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  • lenteur

    lentement ce soir,

    et à portée de danse, on a marché, scandant le même rythme, la même langueur dans le poids de nos corps,

    on a perdu la clef et, prises de panique, on en a appelé au mauvais génie,

    pour se sentir touchées par la grâces quelques instants, sensibles, plus tard

    le temps de la réunification des eves dure 3 semaines. le rythme qui lui permet de tout tenir ensemble celui de longues nuits, de tâches infiniement étirées. on aimerait que la paix dure, mais dure... on entrevoit le ciel parfois, ce qu'il y a derrière lui

    on prends toujours des comprimés.

    il m'aurait fallu un mois de plus, que la fameuse et convoitée couche de neige se dépose et unifie le relief. dormir, envoûtée, ne surtout pas travailler.

    ***

    très cher klingelstaïne, vous savez, j'avais lu la pitié dangereuse cet été (pour faire référence à autre chose que m aymé), et ça m'avait plombé. on en reparlera, c'est un livre qui m'a révolté et indigné (évidemment). je n'ai eu rien de l'empathie que tu n'as pas manqué d'avoir (j'en suis sûre!) pour le personnage. pure complaisance, ark!

    vous avez raison je ne vais pas fort fort, ou plutôt j'ai été fort mal. les choses se tassent. tu me manques. je pars vivre au canada dans 1 semaine, j'ai tout largué ici (je te l'avais dit).

    reposte des vidéos... ça me fait tellement envie!

     

     

  • maison

    Essaie de faire passer mon être de rupture (auprès de qui?). mais aussitôt la chose formulée tout disparait de nouveau et me projette, assise dans un monde vierge, de glace, les pieds battant dans le vide, un discours neuf me pendant aux lèvres, les yeux roulant d'un stupide étonnement.

    Je dis : "je ne veux pas venir!" et aussitôt cela me libère. Le problème n'est pas un blocage, c'est un sentiment de blocage.

    il faut être consciente de ce que les gen saisissent de moi et le leur demander. - que ça m'échappe.

    je dis : "Je veux être dans le présent!" et aussitôt il n'est plus distinct de l'avenir dans lequel je me projète.

    On se protège les uns les autres. Ecris-lui un courriel pour t'excuser, qui ne décrive pas le monde dans lequel tu vis mais qui accuse son irréalité et sa paranoïa. Ecris-lui l'esclavage de ton inconstance et à quel point tu souffres de cette soumission. Ecris-lui une lettre "il faut que tu saches à que je vis dans plusieurs galaxies, passant de l'une à l'autre, en chacune régnant le régime le plus totalitaire, et ne sachant jamais laquelle est la vraie."

    "il faut que tu sois avertie que touours je marche sur une ligne légèrement parallèle, la ligne totalitaire où le réel ressemble à une maison noire gigantesque emplie de couloirs et de portes menant en un temps plus ou moins long (selon l'itinéraire choisi) vers un grand vide central rayonnant. Sans cesse il faut choisir le bon (itinéraire), la porte qui porte à la juste digression pour repousser la descente.Chaque partie de ma vie, spaciale ou temporelle, est une maison ainsi close et immense, ouverte par le fond, qui ignore l'existence des autres autant que le degré de sa propre réalité et se concentre sur sa propre quête comme un cheval de trait."

    "c'est que je vis dans un monde ou, simplement, je n'arrive pas à distinguer le réel du non réel, l'important du non important, où toute question de réalité (= toute question!) devient (au cas où) une question de vie ou de mort. il faut sans cesse que quelqu'un viennt, avec son petit marteau, me rappeler à l'ordre et briser la bulle que je souffle autour de moi..."

    "dis-toi que je vis dans un autre monde où les valeurs sont des planètes de plomb tournant dans le vide, c'est cela qu'il faut me pardonner".

  • Danube again

    et si je n'arrive pas à arrimer les choses ensemble.

    Je me lève, commence la journée qui repousse passé et fantasmes dans l'obscurité. Dans l'obscurité on chuchotte, on tire les cheveux. Souvenirs de l'enfance et du reste, rêves, qui essaient de m'envoyer un message sur la continuité.

    Elle ne comprend pas la situation unilatérale de rupture dans laquelle je me trouve. Ca ne passe pas. Je revendique le fait que ce soit normal que ça ne passe pas. Il y a des sentiments indicibles, des noms tabous. Je vis sur de petites passerelles, ce qui nourrit sans doute largement mon sentiment d'enfermement. Ou entre de petites mines. Si je pense à aller me tirer une balle dans le coeur au bord du Danuble, je pense à quoi? Je cherche du calme, mais surtout la douceur d'un soir de juin odorant et empli de bruits d'oiseaux. Mais il ne faut pas se méprendre et il faut se souvenir que tu voulais être seule ce soir-là. LA RUPTURE EST UNE FUCKING ILLUSION.