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Preuve

A l'occasion d'une conversation en english-chinese au restaurant (chinese justement) l'autre soir, je vois bien que ce qui fait MON problème c'est le fait que:

-je ne remets pas du tout en question mon interprétation de "daddy's death"
Ca se fonde dans la relation fusionnelle qu'on avait
Cette relation fusionnelle n'est elle-même pas remise en question (je ne le peux pas)
Alors qu'elle est probablement idéalisée dans mon romantisme de petite fille,
Et radicalisée par le renversement radical qu'elle subit vers mes 10 ans puis sa mort.
Bref je pense, et je sens que c'est ancré affectivement profondément en moi, que lui et moi on était pareils, qu'il n'y a que moi qui pouvait le comprendre etc., donc qu'il n'y a que moi qui comprends réellement sa mort (et donc que je comprends réellement sa mort). Mais l'origine de cette certitude (qui en est devenu une authentique autant que si elle était fondée rationnellement) est psychanalytico-affectivo-enfantine et due à un oedipe méga-costaud et à un traumatisme assez fort. Le problème est que c'est devenu une certitude d'ordre compréhensif (je fais ça avec les choses, j'imagine que c'est ma manière de gérer cet amas d'affects).
Mais c'est faux. Ou en tout cas tout à fait subjectif et d’origine psychologique et n’a auune validité d’aucune autre sorte.
Mais le résultat est le même: je crois fondamentalement que j'ai raison dans ma manière d'expliquer sa mort.
Que c'est donc une vérité déterminante - décisive pour conduire ma vie. Décisive au sens où elle engage des décisions.
Par exemple si je m'explique sa mort par un choix d'autodestruction ou une croyance grossière en un destin ou une malédiction ou whatever; alors comme j'ai ce truc fusionnel avec lui, je me dis très naturellement que moi j'ai le choix d'être comme ça ou non. Ce qui provoque la question obsédante: qu'est-ce que je suis, qui je suis, question dont je dois décider. Question qu'il n'est en fait nullement nécessaire de se poser. Mais si on me le dit (qu'il n'est pas nécessaire de se la poser) je ne le crois pas parce que pour moi la mort de papa fait office de preuve (à cause de ce sentiment de certitude biaisé).

-Donc le deuxième problème qui découle du premier:
J'en fait la preuve de ce que j'en conclus pour moi-même, à savoir une espèce de choix entre la vie et cette destruction stupide. Historiquement, Québec compris, à aucun moment cette alternative n'a disparu, je vois bien que j'ai pu choisir la vie et penser être tirée d'affaire. Mais au fond je suis restée prise dans le problème et donc dans la possibilité de renverser le choix.
Je vois bien que cette alternative s'ancre dans cette évènement "daddy's death" que je ne peux pas m'expliquer autrement que ma manière de l'expliquer par un destin d'autodestruction, un échec ou un accident (a mistake, autrement dit une auto-illusion), qui me pose dans la même possibilité de réussir ou d'échouer à mon tour. Mais finalement, comme j'ai un peu de cerveau je doute et je ne sais jamais s'il s'agit de ça ou si je me trompe à mon tour (parce que je ne sais pas si lui il s'est trompé ou non). Et j'attends un MESSHIA pour me le dire, dixit d. Ou alors sans oser mettre une décision en acte, au cas où la réussite et l'échec seraient du côté opposé de ce que je crois. Finalement si on se demande pourquoi je me pourris la vie avec des questions sur l'essence, c'est très bêtement les circonstances, un évènement, la confrontation avec cette mort choisie qui provoque et implique ce questionnement de type "qu'est ce que je suis, qu'est ce que je dois être", puisqu'il s'agit de vivre ou mourir et d'avoir le choix de la manière.
C'est stupide de réaliser que c'est ce bête évènement qui a tout radicalisé et fixé et qu'au lieu de m'en proposer une explication, j'en ai fait la preuve de l'explication que j'ai projeté comme un déroulement objectif en amont de l'évènement en question.

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