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  • madame tout le monde

    il est très étrange le fait d'avoir à nouveau envie d'écrire dans ce truc, très étrange. Souvent, j'oublie qu'il existe, quand je m'en souviens, c'est comme pense-bête, alors je décide de m'en servir comme pense bête. none's got this stupid code anyways, donc je ne pourrais pas en faire d'autre utilisation que pense bête.
    Demain réunion BLDD sur les putes
    Je deviens plus exigeante pour les livres, ou moins sensible, ce que je lis, la plupart du temps, me gave. Je devrais en parler à V. pour me redonner le goût.
    Tout cela ne sert simplement qu'à remplir le vide, et à me faire croire, en faisant des allusions desquelles j'aurais à me rappeler après, que j'ai une vie - ce qui est, et n'est pas, le cas.
    je n'ai pas le temps... aliénée comme je suis par Robert-Amsterdam et ses habitants, quel petit monde fascinant. On a du mal à croire que j'ai vécu dans un autre monde auparavant, ils veulent tous me faire croire que j'y suis née, que tout est comme ça, que tous et toutes ont ce même rapport -mais je sais que c'est faux, j'essaie de garder fermée la bulle, et de me concentrer sur la prostitution posément, en faisant la sourde oreilles aux avances de charmes et aux houles qu'ils m'imposent, aux violences qu'ils me font et aux sollicitations diverses. Demain j'ai la réunion, et je n'ai rien fait, et ça ne m'embête même pas de passer ma soirée dessus, alors qu'il y a tant d'autres choses
    mais mon absence de motivation quand je lis commence, pour la PREMIERE fois de ma vie, à m'en faire douter: y a-t-il autre chose, vraiment? Je ne trouve plus DU TOUT trace du mystère et de la révélation, dans la littérature. Je ne vois que l'ennui et le bruissement pour habiter une place... c'est momorne. Je me demande d'où ça vient, en tournant les pages dans le métro, en ne lisant pas ce qui tourne et en attendant la fin, en savourant de manière toute artificielle, par principe, la césure qui m'est donnée par un livre, et je ne le lis pas, toute occupée par la césure de principe, j'attends de pouvoir le classer et ne plus jamais avoir à l'ouvrir, c'est nul et inédit. Je n'ai pas de mémoire - et là ce n'est pas parce qu'elle se recouvre, c'est parce que je suis une madame tout-le-monde à qui le réel importe, une mule qui tapote la marche devant elle de son sabot, et ne s'occupe ni de la suivante ni de la précédente, une mule vous dis-je.
    Alors que faire: occuper l'espace, occuper l'espace; ce matin je me suis réveillée en me trouvant trop conne, et toute la mâtinée j'étais accaparée par les défauts qui font le revers de toute qualité, qui est elle-même une illusion anyways, et on croit qu'on est d'une telle manière mais c'est faux, et on croit qu'on vous aime pour telle et telle raison mais c'est pour tout autre chose, et pour ce que vous croyez on ne vous aime pas. Notre aveuglement est décourageant. C'est comme si on essayait sans cesse de se regarder les fesses. ou plutôt comme si on se regardait la face en croyant que ce sont nos fesses - bref.

  • C.R. et pères

    trop parlé à C.R. pas trop parlé, on n'a pas trop parlé en essayant de parler, ça résiste, ça lutte, je crois qu'on est trop pareilles, je l'ai dit dès le début "cette fille elle me fait penser à moi", tout le monde nie, mais moi je vois bien, il y a un truc, il faut pas que ça clashe -eve fais gaffe, écrase- ça risque pas, juste un gros sceau de frustration qui va me chuter dessus. V. m'a écrit, ça fait des lustres que l'on ne se donne pas de nouvelles, c'est nul. Je me demande, du coup, ce que j'éprouverais si mon père avait réellement refait ça vie (et pas une mascarade scabreuse pour combler le vide d'ici la fin), et si un bébé m'avait, comme disait C.R., remplacé. Elle dit qu'elle est amoureuse de son père, qu'elle a vécu un gros chagrin d'amour; tout de suite j'ai flairé la complaisance que moi j'aurais pu avoir en disant ça, sauf qu'elle elle ne voulait pas en parler (alors que la complaisance on veut l'étaler). Ce sont de vieux trucs. Elle veut rester épanouie en gardant ce qui lui fait du mal loin d'elle ?!!?! L'étrangeté sur pattes.

