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  • retour sur le tissage

    Du coup voulant justifier ce matin la mort du blog à N., il a fallu que j'en justifie, par une longue tirade, l'existence, et de réaliser que c'est la médiation de la distance qui a généré ça, distance qui a joué un immense rôle dans ma vie affective dès le premier départ de D., suivi de mon départ pour Montréal il y a 5 ans maintenant, et qu'à partir de là j'ai déployé ma vie affective à travers des dimensions temporelles et spaciales éclatées entre lesquelles il fallait tricotter, nouer et re-tricotter des fils pour les tenir ensemble, et une part non-négligeable de la vie affective en question s'est trouvée occupée à ce tissage ininterrompu, qui est devenu tissage de soi, tissage d'affect à travers écriture correspondance ou simplement regard poétiquement et volontairement aliéné, dans le but de vivre dans mon quotidien et mon entourage proche -dans ses objets et ses lieux- l'extase affective qui devait être différée, faute de proximité ou de concordance horaire. Bref il a toujours fallu que mes yeux projette devant eux l'amour afin de le voir partout à l'extérieur (ne tolérant que mal sa simple intériorité), que je l'écrive et le barbouille. Faute de pouvoir le vivre autrement? J'aurais dit que c'était dans mon caractère mais là j'ai l'expérience que non, maintenant j'écris plus, je suis là, il n'y a plus qu'une seule dimension de vie dans laquelle il y a tout -je n'ai plus besoin d'être un être ouvrant des dimensions ou tissant entre elles, la vie ouvre toute seule: ce sont les vacances que j'attendais.

  • la terre tourne

    J'aurais quand même dû écrire une note de clôture de blog; je viens ce maitn de ma rappeler son existence, l'ouvre, et voit qu'il y a un mois exactement je regardais avec D. au lit à Baltimore des videos de Nina Simone, ça me semble tellement proche, un an, passé comme de la rigolade, enfin j'ai pas beaucoup rigolé, mais maintenant je rigole, et rien n'a plus rien avoir avec rien... j'ai appelé mon mémoire Maurice et ma bouteille de bourbon Gisèle. C'est marrant cette note sur le concert de Wax Tailor et sur les jeunes (spermatozoïdes), et la référence à N. qui pédale -- cette soirée a été ré-épluchée à la minute près au vu des évènements récents, enfin récents de 6 mois maintenant, souvenez-vous quand j'écrivais "love is in the air". Je rentre de chez N. à 17h après une mâtinée au lit, à chaque fois que je regarde par sa fenêtre depuis le lit défait je pense à Baltimore et à l'atmosphère, mais pas d'une mauvais manière, ce matin par exemple je me disais "à cette minute, je ressens tellement d'amour que je devrais éprouver ce sentiment familier du "la terre pourrait s'arrêter de tourner...", du "je donne tout pour un moment comme ça", du "le reste n'a aucune importance" et je ne l'éprouve pas, c'est ça qui est fantastique, là, c'est que je peux éprouver ce truc de malade sans que ça aille nécessairement avec un sacrifice de tout le reste, avec un prix à payer, c'est que je peux être avec N. et vouloir que la terre continue de tourner, et vouloir continuer à faire le reste, je peux tout avoir en même temps, il n'y a pas d'autre planète, tout est terrestre et la terre le veut. Je suis donc rentrée écrire Maurice, parce qu'il le faut, parce qu'il faut terminer, parce qu'il y a une fête ce soir, parce que N. peignait son salon. Bordel, je peux faire tout ce que je veux, pour toujours, et je n'aurai pas à payer pour ça.