques minutes rarement. Tu ne compromets rien, jamais. Il y a un certain nombre de choses qui sont acquises.

  • Golden Gate

    Plein et la surface embuée, je balade un sac de caillots de plomb froids qui se mêle au souvenir du métal du Golden Gate bridge sur ma joue ou de son garde corps contre mon bassin, ou sous mes sandales. Nous avions l'impression de voler, j'avais laissé ma chaussure boueuse sur un rebord vaseux de la garonne et avait décidé, des années plus tard, de m'envoler vers l'atlantique pour te retrouver, toi et mes ailes maintenant, ou plutôt ensuite, calcinées ; nous y avions cru à nouveau, au baume de la maturité, mais tout cela demeure une énigme, maintenant, hier et demain, et je me promène un sac de cailloux roulant dans le creux de mon bassin, et je l'entends rouler comme j'entendais mon cerveau à l'époque grincer.

    Il n'y a plus de lumière maintenant, ou une lumière crue de néon qui dénature ce qui n'a jamais été. Nous sommes dans le silence d'un bruissement de vies maintenant à leur place, et des années plus tard ce qu'il s'est passé je ne me l'explique toujours pas. Je parle périodiquement et formule la question à haute voix. Mais je formule la même impasse, inhérente à la formule, perplexité. Je mêle la translucidité, maintenant, de l'eau de l'aquarium de baltimore ou de sa verrière en ce jour translucide, de sluche, de mon de et de canicule, à celle de l'air de san francisco et de son ciel mauve, à ta voix, à ma démarche, à l'Allemagne et à rien. Nous avons, au fond inculte et archaique, ce qui s'est passé - c'est ça qui nous perd! Toujours ce mythe, mêlé pour toi je suis sûre à des lieux tout aussi confondus et irréels. J'ai raconté l'histoire de notre fin sans fin hier soir, je n'avais rien à dire, dès que je laisse mon récit et des des yeux objectifs se poser sur cette histoire, une coulée d'azote me descend le long du dos et brûle mes pupilles, gèle ma langue, et déclanche une fureur de haine contre les mécomprenants ou mes fautes et mes aveuglements. Jamais je ne peux entendre cette histoire. Ni même de mes oreilles, je ne la comprends pas - qu'elle est le fond de vérité obscur, partagé et inaliénable! Mais elle est là, la part d'aveuglement. Et la part de justification inventée aux attitudes inacceptables!

  • noix

    Qui lasse le soir et le rend indigeste,

    comme une noix creuse qui balotte tout au fond et roule sur elle des gravillons aigus

    circulent mes coeurs, foies et reims dans mes veines aigries. Quelle chance : je me tourne et donne mon autre profil.

  • langue

    Perdant le décalage de la langue, le caché, le clos,

    Ruissèle le sens. tombé goûte à goûte et déroule

    maintenant ses longs sillons, ses veinules linéaires et sans chaînons manquants.

    Essaie de l'obscurcir, essaie de l'ethérer. Essaie d'en faire la trame de mon manteau d'hiver.

    Il dégoûte à mon dos, il poisse mes cheveux.

    [Mais jamais je n'arrive à retrouver ce coffre à double fond, le volume caché]

    Je me renverse donc : vomissant se mes souliers, la tête brisée comme un oeuf -

    la cartographie immuable de mes déroutements et voix a bien fini par fendre, sans croûte possible!

    On ne peut pas être dans une seule langue.