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  • la proportion du risque et de la solution

    Ais-je rêvé, ou dans un demi-sommeil j’ai demandé à Fred ce que serait à son avis la sensation si on avait notre estomac retourné comme un gant avec sa muqueuse à l’air libre, disant « un picotement, un chatouillement » ? Ce sont des images que je n’avais plus depuis quelques années, toutes ces choses de chair et de sensation physiologiques étranges et un peu gores…


    Si je « décide » que je suis Jésus (que mon essence est « Jésus »), si je vais jusqu’à me condamner radicalement (mon Essence ! Y a pas plus radical.) à léviter seule au dessus du monde (c’est un peu dur), alors c’est que, pour en appeler à une solution si radicale, je ne dois vraiment plus pouvoir me permettre de tomber (léviter par essence est bien le meilleur moyen de s’empêcher de tomber)... Alors mon dieu, je dois être toute usée, au fond, et sentir que je me briserais en mille morceaux. Car vu les moyens déployés (Jésus !! Et puis quoi !!) par ce chenapan d’inconscient, ce que je risque doit y être proportionnel. Je n’ai jamais de ma vie employé moyen plus radical* : me condamner (me mettre en sécurité) par l’essence. Condamnée : c’est ce qui me rend (et m’a toujours rendue) sereine, car ça ne dépend pas de moi. On n’est jamais aussi bien backé que par son essence.**

    *Là je me rends compte que c’est faux : j’ai toujours employé des moyens si radicaux pour me couper du monde, toujours des affaires ontologiques…c’est juste que je n’avais jamais trouve de représentation aussi pratique –tout un terreau culturel et mystique pour occuper mon pauvre petit cerveau ça me permet une petite fuite dans la culture et donne un semblant de légitimité à tout ça...(je veux dire que comme ça je m’absorbe dans la pensée de quelque chose d’autre que moi –fuite- et ça entretient en plus implicitement au fond de moi la douce impression que tout ça –ma névrose- va s’ancrer dans un secret universel du fond des ages et partagé ! Evidemment mon ego en est satisfait, et il peut continuer à penser en toute légitimité parce qu’objectivement les questions de jésus ça nous intéresse…ahah. Quand j’étais damnée c’était la même sortie de moi-même du monde mais je n’ai pas pris la peine de me nourrir de représentations, alors c’était plus dur (mais j’allais mourir alors ça allait).

    **Ce que je suis, je n’y peux rien, alors c’est la meilleure sécurité quand on ne se fait pas confiance, que de s’instituer une essence qui a certaines caractéristiques certaines.


    Ouh là c’est un peu bien mal exprimé tout ça, pour une idée si simple…

  • la fille

    N'oublie pas qui tu es, promets-moi, n'oublie jamais. Tu es la fille maudite de ton père maudit, la fille illuminée du sang illuminé. La fille uqi pense, la fille qui est sage, la fille torturée à l'esprit tortueux, la fille qui souffre et qui se meurt d'amour, qui se meurt d'amour pour lui le mort, le brûlé vif.Qui souffrira éternellement de son trop jeune age, et de son humanité de l'époque.

    Elle ne l'a pas sauvé.

  • Epaisseur et valeur

    "ouiiiiiiiiiiiin! A quoi s'intéresse la phéno":

    R: Que serait Mort à Venise sans la IVeme de Mahler? La musique du monde, c'est ce à quoi on s'intéresse.

    En surface, que la normalité. Rien n'a bougé. Mais au fond tout un monde toute une histoire. Comment l'écrire sans qu'il y ait de confusion avec le récit de cette période-là de la temporalité? Tu sais, dans l'autre monde il n'y a que de l'épaisseur, pas de ligne temporelle, de déroulement. Pas de récit possible. On peut vivre l'épaisseur mais difficilement la dire. Car le déroulement (la réalité) c'est pour les pauvres. Ce n'est que l'épaisseur qui se dévoile à qui n'y a pas accès. Elle se déplie, se déploie pour se rendre viable c'est à dire compréhensible.

    [L'immense problème/chalenge pour l'écriture est que l'on ne peut que faire vivre l'épaisseur à travers l'écriture d'un récit (puisqu'il n'y a que ça)...qui ne doit donc pas être pour sa propre fin, mais pour convoyer! Mais doit évidemment se tenir quand même pour pouvoir soutenir ce qu'il porte .]