  • j'essaie

    J'essaie, tant que je peux, de ne pas la séparer de ça, de désamorcer mon privé privatif en la faisant venir, avec sa santé et sa spontanéité, dont je sais qu'elle va me détourner en 5 minutes de mon intérieur, mais j'ai peur qu'au fond ça ne fasse que différer
    -mais non, tu sais bien que ça change ton fond, la preuve c'est que tu as de moins en moins d'intérieur
    -je sais pas ce que tu cherches en lisant, ce soir, des anciens emails qui ne sont pas ceux de la personne qui était là
    -c'est depuis ce coup de fil ou ce texto que j'ai besoin de t'appeler, "chérie" peut-être, mais ce serait faux, ce serait faux et pas ce que jeveux, pas ma vie, pour de mauvaises raisons - ce serait faux
    M. m'a dit ce soir "ce qui m'a empêché de m'engager dans une relation plus investie avec toi c'est que tu veux toujours etre tout à la fois, toutes les possibilités, tu veux toujours être Dieu"
    à propos de minutes, là je n'ai qu'une minute pour écrire, NW arrive, je lui ai dit oui alors que je resterais volontiers toute seule dans un truc nostalgique embourbonné, mais je le refuse, j'ai dit que je choisirai toujours la solution où il y a la vie, et la vie, dis-je, n'est pas derrière mais devant.
    So now NW est là, et aussitôt l'effet se produit et j'ai un sourire coincé entre deux oreilles, et plus rien de la mort qui m'occupait toute entière ne reste, elle me dit "t'écoute le tube de la face B?" et j'ai juste envie de lui faire une tonne de bisous.
    La mort de l'intellect, la mort de la mort, la mort du flanc, LA MORT DU FLANC!!!!
    mais il ne faut pas oublier pour autant ce qu'a dit M. Lui et moi on tourne en ronds. Il se produit toujours la même chose en fin de soirée - toujours - la distance reste, malgré une proximité rétablie - rétablie sur fond d'affection, pas sur fond de proximité.
    Il m'a dit que depuis le début, et cela reste maintenant, il a le sentiment que je suis inépuisable - mais maintenant c'est de la distance, c'est pas pareil - pour moi c'est cela
    distance qui m'empêche de savoir si c'est autre chose qui le rend inépuisable
    distance voulue par respect
    mais...LA MORT DU FLANC!!!

  • I did finally fucking failed

    I did finally fucking failed, je me suis endormie au lieu de me souvenir de quoi que ce soit.
    ‘fallait que la couche soit vraiment épaisse
    chaque fois que je rentre je me dis que je vais m’enfermer au moins 4 jours pour les souvenirs d’enfance, et je suis à nouveau entraînée dans un tourbillons d’actions, de dettes et de rendez-vous (c’est la même chose), je cours après les dettes, non pas pour les rembourser (c’est impossible) mais pour les honorer, du moins pour honorer le fait que je suis persuadée que c’est comme cela qu’il faut vivre, endetté et honoré de l’être.
    Mais apparemment a me crève, je ne suis donc pas un vrai être humain ! foutu sens de l’honneur. Mais alors, c’est quoi, c’est quoi ?
    N’oublie pas le système de vases communiquants. Le problème est que je me sens toute aussi commise auprès des gens qui s’endettent vis-à-vis de moi – l’équilibre n’est donc jamais rétabli
    - mais tu en retires donc bien quelque chose ?
    - je dois partir travailler…
    ELLE N'A PAS REPONDU!

