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mauvaise conscience

Elle ne devrait pas se forcer à faire des choses qui normalement sont cools, courir, aller à la piscine, elle n'a pas de competition et IL NE SE PASSE RIEN si elle n'y va pas, elle ne vas pas tomber out of training ce n'est pas préoccupant, comme on dit (d’un cancer ou de la montée du fachisme). Enfin, bien sûr, on sait ce qu’on pense par rapport à ça, des fois on se force parce qu'on sait qu'on est content après, ça c'est bien, elle et je nous savons le faire et c'est bien. MAIS justement, il y a une différence entre la contrainte (extérieure) et la volonté, et là c’est important parce que l’écart –extériorité- qu’il y a entre les deux est celui dans lequel s’installe la très vilaine mauvaise conscience ! OR elle n’a pas lieu (pas de lieu) si tout est intérieur (je suis une idéaliste elle le sait), au sens de pas d’espace où se déployer, si tout se passe entre soi et soi la mauvaise conscience n’a pas de fond sur quoi s’appuyer / la culpabilité n’a pas de visée (ou : visée sans cible). Je veux dire : si je suis obligée parce que je suis engagée ou que je vais mourir (ou moins) si je ne le fais pas, alors j’ ai mauvaise conscience de ne pas remplir mon obligation, et quand je me force c’est parce que je suis forcée. Mais s’il n'y a pas de raison extérieure qui fait que je dois me forcer et que l'impératif c'est moi seule qui le motive, alors il disparait dès lors que je ne le formule plus –dès lors que je ne le motive plus (et la névrose c’est de continuer à formuler l’impératif alors qu’il n’existe plus). Je veux dire que si c'est moi qui veut me forcer alors dès lors que je ne veux plus (=que mes raisons ne valent plus, en l’occurence le désir) je ne suis plus forcée, donc la mauvaise conscience est tout simplement impossible et absurde. Je sais que en vrai les limites ne sont pas claires ; qu’on ne sait jamais si au fond on a envie ou pas. Mais ça, ça compte au moment de choisir : c’est dur. Mais après coup par contre, ce sont toujours les raisons qui l’emportent dans ce cas de figures, et les raisons= mes raisons, 1ère personne, au « je », autolégitimantes. Les raisons sont celles que je donne. Je peux dire juste après « merde en fait j’avais envie de faire ça », mais ce n’est pas de la mauvaise conscience ni de la culpabilité (et ça n’a aucunement leur portée de pourrissement de la vie), c’est juste « merde, raté, c’est con pour moi » et c’est très différent (c’est le moment de changement de valeurs, mais il faudra que j’y pense ghhghghgh). La mauvaise conscience a de l’ascendant sur ce qui suit (ce que je fais qui suit), alors que le petit « merde » n’en a pas. La question est en effet de savoir si ce que je ressens quand je ne fais pas ces choses que j’avais prévues de faire pour moi (parce que je pense que c’est « ce qu’il faut », genre aller à la piscine) est juste ce « oups, c’est con mais je passe à autre chose» ou de la mauvaise conscience. C’est une question IMPORTANTE (elle te demande : mais pourquoi tu me parles de mauvaise conscience ?) il faut faire l’effort de se poser vraiment la question parce que souvent on (moi) glisse sans s’en rendre compte dans la mauvaise conscience (qui nous pourrit la vie parce qu’elle fait pression parce qu’elle est issue de la tension entre deux système de valeur, celui où j’agis et celui où je devrais agir, un extérieur l’autre intérieur –d’où la question de la morale : contrainte intériorisée –pas de distinction interieur/extérieur ghghghgh un seul système de valeurs –qui ne peut pas être le mien ??? ni extérieur ?? ghghgh) alors qu’on ne devrait que dire « zut ! ». Alors, alors elle ne devrait pas être là, elle est d’origine un peu suspecte, elle s’origine dans un transfert suspect. Et souvent c’est elle et on ne s’en rend pas compte parce qu’on la confond avec ce petit sentiment de « merde c’est con... » dont on sait qu’il est normal (bon, ça j’y penserai, à ce moment et ce sentiment). Et comme on s’attend à ressentir un truc du genre (un sentiment négatif) on ne fait pas attention à ce qu’on ressent vraiment et petit à petit on ne trouve plus ça bizarre de sentir coupable (!!) pour de petites faillites. Distinction à faire confusion à dénoncer thérapeutique pour soi . Ainsi : si dans ce genre de cas où il n’y a pas de contrainte extérieure ta mauvaise conscience existe, c’est qu’elle est le transfert d'autre chose! La bonne question est donc non pas même « qu’est-ce qui te donnes réellement mauvaise conscience » mais qu'est-ce qui te fais te donner mauvaise conscience? J’y pense souvent, ça lui arrives souvent, et moi ça ne m’arrive plus trop, ou pas du tout comme ça, alors je pense à pourquoi. Je me suis dit tout ça à moment donné parce que je ne voulais pas vivre en ayant mauvaise conscience pour de petites choses (car c’est infini et infernal), ce que je viens d’écrire tout embrouillé, et je n’ai plus trop mauvaise conscience depuis. Je me dis en bonne universitaire que l’emploi des mots n’est pas anodin : « se sentir coupable » employé à toutes les sauces. La culpabilité est quelque chose de très précis -je vais aller voir le dico, en droit et tout ça, ça mérite tellement de regarder- et que pourtant c’est un mot qu’on utilise tout le temps pour désigner ce vague sentiment désagréable, et je crois qu’on a très tort, que ça entretient quelque chose de mauvais, voire que ça entretient (tout en en résultant) une vision super objectiviste du monde dans lequel les valeurs sont fixées à l’extérieur, dans lequel on va légitimer toutes nos intentions par des valeurs externes, et si ce sont nos propres valeurs on les utilise comme des contraintes externes, mais c’est une mystification (produites par la morale pour la cohésion sociale –le devoir). Nietzsche et le christianisme, quoi. C’est quoi, me sentir coupable ? C’est important (j’ai l’air de pontifier mais c’est très concrètement important, pour la vie concrète). C’est dans quelles situations qu’il est approprié de me sentir coupable ? Bon, j’arrête, je n’en sais rien, je vais aller voir (ou pas). Tout ce que je sais c’est que vu à quel point le sentiment est chiant ça vaut la peine de voir quand est-ce qu’on est supposé le ressentir ou non, y a des chances pour que les ¾ du temps qu’on le ressent ce soit pour rien. M’enfin.