    A part ça on peut toujours se demander: peut-on vivre tout en épaisseur? Mais là on parle d'écrire.


    Remarques, dans la vie...ma croyance en le destin, il s'agit de ça (donc, ma chère tu peux écrire: "des dérives de la métaphore qui mènent aux superstitions grossières").
    Soit: tout est déjà "là", seulement condensé de telle manière que le noyau ne se manifeste jamais que dans son déroulement, ou: chaque strate se dévoile à son tour. Et nous, nous ne voyons les choses que quand elles passent à leur tour. L'une cache la suivante écidemment....comme une pile de briques vue de haut: on n'en voit qu'une et elle est la seule. Pourtant l'épaisseur...

    Attention tu te trompes, la question du destin prend place quand même au niveau de la réalité. Il y a l'idée que ce sont les actes qui sont "écrits". Alors que tu le sais très bien, dans l'Autre monde, il n'y a que des valeurs, pas de qualités ni d'actes (= rien qui puisse prendre place dans le déroulement, rien qui puisse dérouler...).
    Evidemment, que les hommes sont libres...et que le déroulement n'est pas écrit...on fait ce qu'on veut de notre peau...

    (Gide) 1 homme = 1 valeur. Ce qu'il vaut, ce qu'il donne, ce qu'il est quand on le presse comme un citron(=période du four et du squelette, mise à l'épreuve pour voir de quoi la chose -moi- est faite pour voir à qui on a à faire et jusqu'où on peut s'appuyer sur elle). Et ça, ça ne change pas. C'est écrit depuis le début.

    Le cheminement parallèle (véritable), celui qui a lieu dans l'Autre monde, la véritable quête, celle qui ne dépend en rien de la temporalité ni du déroulement dans la réalité est la conquête de cette valeur (de sa prise de conscience?). Qu'est-ce que je suis, moi.

    Expérience mystique = celle de cette valeur. Cette valeur n'évolue pas, mais mon moi de la réalité actuelle en est plus ou moins loin, mes expériences aussi. Réfutations (révolutions) successives vers mon moi. J'ai du pouvoir.

  • le fonds commun

    Pour les Sciences politiques:
    Comme la question de la communication (et à plus forte raison celle du politique) est une question de la réalité réelle, tant que la question de la réalité vécue n'est pas résolue elle ne peut être ni résolue ni posée. C'est sans appel. Dans l'ordre du vécu, elle se pose nécéssairement comme la question de la possibilité d'une jonction entre les réalités vécues. On voit difficilement comment c'est possible.
    Y-a-t-il un socle commun d'expériences vécues? Y a-t-il, en deçà des conventions qui font la réalité réelle, une communion, une possibilité de co-mmunication de fond de nos vies-vécues?
    N'importe qui dirait oui, sinon d'où sortiraient ces conventions? Mais évidemment qu'il y a une similarité dans nos usages. Mais nos expériences vécues sont très loin de se limiter à des usages (je veux dire que la manière dont je vois/visualise/sens/me représente ma chambre à coucher est très loin du simple usage (coucher) que j'y fais). On s'en fout, de la réalité réelle commune des usages. Y a-t-il un fondement plus profond, un monde commun plus profond? Non, c'est pas ça. En fait le problème apparait si l'on veut établir une morale légitime (j'aurais dû commencer pas là), des règles de conduites qui soient fondées. Si l'on veut pouvoir juger, décider des actions des uns et des autres. Il faut pouvoir com-prendre, pour celà. Comprendre la réalité vécu de quelqu'un, est-ce que ça peut être autre chose que la vivre? Il le faut. Oui, i ly a des intuitions, de fait. pfff.
    Je ne sais plus ce que je voulais dire, mais je le sens en tout cas, la géante énigme, l'urgente question.


    "Les mythes, ce sont des mots irresponsables, des mots du possible. De ceux qu'on emploie quand on ne peut plus raison garder".

    C'est ce qui arrive...

