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moton

Tout bruit (n’importe quel bruit) est assourdi, la ville est toute immobile, mais gaie, d’une immobilité pressée d’en profiter. Profiter du chaos à venir qu’atteste la pleine lumière du matin sur le lisse du paysage nivelé en UN GROS MOTON DE NEIGE! Tout est flottement de glissements épais, et on fête ce don du ciel avec l’hébétude qui convient (on ne va pas au travail). C’est bien d’un don du ciel qu’il s’agit d’ailleurs quand on parle du temps. Et Il nous en fait aujourd’hui un magique, un cadeau magique digne d'un Noël de gosse... le monde des bisounours!
Me voici, donc, toute seule, en congé, à sentir un élan mais toute seule pour le sentir, toute seule du vide de mon ex-amour-magic jumeau de moments. Mais je flotte, c’est too late pour me laisser dedans, je suis déjà ex-là dehors.
Et là, c’est un peu fou! Il y a des voitures délaissées partout, prises par la neige comme par les glaces, il y a aussi un bus en travers du coin coincé, mais tout ça sans bruit/sans but/sans pression, mollesse et lenteur. Délaissées, échouées, déposées là.. La gestion la question) du jour est remise à un autre. Ce pourrait être King Kong : les gens ont fuis et ont tout laissé là. Les trottoirs (les limites) ont disparus, les piétons voguent dans la rue comme dans un champ, sans voie, sans trajectoire, bien au dessus de tout ce qui marque. Plus de règles! Mais il s'agit bien d'un autre ordre, rien de chaotique, ah! La nature humaine n'est donc pas si mauvaise (mais j'imagine le truc à Paris...)! Il y a toujours les autos qui tracent et creusent, les quelques qui essaient, mais l’air comme la matière, bien qu’ils soient crystal et vide, étouffent le bruit et même l'idée. C’est une victoire pour eux éclatante d’autant plus qu’elle est irrationnelle, absurde. Du reste, qu’une vague fosse rectiligne et floue.
Pis la nuit tombe, après le travail (personne n’y est allé). Le ciel reste blanc et on voit comme en plein jour, mais pas une lumière de jour, et pas une lumière blafarde de minuit-Malaparte non plus parce qu'il y a aussi les réverbères,non, une lumière de compte de fée, orange-blanche, sans heure, sans raison, qui vient de nulle part, qui baigne, c'est tout, et il fait tiède, il neige très peu, et on nage plus qu'on marche...toujours sans bruit...et la grosse Amérique ne dit plus rien. Et tout le monde (on n’est pas allé au travail) a un sourire immense sur la face.

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