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aveuglement

Moi j'ai découvert ce vendredi le malentendu. Alors ça m'a pris un petit bout' pour bien comprendre ce qui s'était passé entre toi et moi, de toi à moi plutôt.

Moi j'aime les gens assez absolument et naturellement (éprouvant la franchise de mon sentiment) je pense toujours que c'est pareil pour eux, que c'est acquis qu'on s'aime anyways.

Mais non. Ce n'est pas du tout acquis, il suffit d'un grain de sable.

Moi, je pense toujours que les gens savent que je les aime, qu'ils ont confiance en mon amitié et donc en ma bienveillance (qui sont vraies), et donc (le plus important dans ce cas de figure) qu'ils vont forcément chercher à interpréter mes actes et mes paroles à cette lumière, positivement.

J'ai été aveugle quand j'ai passé ce coup de téléphone, j'étais sûre que cet acte si peu naturel allait être interprété positivement d'autant plus qu'il était bizarre, ce qui appelait un questionnement. Ca m'a un peu coûté, de faire ça, c'était un acte au sens plein, motivé et actif, qui signifiait quelque chose, qui voulait prouver.

Je comprends que l'on puisse l'interpréter selon sa bizarrerie, c'est à dire mal, comme une absurde volonté de blesser. Mais ce qui me fait chier c'est que je n’ai pas eu le bénéfice du doute. La pire des raisons que tu as trouvée, même si elle a l'air de se tenir, ne devrait pas être de soi la bonne! Ca prend un effort pour comprendre les intentions des gens, et il va de soi qu'en amitié on fait cet effort tout naturellement.

Ma peine, c’est de voir que l'amitié et l'attention que je t'ai toujours manifestées n'ont eu aucun poids et n’ont pas joué dans ton jugement. Il n'y a que ton mauvais soupçon qui eu du crédit. Horreur. Je ne sais pas si je suis très claire, ça sonne dramatique tout ça parce que j'essaie d'être claire alors ça prend des grandes idées.

Donc je deale actuellement avec la prise de conscience que non, qu’on ne peut pas s'appuyer sur l'amitié des gens pour compter sur leur interprétation bienveillante.

Je n'ai rien vu, en fait, parce que je me projetais en toi et te voyais pareille.

De l'eau passe sous le pont tranquillement, je réalise ce qu'il y a a réaliser et digère ce qu'il y a à digérer, ce que je n'ai pas vu, pourquoi, et la leçon à en tirer.

Je considère que c'est bien fait pour moi, la leçon est bien comprise, tu vois : je suis occupée profondément à agir moralement alors que le monde est régit par des motifs psychologiques, du coup ma morale est mésinterprétée et travestie parce que perçue d'un point de vue totalement étranger au mien, qui est le point de vue normal, c'est moi qui hallucine... ce cas-ci en est la preuve la plus totalement ridicule.

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