  • 2 diagnostic sur l'expérience mystique de serveuse

    2005-10-05

    Deuxième tentative

    2) Bon, il y a beaucoup de choses que j'ai dû mal exprimer su mon expérience du resto, et qui ne se situent en fait pas au même niveau que celui auquel elle, elle se situe, je ne peux donc pas lui répondre à proprement parler. L'essentiel est de distinguer le niveau de réalité vécue, là où se passent les expériences pures, qui est constitué de "moments" de la personnalité qui vit des révolutions intenses, dont l'ordre n'est pas la temporalité, mais qui est plutôt tout en épaisseur etc., et le niveau de la réalité normale. Ce qui fait que au niveau normal oui, tout s'est super bien passé.
    MAIS au fond: que c'est-il passé pour moi? Dans mon expérience de moi-même? Ca a provoqué plein de questionnements, de remises en cause profondes. Mais ce n'est pas du tout la situation, je veux dire la manière dont ça s'est passé, qui a fait ça, puisque rien de spécial ne s'est passé. C'est plutôt moi, qui croyait en la magie, qui tombe perplexe et a plein de déconvenues devant un monde où la magie n'a pas cours. Mon expérience vécue (ce qui compte) n'est pas la particularité de cette expérience de serveuse dans ce resto particulier où les clients ont été comme ci comme ça, mais bien plutôt celle du constat, de fait, de l'existence d'un autre monde.

    Ce n'est pas de la naïveté de ma part devant le caractère impitoyable de la restauration, ni un manque de distance. Non, c'est bien au niveau plus profond de ce que ça a signifié pour moi. Ce que ça a impliqué pour ma conception du monde, au niveau de ma pensée du sens du monde, de l’existence, des choses.

    Je suis donc facilement mécomprise. Mais c'est ma faute, je ne me situe plus jamais au niveau réel quand je parle de choses importantes (tellement j'ai vu, avec mes recherches et avec moi aussi, que le seul vrai niveau, là où se situe l'énigme, c'est celui qui est vécu, c'est à dire: les choses uniquement dans le sens et la valeur qu'elles ont pour nous. C'est à dire: dans ce qu'elles "représentent" (signifient) pour nous, ce qui est souvent tellement différent de ce qu'elles sont "objectivement". Par exemple: en apparence mon job de serveuse s'est déroulé très bien et normalement, mais pourtant ça a été une expérience cruciale pour moi, de fond, très importante. Et rien n'a paru, il n'y avait rien de spécial en surface.

    Et quand je dis « je suis Jésus », c'est vrai que j’ai du mal à me faire comprendre aussi, c’est que c’est un raccourci pratique pour moi mais très hasardeux. Quand je dis "je suis le christ", alors on doit se dire "c'est quoi, le christ"? Evidemment il y a plein de réponses ! Alors ça peut vouloir dire des choses diverses. Pour moi : c'est l'amour infini, le pardon infini, l'incarnation de dieu sur terre. Ca c'est conceptuellement, on se fout des connotations cathos. Le raccourci est le suivant: "Jésus" est le nom de l'amour et du pardon infini. Alors moi, si je dis "je suis Jésus", ça veut dire " je ressens (et ça me rend perplexe) un amour et une capacité de pardon infinis". Et au lieu de dire ça, je fais un raccourci. Mais c'est vrai, c'est mal, parce que comme il y a des milliers d'autres sens et connotation au nom "Jésus", les gens selon ce qu’ils y voient le comprennent fort différemment. Merde.

    En tout cas ce qui est important: ce n'est pas que les autres me voient comme Jésus ou je sais pas quoi, ce n'est pas du tout par rapport aux autres. C'est seulement pour moi la description d'un sentiment, il désigne un caractère psychologique de moi-même. Je me sens de cette manière. Pas de jugement de valeur, rien. Mon « feeling Jésus » est la manière dont je nomme un feeling profond et vécu qui m'étonne et sur lequel je m'interroge ; mais il ne qualifie en aucun cas une situation au niveau de la réalité normale.

    C'est vrai que ce qui m'a heurté, au niveau de l'expérience vécue, c'est la collision entre le système de valeur que cet état implique, et le système de valeur réel, du resto. Immense confrontation. Mais qui ne se situe aucunement entre moi et les gens.

    Je sais que j'écris crypté, un peu, si je ne fais pas l’effort, mais je crois que je vis de plus en plus dans un monde souterrain.