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maison

Essaie de faire passer mon être de rupture (auprès de qui?). mais aussitôt la chose formulée tout disparait de nouveau et me projette, assise dans un monde vierge, de glace, les pieds battant dans le vide, un discours neuf me pendant aux lèvres, les yeux roulant d'un stupide étonnement.

Je dis : "je ne veux pas venir!" et aussitôt cela me libère. Le problème n'est pas un blocage, c'est un sentiment de blocage.

il faut être consciente de ce que les gen saisissent de moi et le leur demander. - que ça m'échappe.

je dis : "Je veux être dans le présent!" et aussitôt il n'est plus distinct de l'avenir dans lequel je me projète.

On se protège les uns les autres. Ecris-lui un courriel pour t'excuser, qui ne décrive pas le monde dans lequel tu vis mais qui accuse son irréalité et sa paranoïa. Ecris-lui l'esclavage de ton inconstance et à quel point tu souffres de cette soumission. Ecris-lui une lettre "il faut que tu saches à que je vis dans plusieurs galaxies, passant de l'une à l'autre, en chacune régnant le régime le plus totalitaire, et ne sachant jamais laquelle est la vraie."

"il faut que tu sois avertie que touours je marche sur une ligne légèrement parallèle, la ligne totalitaire où le réel ressemble à une maison noire gigantesque emplie de couloirs et de portes menant en un temps plus ou moins long (selon l'itinéraire choisi) vers un grand vide central rayonnant. Sans cesse il faut choisir le bon (itinéraire), la porte qui porte à la juste digression pour repousser la descente.Chaque partie de ma vie, spaciale ou temporelle, est une maison ainsi close et immense, ouverte par le fond, qui ignore l'existence des autres autant que le degré de sa propre réalité et se concentre sur sa propre quête comme un cheval de trait."

"c'est que je vis dans un monde ou, simplement, je n'arrive pas à distinguer le réel du non réel, l'important du non important, où toute question de réalité (= toute question!) devient (au cas où) une question de vie ou de mort. il faut sans cesse que quelqu'un viennt, avec son petit marteau, me rappeler à l'ordre et briser la bulle que je souffle autour de moi..."

"dis-toi que je vis dans un autre monde où les valeurs sont des planètes de plomb tournant dans le vide, c'est cela qu'il faut me pardonner".

Commentaires

  • Bon je suis content de pouvoir te lire. J'esperais avoir des nouvelles, mais du diable si j'arrive à distinguer un fait dans ce que tu dis ! Néanmoins il me semble que tu ne vas pas fort.
    Mais un dépressif, c'est aussi qqn qui met une valeur 0 sur toute chose ; comme tu fais exactement le contraire, je ne me fais pas démesurément de soucis pour toi...
    Ah , et une phrase drôle de M aymé qui me revient en mémmoire (n'y vois aucun rapport avec toi, je la cite parce qu'elle est drôle) C'est un écrivain qui parle et conclut dans un moment pathétique : "j'espère tirer de mes souffrances un livre qui se vendra bien."

    bon courage pour créer de nouveaux chemins stellaires entre tes galaxies

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