"ouiiiiiiiiiiiin! A quoi s'intéresse la phéno":
R: Que serait Mort à Venise sans la IVeme de Mahler? La musique du monde, c'est ce à quoi on s'intéresse.
En surface, que la normalité. Rien n'a bougé. Mais au fond tout un monde toute une histoire. Comment l'écrire sans qu'il y ait de confusion avec le récit de cette période-là de la temporalité? Tu sais, dans l'autre monde il n'y a que de l'épaisseur, pas de ligne temporelle, de déroulement. Pas de récit possible. On peut vivre l'épaisseur mais difficilement la dire. Car le déroulement (la réalité) c'est pour les pauvres. Ce n'est que l'épaisseur qui se dévoile à qui n'y a pas accès. Elle se déplie, se déploie pour se rendre viable c'est à dire compréhensible.
[L'immense problème/chalenge pour l'écriture est que l'on ne peut que faire vivre l'épaisseur à travers l'écriture d'un récit (puisqu'il n'y a que ça)...qui ne doit donc pas être pour sa propre fin, mais pour convoyer! Mais doit évidemment se tenir quand même pour pouvoir soutenir ce qu'il porte .]
A part ça on peut toujours se demander: peut-on vivre tout en épaisseur? Mais là on parle d'écrire.
Remarques, dans la vie...ma croyance en le destin, il s'agit de ça (donc, ma chère tu peux écrire: "des dérives de la métaphore qui mènent aux superstitions grossières").
Soit: tout est déjà "là", seulement condensé de telle manière que le noyau ne se manifeste jamais que dans son déroulement, ou: chaque strate se dévoile à son tour. Et nous, nous ne voyons les choses que quand elles passent à leur tour. L'une cache la suivante écidemment....comme une pile de briques vue de haut: on n'en voit qu'une et elle est la seule. Pourtant l'épaisseur...
Attention tu te trompes, la question du destin prend place quand même au niveau de la réalité. Il y a l'idée que ce sont les actes qui sont "écrits". Alors que tu le sais très bien, dans l'Autre monde, il n'y a que des valeurs, pas de qualités ni d'actes (= rien qui puisse prendre place dans le déroulement, rien qui puisse dérouler...).
Evidemment, que les hommes sont libres...et que le déroulement n'est pas écrit...on fait ce qu'on veut de notre peau...
(Gide) 1 homme = 1 valeur. Ce qu'il vaut, ce qu'il donne, ce qu'il est quand on le presse comme un citron(=période du four et du squelette, mise à l'épreuve pour voir de quoi la chose -moi- est faite pour voir à qui on a à faire et jusqu'où on peut s'appuyer sur elle). Et ça, ça ne change pas. C'est écrit depuis le début.
Le cheminement parallèle (véritable), celui qui a lieu dans l'Autre monde, la véritable quête, celle qui ne dépend en rien de la temporalité ni du déroulement dans la réalité est la conquête de cette valeur (de sa prise de conscience?). Qu'est-ce que je suis, moi.
Expérience mystique = celle de cette valeur. Cette valeur n'évolue pas, mais mon moi de la réalité actuelle en est plus ou moins loin, mes expériences aussi. Réfutations (révolutions) successives vers mon moi. J'ai du pouvoir.