  • passoire

    J’ai 26 ans et je me sens vieille, tour à tour jeune et vieille, je comprends ce que tu disais à il y a maintenant plusieurs années sur ton désir d’être vieille pour être débarrassée de tout un tas de scrupules et d’insécurités qu’on a maintenant, maintenant on est entre deux, mieux qu’à l’adolescence mais moins dans la vie, et sans doute sera-t-on de moins en moins dans la vie
    J’ai peur de perdre les gens
    Et en étant heureuse de me perdre moi-même,
    Je ne me sens plus tiraillée, ni prise dans un jeu de force
    Mais cela au prix de l’oubli, toujours, dont je m’accommode bien ou mal selon les temps,
    Bien souvent, mal aujourd’hui
    J’essaie de me concentrer pour me souvenir de tout ce dont j’ai à me souvenir,
    J’allais envoyer à un texto aujourd’hui à Chloé pour savoir ce qu’elle m’avait dit qui m’avait tellement effondrée et mis en colère devant le cercueil de manou, lorsque je lui ai caressé le front – je me souviens, au moins, de la consistance de son front glacé
    Je ne me souviens plus du trajet que nous avons fait à la messe, de si j’étais avec Johnny ou non, je dirais non
    A propos de lui aussi il y aurait à jaser, à propos de ma culpabilité qui articule toute la relation que j’ai avec lui, qui en fait tout l’affect
    Là pour le coup je me sens prise en sandwich – quoiqu’il me dise que c’est seulement que ça prendra du temps – mais je ne peux pas écrire librement ici à propose de cela parce qu’il a le code – prise en sandwich de proximité physique aussi
    Je ne peux pas écrire librement non plus d’un éventuel désir pour des hommes – quoiqu’il n’existe pas, ou virtuellement, ou qu’il existe par ma surprise qu’il n’existe pas
    Il ne faut pas oublier qu’on est presque toujours déçu avec un homme, ce n’est jamais comme on s’imagine que c’est, ou comme on a besoin que ce soit. Cela je le sais, je ne l’oublie pas. Ce que j’adore moi, c’est très logiquement comment je l’imagine ou comment j’ai besoin que ce soit – et ce n’est pas réalisable.
    Conversation dans l’auto avec N.W., à qui je demandais comment elle aurait vécu le fait de n’avoir jamais été avec un homme et de toujours resté stuck avec moi (chose envisagée parce qu’elle m’a écrit en ce sens au dos du croquis du château qu’elle m’a offert) – si ça n’allait pas la hanter ; mais elle est toujours infiniment rassurée, infiniment sans problème, apparemment le problème ne se posait pas dans la panda verte.
    Mais je diverge de la mort, de laquelle je voulais me souvenir – c’est pour cela que j’étais là. L’heure tourne et je ne me souviens de rien, sauf de mon rêve. J’aimerais tellement retrouver un souvenir nouveau ! un duquel je ne me serais jamais souvenue avant ! mais j’ai tout oublié. Et j’ai un silence d’or en moi, un autisme de passoire, une chape de neige. Je me dis que l’année passée, et les autres, sont entrées en moi comme de l’anesthésie. Je n’ai plus guère de culpabilité, que de la peine… je n’ai même plus peur d’être seule ! j’ai juste peur d’oublier, mais cela aussi je l’oublie, et je pars courir après autre chose… c’est que le centre de ma vie n’est plus moi.
    Que mon rapport avec ma mère n’est pas résolu !
    Elle a fait tous mes coming out à ma place. Ça me réjouit pour ce que ça signifie, mais c’est vache, ça annule, d’un revers, ces années de tabous qu’elle m’a imposé. Je ne m’empêche pas de continuer de tout lui reprocher, verbalement, inlassablement… c’est fou que ce soit sur elle que les problèmes se chargent.
    Je n’ai pas besoin d’aide
    Je vieillis, je m’anesthésie, je n’ai pas besoin d’aide parce que mon écorce durcit
    Il faut que j’appelle douglas
    Je ne perds plus jamais pieds !
    A l’intérieur de la chambre d’hôte, transformée en tout blanc (y compris moquette et fauteuils), elle se retourne sans cesse dans son lit, et n’a plus le temps de noter les citations. Aussitôt citées elle doit se retourner, comme une carpe elle fait des sauts, pourtant l’atmosphère feutrée les étouffe, et l’odeur de rose qui imprègne les draps en fait autant. Elle voudrait sauter du moindre parapet dans le Cher, aujourd’hui – c’est ce qu’elle fait dans ses draps, mais c’est un calvaire - … par excès de calme, pour l’odeur des marronniers, par amour peut-être, ou par absence, par impuissance et par curiosité, pour provoquer quelque chose parce qu’au fond, dans la vraie vie se dit-elle, il n’y a rien. Elle dit « c’est fou comme l’histoire ne m’intéresse pas, c’est comme la politique en même pas actuel, au fond il n’y a pas grand-chose qui m’intéresse à part la littérature et la poésie, c’est que je vois pas l’intérêt d’avoir un cerveau si ce n’est pas pour construire un monde parallèle… »
    Elle oublie à cette occasion qu’elle devait parler de la mort, que c’est pour cela qu’elle est là. En marchant dans l’allée du potager, elle se concentrait sur le crissement de ses chaussures exactement dans le même effort, en se demandant si elle l’entendrait de la même manière quand elle aurait soixante ans, ou plutôt en ayant peur de ne plus l’entendre, en sentant l’extrême précarité (anormalité et préciosité) de sa perception du sens de ce bruit, et Nathalie W. lui a demandé pourquoi elle souriait « je pensais, tout en me demandant si j’entendrais le même bruit de mes pas quand j’aurais soixante ans, bref en pensant des turcs comme d’habitude quoi, à une épisode… » bref elle pensait, ce jour là, tous ses mouvements, en sentant l’air frôler se bras, en sentant ses jambes et son ventre lourds, en sentant les odeurs le plus qu’elle le pouvait, que la nature n’allait pas durer – la sienne.
    Aussi, est-elle revenue en auto à Paris, où elle est tombée sur deux partenaires en bord de table et de boulevard, le bistrot ressemblait à un film de Lynch, avec un barman aux yeux étranges et un pianiste de jazz tatoué sur le crâne et sourd d’une oreille, et un visage tel qu’on l’aurait cru aveugle. Personne dans le bar, les deux copines à la petite table sur la rue, nous nous asseyons donc, A.S., charlotte, N.Jeanne et moi et A.S. me chuchotte de demander « un wisky au prix voisin »… on parle assez bas, charlotte porte une jupe verte étrange sur un corsaire, (je suis habillée comme une espagnole, dit-elle, en me décrivant le sentiment de liberté qu’elle en a éprouvé en pédalant sur son vélo).
    Ce matin, j’ai eu le culot de dire à N.H.J.C. « je ne sais pas si ma vie est intéressante ou pas », le culot de lui dire ça à nonoces. Je manque cruellement de tact. Elle voulait, d’ailleurs, un câlin, que je ne lui ai pas donné – j’étais TERRIBLE.


