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Charité

Egocentrisme (ontologique, pas ontique) de sa "charité chrétienne". Elle est clairvoyante, elle veut éclairer les gens. Mais ça présuppose toujours qu'elle détient la vérité Révelée (ce n'est pas là la prétention prétentieuse car ce n'est pas de sa faute, c'est par nature), alors elle veut leur faire voir les choses à travers elle (elle a bien raison si elle a la vérité). Parce que elle, elle est la vérité. Mais la vérité n'a pas de facteurs psychologiques, alors que les gens et le monde sont régis par des facteurs psychologiques. Elle n'a que faire de les considérer, mais du coup dans sa transmission de la vérité elle se plante comme une merde parce qu'elle ne prend pas en compte ces facteurs psychologiques, qui sont un codification humaine nécessaire. D'où les Grands Malentendus.

Elle, elle voit qu'ils se trompent dans l'absolu (ce qui...n'existe pas!) alors elle leur pardonne parce qu'elle le voit. Elle leur pardonne comme un homme pardonne à un chien de chier sur le tapis (où l'on voit Dogville). Il ne peut pas lui en vouloir, mais il essaie de lui apprendre à ne pas le faire, et il n'a pas besoin de se justifier pour ça, c'est juste "Non, on ne chie pas sur le tapis, c'est comme ça, c'est le Bien." Elle leur pardonne aussi parce qu'elle n'a pas lutté pour obtenir cette vérité, on la lui a donné. Elle n'a donc aucune raison de ne pas les aider. Elle ne s'en est pas "sorti" toute seule, elle n'a donc pas à attendre que les autres s'en sortent tout seuls. Ni qu'ils s'en sortent tout court d'ailleurs, elle ne fait que les pardonner et les aimer. Mais tout est biaisé, en fait elle ne voit rien (parce qu'elle n'est pas humaine).

Je dis: sa manière de leur faire voir les choses (même la vérité) ignore leurs raisons. Certes elle les voit, leurs raisons. Mais du haut de sa vérité, elle se leurre (elle pense les voir totalement parce qu'elle surplombe, mais elle oublie/ignore qu'un facteur psychologique ne peut se voir que de l'interieur) et ne les prends pas en charge pour ce qu'elles sont, elle ne les comprend pas, elle ne les pénètre pas de leur propre point de vue (psychologique).

Elle les pardonne, ces raisons qu'elle voit, et elle aime les gens "malgré" ça.
Mais ce pardon ne porte pas au bon endroit, il tombe dans le vide, manque la cible. Et celà, elle ne le sait ni ne l'envisage. Car fort de la "vérité" qui le génère, ce pardon est aveugle (sûr-de-soi), et comme la Vérité se dispense absolument de réflexivité (elle s'autocertifie par intuition dans le premier mouvement), le pardon tient en un seul mouvement. Il n'y a rien pour le rattrapper, pour le rectifier, aucun retour qui ait une raison d'être.

Ce que je dis, c'est qu'il y a une forme de violence (l'arrogance dogvillienne) dans ce pardon absolu (qui est son être, donc c'est la merde). Ce que je dis, c'est qu'il y a dans ce pardon absolu (qui appartient par essence à l'amour? A tout amour? Est-ce que c'est tous les pardons? Ou seulement ce putain d'"amour Jésus"?) un refus d'appréhender les raisons de l'autre pour ce qu'elles sont, c'est à dire les choses pour ce qu'elles sont. Les motifs/intentions de gens sont psychologiques, les choses font sens pour eux. Or ces motifs, elle les entends, mais ils sont pv~p, ils ne pèsent pas, ne valent pas, sont écrasées par un pardon implacable et inconditionnel*. Or les raisons sont des conditions, les condition dans lesquelles (pour lesquelles) se passent telles ou telles choses. Les réduire à néant, c'est dénier tout simplement la chose pardonnée (car nier le "pourquoi" de son apparition). Ce qui discrédite le pardon à l'instant même. Discrédite tout, tout est une erreur.
*Le pardon inconditionnel ignore les condition.

Dans tout celà, il y a une tension si elle est humaine. Alors elle est très violente. Si elle ne l'est pas, alors c'est seulement qu'elle est incapable de comprendre (les humains). Elle ne peut qu'aimer absurdément.

Il s'agit finalement (ce dont je me rendais compte plus tôt) d'un moyen psychologique comme un autre pour ne pas prendre en charge le réel. Ce en quoi tient le "feeling Jesus": prendre en charge le réel quel qu'il soit (ce qui revient à: pas du tout).

Il est bô mon inconscient, il est habile, je suis fière de toi mon bébé. Tu es bien armé pour me faire traverser l'existence forte du sentiment que j'ai raison.

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