Mais il faut faire attention parce que tout ça vient aussi de mon gerbant idéalisme [ce qui signifie que mes raisons sont créatrices de valeurs, et comme le monde n’est que des valeurs... mais on en a déjà parlé] qui a pour conséquence que le monde en tant que monde-pour-moi est un perpéelleel changement de valeur (ce qui est important / ce qui ne l'est pas). Je n’ai pas mauvaise conscience parce que ce qui était important pour moi ne l’est plus, alors je n’ai aucune raison d’avoir mauvaise conscience de ne pas faire un truc qui n’est pas important pour moi et je le fais. Exemple concret, aller à la piscine : des fois c'est "ce qui est bon pour moi, capital à mon équilibre et je dois y aller sinon c'est tout mon monde et mon bien-être qui est menacé" et j’aurais trop mauvaise conscience de ne pas y aller, et des fois "yooohoo il fait beau, laissons-nous vivre, je vais boire des bières, je ne vois pas pourquoi je me ferais chier alors que rien ne m’y oblige etc ») ; ça arrive comme ça, changement de valeurs. Or: effectivement, mon changement d'avis (finalement je ne vais pas à la piscine) n'est absolument légitime que si le monde se réarticule autour: alors ce qui n'est plus important, n'est plus important -et toute forme de remords/mauvaise conscience n'existe pas, le monde auquel ils auraient pu se référer n'existe plus (le contraitre serait un calvaire -christianisme). Je ne pense plus que j’ai trop besoin d’aller à la piscine (sinon j’irais). Tiens d’ailleurs, pour cet exemple : s’imaginer que aller à la piscine est vital à son équilibre est un moyen de créer une contrainte extérieure (le besoin, sinon il va m’arriver...), qui fonde la mauvaise conscience (la question est alors : pourquoi tu fondes de la mauvaise conscience. C’est le point capital). MAIS, mais, c'est un cercle vicieux : évidemment que si c'est mon changement d'avis (moi, tout simplement) qui détermine les valeurs du monde, alors les valeurs du monde vont s'accorder et légitimer mon changement d'avis. C'est con, tout est permis. C'est ça la conséquence morale la plus grave du solipsisme dans lequel je suis prise pour les valeurs et le reste. C'est ça ma conséquence morale la plus grave pour ma vie, celle que je veux résoudre -résoudre comme je m'attacherais à démonter un résultat mathématique monstrueux qui légitime une nouvelle géométrie monstrueuse, qui ne peut donc avoir le droit d'exister parce qu'une géométrie monstrueuse n'a pas le droit d'exister et DE FAIT n'existe pas, et pourtant le résultat existe. Mais la géométrie n'existe pas. Mais elle est légitimée par ce résultat de merde. Alors peut-être qu'elle existe, au fond. Et peut-être qu’il n’y a pas de morale (car plusieurs morales elleent la morale car il n’y a pas de morale relative)

La paresse est aussi une invention de contrainte extérieure –
Parce qu’il ne faut pas être paresseux
Mais faire autre chose n’est pas ne pas faire une chose.
La paresse est un usage en contrainte extérieure de mes raisons intérieures : je me mets la pression.
C’est une chose inventée par la morale comme clef de cohésion sociale (il faut travailler)
Etc
Etc
Etc
Etc
Ne transfère pas trop la pression du boulot (« je n’ai pas travailler alors je vais tâcher d’aller à la piscine ») c’est le meilleur moyen de communiquer cette pression à tout ce que tu fais, et surtout à ce qu’à l’origine il te fait plaisir de faire ; et CA N’A PAS DE FIN.
Je n’ai pas travaillé, hé bien il n’y a rien à faire, c’est trop tard. Alors : va donc jouer à la piscine !
C’est très différent.

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