  • nonoces

    C'est idiot, j'aurais voulu que ce week-end soit parfait, que je n'aie pas eu si mal au ventre hier soir, que je n'aie pas été si déphasée par le fait de travailler pour Q.éditions et de revoir les gens et les images d'anticosti, j'aurais bien voulu ne pas rêver de mon père cette nuit ("pis, ça t'as fait plaisir de le voir?" m'a-t-elle demandé ce matin) et passer une si merveilleuse nuitée emplumée au lieu de fêter torridement ce qu'il y avait à fêter à deux, et surtout j'aurais voulu ne pas aimer ça... et ne pas accepter d'être absente comme on me l'a repproché, d'être absorbé, déphasé, songeuse, pas câline, tournée vers les ABYSSES (!). Au lieu de ça j'avais mes yeux tout en verre et en picotements de n'être pas assez clignés, qui se posaient, fixes et collés sur le fondement et le défilement, bref sur rien d'actuel, seulement bercés par le passage des bois des bords de Loire et ses couleurs d'automne. C'est ce rêve, ce rêve où encore papa refaisait surface tout affaibli, et voulait prendre part à une recherche de quelqu'un de perdu que nous cherchions, il s'attablait avec toute la bonne volonté du monde, maigre sur ses jambes, à une table où j'avais refusé avec ma cruauté habituelle de lui faire de la place, avec ses yeux battus, et je réfrénais un élan de soin, habituel. J'étais, en fait, heureuse! je me suis réveillée en murmurant "je veux mon papa..." et en me tournant dans le lit, pas câline pour un sous... ce soir je l'ai laissée en lui disant que j'avais des contes à régler avec ce rêve, ce que je fais, je ne sais comment, en envoyant un texto à d. pour une raison absurde, comme si tous mes troubles se rejoignaient au fond et pouvaient se résoudre par transfert -ceux de l'absence- mais c'est faux, d'ailleurs elle ne m'a pas répondu.