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le chat et l'amoureuse

Dis donc j'ai encore fait un rêve, mais il était atroce celui-là (j'ai même pas entendu mon réveil, là j'ai une heure de retard pour aller travailler). Ce rêve est un mauvais présage c'est sûr (au sens des présages de l’antiquité, le ciel, les oiseaux…) ! Tu avais les cheveux courts, dedans, ce qui est bizarre (tu as toujours les cheveux longs dans mes rêves) mais précisément ce qui rend le truc prémonitoire parce que c'est la vérité, que tu as les cheveux courts, et alors que je ne t'ai pas vue je le rêve quand même, c'est que c'était la vrai toi et pas la toi de mon idée ni de mes rêves. L'autre chose qui donne à ce rêve une emprise sur la réalité c'est qu'il en a eu une de fait, (ou l’inverse); dans le rêve quand finalement tu pars à tout jamais (tu 'enfuis même tellement tu en as marre) je reste dans l'auberge de jeunesse toute seule (parce qu’il n’y a pas longtemps j'étais à Londres à l'auberge dans un dortoir), je monte dans le dortoir où y a des lits superposés, et y a un gars chiant avec un look de con qui me suit, qui me parle, qui me fais chier, je me dis qu'il va me saouler (ça m’est insupportable mais en même temps c’est le summum alors j’imagine que c’est ce que je mérite…) alors que j'en ai vraiment pas envie (que j’en suis…incapable !) et que je suis prise hyper puissamment dans mes sentiments et très occupée à l'intérieur de ma tête, mais il insiste, il a une casquette et bizarrement il se couche tout habillé dans son lit (en dessous du mien) tout en me parlant malgré mon peu de répondant, ce qui me fait chier parce que moi je pensais me coucher pour lire ou réfléchir à l'heure où y a personne dans le dorm,tu sais, et on dirait qu'il l'a deviné alors il fait ce qui me fait le plus chier, il s'installe, sans hâte, comme s'il savait qu'il allait m'avoir de toute façon (ça c'est le roman de Faulkner que je lis, où la pauvre fille est coincée au milieu de gars pas pressés parce qu'ils savent qu'elle ne peut pas s'enfuir), tout en me parlant alors que je ne lui réponds presque pas et que je suis presque agressive (tout en sachant que ça ne sert à rien, que c'est fatal il va m'emmerder jusqu'au bout, j'ai un peu peur d'ailleurs), alors là je vais dans la salle de bain (toujours philosophant et n’en croyant pas mes yeux de ce qui m’arrive avec toi, mais le prenant avec fatalisme serein –et horrifié-) et... je vois plein de sang dans la baignoire...enfin pas plein, juste un peu, barbouillé... je ne m'approche pas, je me dis je ne sais pas comment que c'est normal, je vais au lavabo sans m'avancer davantage vers la baignoire (c'est la salle de bain toute blanche de mes parents de la maison) j'ouvre le robinet et là j'entend des petits couinements à mes pieds...comme des miaulements... et il y a la trousse de toilette (le vanity) de je ne sais pas qui (cylindrique usée en coton gris toute molle) qui s'agite faiblement (moi je ne pense toujours qu'à toi, je suis atterrée et pas du tout concernée par ce qui m'entoure) alors j'ouvre tout en pressentant quand même un truc horrible, et je regarde à peine: il y a un petit tas blanchâtre squelettique qui couine de douleur, comme un lapin avant de le faire cuire mais sans sang, juste translucide et maigre, ridicule... les salauds ! Ils (je fais tout de suite le rapprochement avec le gros con d'à côté) ont écorché vif le chat adorable et l'ont enfermé, sans peau, là dedans (ça ne m’étonne même pas, c’est le paroxysme de la cruauté, tout est absurde)!!! Ce chat (notre chat de l'appart, adorable, chou comme un chaton et un peu simplet, l'innocence personnifiée) pleure, il a trop mal, il est moribond dans le sac, je m'approche de la baignoire avec horreur, c'est sa peau retournée qu'il y a dedans. Alors j'ai un peu peur (mais j'avais déjà peur) du gars (et de son groupe de gars) qui est dans la chambre. La suite n'est pas importante (je cherche comment achever l'adorable chat sans lui faire mal mais le plus vite possible parce qu'il pleure tellement au fond de son sac et il a tellement mal au contact de l'air et il veut tellement mourir), ce qui l'est (ce qui en fait un présage) c'est qu'il y a 15 min. en me levant, le chat était dans le couloir en train de jouer avec une souris morte qu'il avait tuée pendant la nuit, j'ai rêvé de mort, de chat, et y avait la mort et le chat à côté... Ca pue le mauvais augure, le reste du rêve va se produire! Le reste du rêve, je ne peux pas trop te le raconter (éh oui, tout ceci est inutile), mais on se retrouvait, et c'était un échec cuisant, tu me disais en me secouant comme pour me réveiller ou me convaincre, et te défouler un peu "il n'y a plus de souffle! C’est fini!" genre réveilles-toi, fous-moi la paix, laisse moi partir! Arrêêêêête ! Et moi je ne voulais pas le croire évidemment, tu sais comme je suis, c'était juste impossible qu'il n'y ait plus rien (ce n'était pas un rêve où je voulais qu'on soit "ensemble", c'était plutôt notre relation en général, tu sais moi qui n’arrive pas à me débarrasser de sentiments paranormaux), bref. Je ne devrais pas te raconter ça, mais c'est juste que tous mes rêves avec toi dedans que je fais d'habitude ils sont irréels et cools, celui là il était pas cool et il y avait des trucs réels. En même temps non, à part tes cheveux courts et ce que tu me disais (qui est une possibilité assez réaliste) l'environnement était irréel, au bord de la mer, on était en vacances avec maman et Chloé (évidemment les deux étaient également glaciales avec moi) dans un truc assez bizarroïde et labyrinthique (encore) avec de la terre rouge et des rochers. Je me suis réveillée horrifiée, de ton aura mêlée à ma paranoïa, deux choses qui ne vont JAMAIS ensemble dans mes rêves normalement ! Il ne faut pas que ça reste.

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