Ecoute: par deux fois, ce dernier mois, cette pensée t'es apparue (like a shock in the back).
La mystique du "feeling Jésus" n'est que le renversement de ta mystique (qui ne l'était pas, transcendante, qui était immanence pure) damnation d'il y a quelques années. Tu sais bien à l'époque, ce qui te drivait: tu étais élue pour souffrir et mourrir, ridiculement, par le sang, par le destin, par whatever. Maintenant "Jésus" est ce sentiment d'être bien au delà/au dessus, pour sauver et vivre.
Donc: l'essence, ce qui est en jeu, est la même: moi. Plat shema psychologique binaire. Tu ne prends pas part normalement à l'existence normale, tu trouves un moyen pour t'en exclure pour raison d'essence. Le drame est toujours là (bien que tu n'en souffres pas vraiment, puisque tu voles): en tant que Jésus, tu donnes mais ne peux partager, c'est à dire ne peux recevoir. Tu n'en souffres pas parce que tu es pleine, c'est un drame en soi dont tu es consciente, mais sans en souffrir parce que ce n'est pas ta "fonction", ça ne manque pas à ta nature. Bref ce n'est qu'une histoire de mauvais conscience. Le résultat, qui me rend perplexe mais très abstraitement aussi: tu es absolument seule (et Dogville...). Tu aimes tout le monde mais personne, tout le monde t'aime mais parce qu'il faut qu'il en soit ainsi (et non pas: pour toi-même).Tu es seule, tu ne peux pas vivre la game parce que tu la vois, et tu te situes ailleurs.
Tout ça, comme le dit maman, est donc absolument d'ordre psychologique, et mérite d'être opéré (fais-toi opérer de ta mystique, a dit Matthieu). Je dois donc partir me faire soigner.