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2 diagnostic sur l'expérience mystique de serveuse

2005-10-05

Deuxième tentative

2) Bon, il y a beaucoup de choses que j'ai dû mal exprimer su mon expérience du resto, et qui ne se situent en fait pas au même niveau que celui auquel elle, elle se situe, je ne peux donc pas lui répondre à proprement parler. L'essentiel est de distinguer le niveau de réalité vécue, là où se passent les expériences pures, qui est constitué de "moments" de la personnalité qui vit des révolutions intenses, dont l'ordre n'est pas la temporalité, mais qui est plutôt tout en épaisseur etc., et le niveau de la réalité normale. Ce qui fait que au niveau normal oui, tout s'est super bien passé.
MAIS au fond: que c'est-il passé pour moi? Dans mon expérience de moi-même? Ca a provoqué plein de questionnements, de remises en cause profondes. Mais ce n'est pas du tout la situation, je veux dire la manière dont ça s'est passé, qui a fait ça, puisque rien de spécial ne s'est passé. C'est plutôt moi, qui croyait en la magie, qui tombe perplexe et a plein de déconvenues devant un monde où la magie n'a pas cours. Mon expérience vécue (ce qui compte) n'est pas la particularité de cette expérience de serveuse dans ce resto particulier où les clients ont été comme ci comme ça, mais bien plutôt celle du constat, de fait, de l'existence d'un autre monde.

Ce n'est pas de la naïveté de ma part devant le caractère impitoyable de la restauration, ni un manque de distance. Non, c'est bien au niveau plus profond de ce que ça a signifié pour moi. Ce que ça a impliqué pour ma conception du monde, au niveau de ma pensée du sens du monde, de l’existence, des choses.

Je suis donc facilement mécomprise. Mais c'est ma faute, je ne me situe plus jamais au niveau réel quand je parle de choses importantes (tellement j'ai vu, avec mes recherches et avec moi aussi, que le seul vrai niveau, là où se situe l'énigme, c'est celui qui est vécu, c'est à dire: les choses uniquement dans le sens et la valeur qu'elles ont pour nous. C'est à dire: dans ce qu'elles "représentent" (signifient) pour nous, ce qui est souvent tellement différent de ce qu'elles sont "objectivement". Par exemple: en apparence mon job de serveuse s'est déroulé très bien et normalement, mais pourtant ça a été une expérience cruciale pour moi, de fond, très importante. Et rien n'a paru, il n'y avait rien de spécial en surface.

Et quand je dis « je suis Jésus », c'est vrai que j’ai du mal à me faire comprendre aussi, c’est que c’est un raccourci pratique pour moi mais très hasardeux. Quand je dis "je suis le christ", alors on doit se dire "c'est quoi, le christ"? Evidemment il y a plein de réponses ! Alors ça peut vouloir dire des choses diverses. Pour moi : c'est l'amour infini, le pardon infini, l'incarnation de dieu sur terre. Ca c'est conceptuellement, on se fout des connotations cathos. Le raccourci est le suivant: "Jésus" est le nom de l'amour et du pardon infini. Alors moi, si je dis "je suis Jésus", ça veut dire " je ressens (et ça me rend perplexe) un amour et une capacité de pardon infinis". Et au lieu de dire ça, je fais un raccourci. Mais c'est vrai, c'est mal, parce que comme il y a des milliers d'autres sens et connotation au nom "Jésus", les gens selon ce qu’ils y voient le comprennent fort différemment. Merde.

En tout cas ce qui est important: ce n'est pas que les autres me voient comme Jésus ou je sais pas quoi, ce n'est pas du tout par rapport aux autres. C'est seulement pour moi la description d'un sentiment, il désigne un caractère psychologique de moi-même. Je me sens de cette manière. Pas de jugement de valeur, rien. Mon « feeling Jésus » est la manière dont je nomme un feeling profond et vécu qui m'étonne et sur lequel je m'interroge ; mais il ne qualifie en aucun cas une situation au niveau de la réalité normale.

C'est vrai que ce qui m'a heurté, au niveau de l'expérience vécue, c'est la collision entre le système de valeur que cet état implique, et le système de valeur réel, du resto. Immense confrontation. Mais qui ne se situe aucunement entre moi et les gens.

Je sais que j'écris crypté, un peu, si je ne fais pas l’effort, mais je crois que je vis de plus en plus dans un monde souterrain.

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