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  • paz

    Les choses ne sont pas à leur place,

    elles n'ont pas de place

    elles ne bougent pas

    elles bougent

    des ailes leur poussent

    des racines, des griffes, des dents

    elles ont des yeux, des ongles, des ongles,

    elles sont réelles, elles sont fantasmes, elles ont un corps

    elles sont ici

    elles sont intouchables.

  • tribunal

    Eve se balançait autour d'un étang

    Pierres Carnassières

    Oeillades Electriques

    Vacarmes Harnachés

    Panique de Singes

    Marge Taciturne

    Fente Tremble

    Lèvres, front indéchiffrables

    Tissage irréfutable de raisons

    Jointure aveugle de pierres

    LE TRIBUNAL CONDAMNE CE QUE J'ÉCRIS

    LE TRIBUNAL CONDAMNE CE QUE JE TAIS

    LARGES ÉPAULES DE CE MONDE

    bourré de raisons enemies

    porte, porte condamnée.

  • perplexité

    Eve aux textes de verre,

    se lève ce matin avec la même perplexité

    sans la force de mentir ni de mordre

    ni de narrer, ni d'ouvrir les yeux

    pour en laisser sortir ce qui en sortirait sûrement.

    Eve ne peut se montrer

    Ni ne peut bouger, ni répondre

    Eve Bouche-cousue

    et, sadique, avoue à demi-mots et frappe plus fort

    Eve-il-manque-une-case

    Evinvalide

    Evenlutte

    Ne ressent pas délectation aucune

    Fait de la double négation, se partage

    Fait l'étoile en privé, ou le christ caché

    Quémande et, le lendemain, aimerait s'endormir.

    Adulte, elle se couvre de bijoux.

    Aimable, elle charbonne de l'intérieur.

    Double, elle prend la fuite.

  • bar-que

    Eve de bon matin, des siècles plus tard ;

    oscille toujours et tente.

    Eve sur une barque qu'elle n'arrive pas à remettre à flots,

    Eve sur une barque percée, sur une barque trop légère.

    Eve a honte. Elle rame de toutes ses forces mais rien n'y fait.

    ***

    Elle pousse la porte et reconnaît Sandra de profil, se détourne car n'ose pas regarder et traverse le groupe d'amies, les regards posés sur elle, sans les regarder.

    mais soudain des mains sur son épaule et de la chaleur, des sourires et les accolades.

    Dubitative mais très émue, elle en profite mais se rend compte avec horreur qu'il s'agit d'un malentendu et qu'elle est toujours aussi enfermée, seule à savoir les raisons et l'issue.

    Elle s'enfuit, n'ayant pas le courage des les détromper.

  • fenêtre

    Eve qui cherche dans la longueur, qui laisse la vitre ouverte et sa cage torassique.

    Tente de retrouver son âme parmi les couches de vernis, fait oeuvre de persuasion.

    Tente pour la première fois d'oublier, d'éviter une nostalgie qui en est une dénaturée,

    à la lumière des torches elle regarde les ombres dedans et la lumière d'une autre horaire par la vitre

    qu'elle a paisiblement posée à côté de son lit, sans savoir si c'est pour se rappeler que c'est possible ou pour éprouver que ça ne l'est pas,

    ou simplement pour noyer le doute sous un écran de fumée, de brume ou de vapeur d'eau,

    Eve ne croit pas la cendre parce que d'expérience le monde ne se consume pas au même rythme,

    elle essaie de se convaincre de la permanence du rythme et ne regarde surtout pas les mouvements sur sa gauche, la vie par la fenêtre,

    elle ne veut pas manifester le moindre tressautement de sourcil, de cil, le moindre doute,

    qu'elle ne ressent d'ailleurs pas, étant elle-même, toujours il y a un atroupement dans la rue en bas, des êtres vivants,

    eve ne peut pas mourrir parce qu'on lui en voudrait et elle n'en peut plus qu'on lui en veuille, eve ne peut plus bouger ;

    il est 15h par la fenêtre, elle ne sent plus les odeurs parce que tout ce qu'elle peut exprimer de négatif c'est de la fumée de cigarettes ;

    elle aimerait être une orphèvre, mais elle ne sait pas,

    porter un masque ou une cape,

    fermer la porte, mais elle ne peut pas,

    Eve visible, Eve visible, Eve a le souffle court.

  • défragmentée

    Eve obsédée par le retour du même

    Eve hystérique ou impuissante

    Eve la langue

    Eve la gravité

    Se prend les pieds et meurt

    Se prend l’apéro et meurt

    Se prend d’affection et meurt

    Ne se prend jamais une baffe, ni des bleus ;

    A décidé de faire autre chose.

    A décidé un soleil neuf.

    A décidé que la force ne lui venait pas d’elle

    A décidé de se couper les jambes.

    A décidé d’abandonner la rime et la chanson

    A fait le malheur d’un monde

    A du noir partout sur son visage

    A fait le bonheur d’un monde

    Eve difractée, Eve défragmentée

    Eve offerte, Eve inexistante

  • vase et eaux

    Oscille entre vase et eau, sur le flanc d'un bord puis l'autre,

    elle verse, se retourne, tremble ; suit le fil et se tord,

    cherche la lumière et s'évapore.

    Elle remonte du fond de l'eau baveuse. Elle chante au vent.

    Elle s'ouvre la poitrine pour rester éveillée.

    Elle reste en surface et pèse la surface à l'aune de son cou,

    elle balade ses tripes entre nénufars et froideurs ombragées.

    Elle respire les fleurs et meurt.

    Elle cherche à réactiver son organisme, elle marque la cadence, elle attend que le soleil tombe et le vol des grues.

    Elle attend le lendemain, se poussant à droite puis à gauche, ne sachant pas.