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  • impossible 2

    tout ce qui est impossible ne l'est qu'à temps que ça ne le soit plus

    tout ce qui est eve ne l'est qu'à temps que ça ne le soit plus

    eve n'est déjà plus sur son champ de bataille,

    elle combat dans le vent.

    Eve se suit, elle n'est pas laissée derrière. Elle est toujours avec elle.

    Le champ et la chaise son vides.

  • impossible

    Enfant je me suis penchée là

    Déjà je trouvais ça impossibe

    j'y ai goûté, déjà je trouvais ça inhumain

    Enfant, me demandant ce que c'était l'humain,

    sans comprendre ;

    et je fixe des bornes que je transgresse pour mieux les sentir passer.

  • habitude

    On s'habitue et pure demeure notre,

    notre habitude au temps et à nous-même

    Je marche et à mon pas se modifie

    mon pas.

  • pas d'organes

    Je peux dire que maintenant se trouble l'image générale de mon corps, de toutes les autres choses, comme lavées à l'eau savoneuse, à la javel ou à l'acide du soleil, de la température venteuse, je suis réduite à zéro, à un humain content et absurde qui n'a (donc) plus d'organes sauf une surface, j'ai dû tourner ma tête de côté sans m'en rendre compte, broyer les images avec mes petits os, changée, téléportée les pieds sur l'herbe, sans une once de vibration qui ne soit extérieure, qui ne soit une mouche. Je peux presque me donner tout entière. J'imagine que je peux vivre la même chose ailleurs, dans une vie parallèle, même heure, même taux d'humidité. Même signification de l'odeur. Même intimité, autre habitude, peut-être. Eve le chat, Eve le monstre, eve la pomme. Eve a plusieurs vies et est en sécurité. Eve est déjà morte, Eve est pareille. Eve et la corneille. Eve à la force infinie. Eve déposée par terre comme un flocon. Eve en lutte. Eve indifférente. Eve cachée ; eve à l'estomac de cailloux, à la coulée d'eau glacée, Eve translucide, Eve vraie et fausse.

  • ferveur

    Nu pieds, va, c'est comme ça qu'il va falloir que tu marches à ton Dieu

    Epines et peurs mêlées

    Grandissant à travers une vapeur de givre étincelante, éclatée et charmante, qui à coups de griffures fait entrer, petit à petit par tes pores et tes ouvertures - celles de la vulnérabilité des autres, qui est pire que la tienne - heureusment qu'il y a morale et damnation - un coup de vent!

    je te vois courrir, je te vois dans ton bureau, ou je me vois dans le metro ne plus te voir, ne plus avoir d'organes, faire des souhaits pour toi, à l'ombre, doucement, ou me saouler violemment , avec volonté. Je me vois ridicule, m'en remettant. Désabusée ou fervente, dans l'ultime et misérable espoir de payer pour ou d'en rajouter, ou d'en faire quelque chose, ou de l'oublier.

    Mais je m'endors doucement au son de mes discours futurs - et je me vois marcher, rétrospectivement, ne faisant que pressentir que ça devait se passer.

  • lacs d'ardoise

    Pas d'ardoise, ici, seulement des lacs de plomb,

    d'étain ou de mercure, qu'aucun des vents ne frippe,

    qu'aucun esprit n'anime, qu'aucune main ne prend,

    modestes à survoler, piétinés par la foule,

    pâtinés en hivers comme une armoire noire

    ou bien délaissée là, des années d'entresol,

    grise et renflée de crasse et devenue granit.

    Nous y voilà encore, aux portes du désert,

    mais d'un désert de souffle, de peinture écaillée

    et de dos d'âne lisses, de spéléologie.

    Eve a vendu son âme, mais elle y pense encore,

    Eve voit sans arrêt la lune bosselée,

    et ses lacs et ses pierres,

    son dieu ses perles rares.

  • morale!

    Merci, morale!

    Et la douleur s'estompe, portée par la grâce ;

    je me retrouverai à nouveau lestée justement. atterie.