Il y a un genre d'éclatement d'effondrement c'est comme si...
tu sais, moi je me tiens dans l'espace et le temps grâce à des ficelles qui disparaissent là haut, me tiennent depuis toujours alors je les oublie, ou je les aime comme une partie de moi, tendues, rêches, organiques et sédimentées, ce sont d'aigres et secs boyaux ancrés au fond de mes plis, solides, durs, et polis comme des ongles.
Alors quand ça casse avec un bruit de coup de feu je ne comprends rien, ultra tendu le nerf flotte déjà en l'air, il n'y a qu'une balafre, un reste de douleur, un echo. Il y a quelqu'un qui descend d'un niveau, d'une secousse, qui perd un de ses fils. Et si je tente avec une hébétude de singe de joindre les deux bouts, je tire je tire et, me questionnant sur un morceau manquant, je doute qu'ils aient été un jour unis.
Alors moi tu sais je vis comme ça depuis la nuit des temps, au dessus du néant suspendue par le dos (et non plus par des hameçons dans le ventre) par un très petit nombre de ficelles velues et cornues. Elle doivent résister au temps comme aux intempéries, à toutes les épreuves.
Mais rien n'est à toute épreuve!